Élections législatives kirghizes de 2015
Les élections législatives kirghizes de 2015 ont eu lieu le pour élire les 120 sièges du Conseil suprême du Kirghizistan. Le scrutin voit arriver en tête le Parti social-démocrate du Kirghizistan, qui forme par la suite une coalition avec Ata-Meken, le parti Kirghizistan et Onuguu-progress. ContexteDepuis les élections législatives de 2010, le pays est marqué par une forte instabilité politique qui a vu se succéder pas moins de cinq chefs de gouvernement. Si à l'issue des élections de 2010, une coalition Ata-jourt (conservateur), SPDK (social-démocrate) et Respoublika avait permis l'élection de Almazbek Atambaev (SPDK) au poste de Premier ministre[1], les partis conservateurs et nationalistes Ata-Jourt et Respublika quittent tour à tour la coalition pour l'opposition après la victoire de Almazbek Atambaev contre le candidat du parti Ata-Jourt à l'élection présidentielle de 2011. Courant 2015, le chef de gouvernement de la nouvelle coalition Ata-Meken (gauche progressiste), Ar-Namys (conservateur) et PSDK démissionne sur fond de scandale de corruption sur la gestion de la mine d'or de Koumtor[2]. Système électoralLes élections du se déroulent dans le cadre d'une nouvelle loi électorale amendée en 2015. Le Conseil suprême (Zhogorku Kengesh) est un parlement unicaméral composé de 120 sièges pourvus pour cinq ans au scrutin proportionnel plurinominal dans une unique circonscription nationale. Le vote a lieu via des listes fermées, avec un seuil électoral de 7 % des suffrages exprimés au niveau national, auquel s'ajoute un seuil de 0,7 % dans chacune des sept provinces du pays ainsi que dans les deux villes à statut spécial du pays, Bichkek et Och. Le système électoral possède la particularité de plafonner à 65 sièges le total que peut obtenir un parti, quel que soit ses résultats en part des voix[3]. Chaque liste doit présenter au moins 30 % de candidats de chacun des deux sexes, 15 % de moins de 35 ans, 15 % de candidats issus des minorités ethniques et au moins deux personnes handicapées. L'OSCE[4] et la Commission de Venise estimaient dans un avis de 2014 que certaines dispositions de la loi électorale étaient insuffisamment démocratiques. Selon eux, le maximum de 65 sièges au Parlement et le double seuil portaient atteinte au principe d'égalité des votes. Les multiples limitations au droit de vote (toute personne emprisonnée notamment) et au droit des partis de se porter candidats sont également soulignés. Il apparaît en effet que sur les 34 partis ayant déposé une demande de candidature seuls 14 aient été admis à concourir. CampagneSujets de campagne
Déroulement de la campagneSelon le Conseil de l'Europe[9] et l'OSCE, la campagne s'est globalement déroulée de façon régulière, calme et pacifique. Toutefois, ils soulignent que du fait de l'absence de plafond de dépenses de campagne, les financements aient été peu transparents et exorbitants. Résultats
Victoire du PSDK et nouvelle coalitionLe PSDK remporte l'élection avec 27 % des voix, gagnant 12 sièges de plus que lors de la précédente législature. Les partis d'opposition Respublika-Ata-Jourt, qui ont fait liste commune sont second avec 20 %. Le scrutin représente ainsi une victoire pour le président Atambaïev. La Chambre est composée de 19 % de femmes contre 23 % en 2010[10]. Du côté de la coalition, le scrutin voit l'effondrement du parti conservateur Ar-Namys qui n'obtient aucun siège et la persistance, bien qu'en baisse, du parti de gauche Ata-Meken. Trois nouveaux partis font leur entrée au Parlement : le parti Onuguu–Progress (en), libéral et pro-entreprises,e le parti Kirghizistan, centriste, et le parti Bir-Bol, constitué de technocrates. Une nouvelle coalition est formée par le PSDK avec Ata-Meken, le parti Kirghizistan et Onuguu-progress. Condition de déroulement de l'électionSelon certains commentateurs[7], ces élections sont les plus régulières de l'histoire de l'Asie-centrale. Elles confirment le tournant démocratique du pays pris après la révolution de 2010. Les observateurs internationaux (OSCE, Conseil de l'Europe) estiment que le scrutin s'est déroulé de façon globalement calme et régulière dans 95 % des bureaux de vote[11]. Ils notent toutefois quelques irrégularités : des procédures de vote non respectées, des atteintes au secret du vote ou des problèmes d'inscription sur les listes électorales. En outre, la généralisation du contrôle biométrique du vote, qui constitue en soi une avancée, n'a pas fait l'objet d'une information suffisante et a limité l'exercice du droit de vote des électeurs n'ayant pas fait leur passeport biométrique, en particulier dans les régions éloignées. Députés de la nouvelle législature120 parlementaires sont élus pour prendre part à la législature qui commence le suivant l'élection. La composition préliminaire annoncée par les partis le est la suivante[12] : Notes et références
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