Les élections législatives islandaises de 2016 (en islandais : Alþingiskosningar 2016) se sont tenues le dans le but de renouveler les 63 sièges de l'Althing, le Parlementislandais. Initialement prévues en , ces élections anticipées sont organisées à la suite du scandale des Panama Papers. Douze partis ont présenté des listes lors de cette élection, dont neuf dans l'ensemble des circonscriptions.
La campagne s'axe principalement autour de la lutte contre l'évasion fiscale, en plein scandale des Panama Papers, la question de l'adhésion à l'Union européenne, les affaires sociales et la reprise du processus d'élaboration d'une nouvelle constitution.
À l'issue des élections, le gouvernement Jóhannsson, formé par la coalition du Parti de l'indépendance et du Parti du progrès, perd sa majorité et n'est plus soutenu que par 29 députés, soit 46 % de l'Althing. Le Premier ministre Sigurður Ingi Jóhannsson annonce alors son intention de démissionner. Le président de la République Guðni Th. Jóhannesson demande successivement à Bjarni Benediktsson (Parti de l'indépendance), Katrín Jakobsdóttir (Mouvement des verts et de gauche) et Birgitta Jónsdóttir (Parti pirate) de former le nouveau gouvernement, mais à la suite de leurs échecs, décide de ne pas donner de mandat et de laisser les différents partis négocier entre eux. Ainsi, après plus de deux mois de discussions, le Parti de l'indépendance, Renaissance et Avenir radieux parviennent finalement à un accord le et le nouveau gouvernement prend ses fonctions le avec Bjarni Benediktsson comme Premier ministre.
L'Islande a été l'un des pays les plus touchés par la crise financière mondiale de 2007-2008[1]. Le chômage y avait dépassé 10 % en 2008 ; les principales banques du pays ont fait faillite et l'Islande a refusé de rembourser les placements étrangers à la suite de deux référendums[1].
En novembre 2015, le Premier ministre Sigmundur Davíð Gunnlaugsson avait déclaré que l'Islande n'aurait pas pu sortir de la crise si elle avait été membre de l'Union européenne et si, comme l'Irlande ou la Grèce, elle avait été obligée de prendre la responsabilité des dettes des banques en faillite[1].
En janvier 2016, les sources officielles annoncent que le taux de chômage est retombé à un chiffre (1,9 %) proche de ce qu'il était avant la crise de 2008 (1,3 %)[A 1].
Société
Le taux d'homicide en Islande est le plus bas de l'OCDE. En 2003, 2006 et 2008 aucun homicide n'est recensé sur l'île. Le taux d'agression est également plus bas que dans le reste des pays de l'OCDE[2]. En 2013, la police tue un habitant pour la première fois[3],[4],[5]. Selon l'ambassade américaine à Reykjavik : « La criminalité est, en comparaison, plus faible que dans beaucoup de pays développés. C'est en partie dû à un niveau de vie élevé, une population réduite, et des forces de l'ordre diplômées et bien formées »[6],[7].
Lors de la publication du rapport PISA-2012 de l'OCDE, le système éducatif islandais est mal classé[8]. Il se trouve dans les pays les plus faibles en lecture et en sciences, et dans les pays moyens pour les mathématiques. L'Islande a ainsi perdu 12 places par rapport au précédent rapport PISA[9]. De façon générale, les pays nordiques ont tendance à perdre des places au profit des pays d'Asie du Sud-Est.
Il existe un système de soins de santé universel en Islande qui est administré par le ministère des Affaires sociales et qui est financé à 80-85 % par les impôts et à 15-20 % par les frais de service[10]. Il n’existe pas d’hôpitaux privés ni d’assurances privées[11]. Le gouvernement consacre une importante partie de son budget aux soins de santé[N 2] qui est l’un des plus performants au monde, classé 15e par l’Organisation mondiale de la santé[12]. En 2009, l'Islande avait 3,7 médecins pour 1 000 habitants alors qu’en moyenne il y en a 3,1 dans les pays de l'OCDE, et 15,3 infirmiers pour 1 000 habitants contre une moyenne de 8,4 dans les pays de l’OCDE[13]. La proportion de la population qui fume est l'une des plus basses de l'OCDE[14] et l'espérance de vie moyenne est de 82,7 ans, une des plus élevées dans le monde[15].
L'Islande est l'un des pays les moins pollués au monde[16], malgré une prise de conscience environnementale des citoyens assez tardive[17], grâce à une forte utilisation de l'énergie géothermique[17] et une faible densité de population. Selon une évaluation de l'OCDE, la quantité de matière toxique mesurée dans l'atmosphère est beaucoup plus faible que n'importe quel autre pays industrialisé[18].
