Elle est la fille d’Henri Chéron et de Marie Le Fèvre[1]. Elle est élevée dans la religion protestante. Son père quitte la France pour fuir les persécutions alors qu'elle n'a que 16 ans. Elle doit alors subvenir aux besoins de sa famille, soit sa mère, sa sœur Anne et son frère Louis. Ce dernier, étant resté protestant, quitte par la suite la France. Elle abjure en 1668.
Elle épouse en premières noces Albert Godefroy, greffier en chef de la terre et pairie d'Avesnes, puis, devenue veuve, elle se remarie en 1692 avec Jacques Le Hay, ingénieur du roi, alors qu’elle est âgée de quarante-quatre ans. Cette union est un mariage blanc. Un de ses biographes rapporte ce mot de la nouvelle mariée, au sortir de l’église, à Le Hay : « Nous voilà donc mariés, Monsieur, à la bonne heure, l’estime, séparée de l’amour, ne nous en demande pas davantage. ».
Œuvres
Mariage de Bacchus et Ariane. Illustration reprise dans L’Antiquité expliquée de Bernard de Montfaucon (1719).
Œuvre picturale
Suite de 36 pièces gravées pour le Livre à dessiner composé de testes tirées des plus beaux ouvrages de Raphaël. Chez l'autheur (sic) et chez Langlois, Paris 1706
Les Cerises renversées, poème héroïque, publié après sa mort, et mis en vers latins par Raux (Giffart, 1717) ; à la suite de Batrachomyomachie d'Homère, ou Combat des rats et des grenouilles en vers françois, par le docteur Junius Biberius Mero. Lire en ligne sur Gallica
La coupe du Val de Grâce pièce de vers attribuée à Mademoiselle Chéron en réponse au poème de Molière "La gloire du Val de Grâce" Lire en ligne sur Gallica
Traductions
Essay de Pseaumes et cantiques mis en vers, et enrichis de figures. Par Mademoiselle ***, Paris, Michel Brunet, 1694, lire en ligne sur Gallica.
Le Cantique d’Habacuc et le Pseaume, traduit en vers français (Paris, s. n, 1717).
↑Natalis Rondot, « 759. Henri Chéron (†1677) », dans Les peintres de Lyon du quatorzième au dix-huitième siècle, Paris, Typographie E. Plon, Nourrit et Cie, (lire en ligne), p. 165
↑Marie-Jo Bonnet, « Femmes peintres à leur travail : de l'autoportrait comme manifeste politique (XVIIIe – XIXe siècles) », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 49, no 3, , p. 140-167 (lire en ligne, consulté le )
↑Mademoiselle Chéron a fait un tableau d'après cet excellent modèle en cire de Zumbo Lettre de Madame de Sévigné, tome quatrième, page 120 (Dalibon, 1823)
[Dezallier 1762] Antoine-Joseph Dezallier d'Argenville, « Élisabeth-Sophie Chéron », dans Abrégé de la vie des plus fameux peintres, t. 4, (lire en ligne), p. 238
[Feller 1838] François-Xavier de Feller, « Chéron (Élisabeth-Sophie) », dans Biographie universelle, ou Dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, t. 2, Besançon, Outhenin-Chalandre fils, (lire en ligne), p. 227
[Haag 1858] Eugène et Émile Haag, « Chéron (Élisabeth-Sophie) », dans La France protestante, t. III, Paris, Librairie Sandoz et Fischbacher, (lire en ligne), p. 439
Ferme l'Huis, « Éloge funèbre de Madame Le Hay connue sous le nom de Mademoiselle Chéron de l'Académie royale de peinture et de sculpture », Archives de l'art français, 2e série, t. 1, , p. 370-411 (lire en ligne)
Léon Greder, « Le testament et la demeure d'Élisabeth-Sophie Chéron », Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 32e année, , p. 159-163 (lire en ligne)
Octave Fidière, « Les femmes artistes à l'Académie royale de peinture et de sculpture », Le Temps, no 8923, (lire en ligne), « Les femmes artistes (suite) », Le Temps, no 8924, (lire en ligne)
Octave Fidière, Les femmes artistes à l'Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, Charavay Frères, (lire en ligne), p. 14-19