Contexte européen et mondial
Les élections interviennent un peu plus d'un an après le retrait de la procédure d'adhésion de l'Islande à l'Union européenne. En effet, celle-ci fut déposée le [19], mais gelée le , puis officiellement retirée le [20]. Ce retrait est toutefois contesté par la majorité des Islandais (63 % selon un sondage[21]) et par l'opposition en raison de l'absence de consultation du Parlement ou de référendum[22]. La majorité des Islandais reste cependant opposée à l'adhésion à l'UE, notamment en raison des quotas de pêche imposés par l'UE[22].
Les élections législatives étant initialement prévues en [37], le nouveau gouvernement annonce la tenue d'élections anticipées à l'automne suivant[38], ce qui est confirmé le par Bjarni Benediktsson, numéro deux du gouvernement, qui annonce que les élections se tiendront le [39].
Une grande partie des Islandais ne sont cependant pas satisfaits : deux tiers des citoyens demandent la démission de tous les ministres impliqués dans le scandale ; de plus l'opposition dénonce le manque d'action contre l'évasion fiscale, et le long délai d'attente avant les élections[38]. Elle échoue à faire adopter une motion de défiance contre le gouvernement[40].
Les 63 membres de l'Althing sont élus au scrutin proportionnel plurinominal avec listes bloquées[42]. 54 sièges sont pourvus en fonction des résultats de chaque circonscription, répartis selon la règle d'Hondt[42]. Les 9 sièges complémentaires sont attribués aux partis ayant dépassé le seuil d'au moins 5 % des voix selon leur pourcentage de voix au niveau national[42].
Après avoir été annoncées le [39], les élections législatives anticipées sont officiellement programmées pour le lors de la dissolution de l'Althing par le président d'Islande Guðni Th. Jóhannesson[43]. La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au , celles-ci devant être officiellement publiées au plus tard le [44].
L'adoption de la nouvelle Constitution fait partie du programme du Parti pirate, de l'Alliance et du Mouvement des verts et de gauche[56],[57],[58].
Économie et société
L'amélioration du système de santé est considéré comme une priorité par cinq des « principaux » partis : l'Alliance, le Mouvement des verts de gauche, le Parti pirate, Avenir radieux et Renaissance[A 4].
L'Alliance et le Mouvement des verts et de gauche partagent un programme très social, comportant notamment l'accueil des étrangers, l'investissement en matière d'éducation et l'aide aux personnes les plus pauvres, notamment les jeunes[57],[58].
L'Alliance, le Mouvement des verts et de gauche et les Pirates affichent également leur soutien à un meilleur partage des ressources naturelles du pays[56],[57],[58].
Le Parti pirate défend l'idée d'un revenu universel tandis que Bjarni Benediktsson, chef du Parti de l'indépendance, la qualifie d'« idée la plus ridicule qu'il ait entendu depuis longtemps »[A 5].
Politique et justice
L'élection intervenant à la suite du scandale des Panama Papers, la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale est un des thèmes majeurs de la campagne. Katrín Jakobsdóttir, chef de file du Mouvement des verts et de gauche, veut ainsi condamner les sociétés offshore et l'évasion fiscale[38]. L'amélioration de la transparence fait également partie du programme du Parti pirate[56].
En matière de religion, 73 % des Islandais sont opposés à une loi de 1970 qui impose aux municipalités de fournir un terrain gratuit aux églises[A 6]. Un mois avant l'élection, le Parti pirate a déposé une proposition d'amendement à la loi pour retirer cette obligation[A 6].
Environnement
Le programme en matière d'environnement, notamment concernant le réchauffement climatique, de neuf des douze partis a été évalué par un groupe militant écologiste islandais, Paris 1.5[A 7],[59]. Les conclusions de cette étude sont que les partis ayant le programme le plus écologique sont, dans l'ordre, le Parti pirate, suivi par le Mouvement des verts et de gauche, Avenir radieux, le Parti humaniste, et à égalité l'Alliance et le Front populaire islandais[59]. Renaissance obtient une note moyenne et n'est pas loin de valider le test, tandis que le Parti de l'indépendance et le Parti du progrès, ont selon cette association, un programme néfaste pour l'environnement[59]. Les questions portaient sur le transport de pétrole à Drekasvæðið (la région entre l'Islande et l'île norvégienne de Jan Mayen), les objectifs de réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2), les taxes sur le carbone et les incitations à l'écologie, les propositions pour l'adaptation des infrastructures, la protection des forêts et la restauration des marécages[A 7]. L'étude prenait en compte également le fait que le parti ou ses candidats aient abordé le réchauffement climatique durant la campagne, ainsi que diverses informations sur le programme en matière de réchauffement climatique[A 7].
Union européenne
Avec le renouvellement du Parlement, la question de l'adhésion à l'Union européenne est remise à l'ordre du jour. La candidature, déposée en 2009 par le gouvernement Sigurðardóttir II[19] a été retirée en 2015 par le gouvernement Gunnlaugsson[20]. L'opinion publique est majoritairement défavorable à cette adhésion en raison des quotas de pêche imposés par l'UE[22]. Néanmoins, deux tiers des Islandais désirent un référendum sur les négociations d'adhésion d'après un sondage d'octobre 2016[A 8].
Le Parti de l'indépendance est fortement opposé à l'appartenance à l'UE et dès le dépôt de la demande d'adhésion a demandé son retrait[60]. Son partenaire dans la coalition sortante, le Parti du progrès, y est également opposé[N 4]. Le Parti du progrès affirme cependant être favorable à la coopération de l'Islande avec les pays européens, aussi bien membres ou non membres de l'UE, mais demande la révision des accords de participation de l'Islande à l'Espace économique européen et à l'espace Schengen[A 9].
Renaissance, scission pro-européenne du Parti de l'indépendance, est naturellement favorable à l'adhésion[62], tout comme le parti Avenir radieux[63].
Les deux principaux partis de la gauche islandaise sont opposés sur le sujet : l'Alliance sociale-démocrate (à l'origine de la procédure non-aboutie lancée en 2009) y voit un grand bénéfice pour l'Islande, notamment le remplacement de la couronne islandaise par une monnaie plus stable, l'euro[64],[65] ; à l'opposé le Mouvement des verts et de gauche y voit une diminution de l'indépendance du pays[66].
Le Parti pirate ne prend pas parti et demande un référendum sur la question de l'adhésion ; considérant qu'il est à tous les citoyens de faire leur choix après des négociations transparentes[56],[67].
Accords entre partis
Il est très rare en Islande qu'un seul parti arrive à atteindre la majorité absolue lors d'une élection législative, et afin de constituer un gouvernement, les partis sont donc obligés de former des coalitions[A 10].
Le , alors que les sondages indiquent que la seule possibilité de gouvernement à 2 partis serait l'alliance entre les Pirates et le Parti de l'indépendance, le chef du Parti de l'indépendance, Bjarni Benediktsson, déclare ne pas être favorable à l'idée de s'allier avec les Pirates, émettant de sérieux doutes sur la capacité du Parti pirate à participer à un gouvernement[A 11].
Le , le Parti pirate annonce ne pas vouloir former de gouvernement de coalition avec le Parti du progrès ou le Parti de l'indépendance[A 12]. Le Parti pirate a envoyé des lettres aux autres partis importants (Renaissance, Avenir radieux, L'Alliance et Mouvement des verts et de gauche) pour leur proposer de former une alliance avant l'élection[A 12].
Le , le chef de Renaissance, Benedikt Jóhannesson, annonce que son parti refusait une coalition tripartite avec le gouvernement sortant (Parti de l'indépendance / Parti du progrès), mais refuse d'engager des négociations avec le Parti pirate et ses alliés avant l'élection[A 13].
Après les élections précédentes en 2013, le Parti de l'indépendance est resté à peu près stable dans les sondages, entre 20 et 30 % d'opinions favorables. À partir de 2015, on assiste à une forte progression d'intentions de votes en faveur du Parti pirate, qui culmine à 43 % début avril 2016 alors que vient d'éclater le scandale des Panama Papers[69]. Les Pirates connaissent cependant ensuite une forte baisse[A 15], et le Parti de l'indépendance revient régulièrement en tête des sondages à partir de mai-juin. Tandis que les autres partis représentés à l'Althing après les élections de 2013 baissent dans les sondages (Alliance, Parti du progrès, Avenir radieux), le Mouvement des verts et de gauche connaît une montée d'intentions de votes dans les semaines avant l'élection[A 16], tout comme le nouveau parti Renaissance, créé quelques semaines auparavant[A 17].
Fin septembre, environ un mois avant le jour de l'élection, un sondage indique qu'au vu de la baisse du Parti pirate et du retour en force du Parti de l'indépendance, le maintien après l'élection de la coalition Indépendance-Progrès est envisageable[A 18].
Un sondage mené du 3 au montre que les Pirates sont les plus populaires chez les jeunes tandis que les personnes âgées sont majoritairement sympathisants du Parti de l'indépendance[A 19].
Résultats
Le Parti de l'indépendance, déjà vainqueur des élections de 2013 et membre de la coalition gouvernementale avec le Parti du progrès, arrive en tête dans chaque circonscription et remporte 29 % des voix, ce qui lui permet d'obtenir 21 sièges à l'Althing (sur 63). Le deuxième parti est le Mouvement des verts et de gauche, qui obtient 10 sièges, 3 de plus qu'en 2013. Le Parti pirate, longtemps en tête des sondages, arrive troisième avec 14 % des voix, et obtient 10 sièges à l'Althing comme le Mouvement des verts et de gauche. Le Parti du progrès, parti du Premier ministre Sigurður Ingi Jóhannsson, perd 11 places et n'obtenant que 8 sièges, tandis que le nouveau parti Renaissance gagne 7 sièges pour sa première élection législative. Les deux autres principaux partis, Avenir radieux et Alliance perdent des voix par rapport à 2013 et obtiennent respectivement 4 et 3 sièges à l'Althing.
L'élection marque un nouveau record pour la représentation des femmes à l'Althing, avec 30 femmes pour 63 députés (contre 25 pour la précédente législature), soit 48 %[A 20].
À l'issue des élections, le gouvernement Jóhannsson perd sa majorité[N 5] et n'est plus soutenu que par 29 députés, soit 46 % de l'Althing.
Résultats nationaux
Résultats des législatives islandaises de 2016[A 21]
Légende : Sja (Parti de l'indépendance) - Vg (Mouvement des verts et de gauche) - P (Parti pirate) - Fram (Parti du progrès) - Við (Renaissance) - BF (Avenir radieux) - Sam (Alliance) - Les chefs des partis au moment de l'élection sont en gras.
Conséquences
Réactions
À la suite de la publication des résultats, le premier ministre Sigurður Ingi Jóhannsson annonce son intention de démissionner. Le président Guðni Th. Jóhannesson lui demande néanmoins de rester en fonctions jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement puisse être formé[71].
Oddný Harðardóttir, élue présidente de l'Alliance le , démissionne le après que son parti ait enregistré le plus faible score de son histoire[72]. Elle est remplacée par le vice-président du parti, Logi Einarsson[72].
Benedikt Jóhannesson, cheffe de Renaissance, annonce à l'issue des élections que son parti refusait une coalition à trois avec le Parti de l'indépendance et le Parti du progrès[B 1], notamment à cause de leurs positions opposés au sujet de l'adhésion de l'Islande à l'Union européenne[71], mais ne se prononce pas sur une éventuelle coalition avec les Pirates et leurs alliés[74].
Katrín Jakobsdóttir, présidente du Mouvement des verts et de gauche, propose à l'issue de l'élection une grande coalition à cinq partis entre le Parti pirate, le Mouvement des verts et de gauche, Alliance, Avenir radieux et Renaissance[A 22]. Le Parti pirate, dont la hausse significative est moins importante qu'annoncée dans les sondages, propose quant à lui une coalition minoritaire entre le Mouvement des verts et de gauche, Avenir radieux et Renaissance, soutenue par le Parti pirate et Alliance même s'ils n'auraient pas de représentation ministérielle, dans le but de simplifier le processus de formation du nouveau gouvernement[75].
Le , Avenir radieux et Renaissance annoncent leur volonté de travailler ensemble dans le cadre des négociations pour la formation du nouveau gouvernement[A 23].
Déroulement des négociations
Le , le président de la République Guðni Th. Jóhannesson demande à Bjarni Benediktsson,chef du Parti de l'indépendance arrivé en tête, de former le nouveau gouvernement[76]. Face aux difficultés afin de mettre en place une coalition gouvernementale viable, Benediktsson annonce le qu'il renoncerait à sa charge de former le nouveau gouvernement s'il n'aboutissait pas à des résultats favorables pour la formation gouvernement d'ici le week-end suivant (12 et )[77]. Le lendemain, le Parti de l'indépendance parvient cependant à lancer des négociations avec Renaissance et Avenir radieux pour former une coalition rassemblant le soutien de 32 députés, soit à peine la majorité absolue[B 2],[A 24] ; néanmoins, ces négociations échouent et prennent fin le [A 25].
Comme attendu[A 26], le mandat pour la formation du nouveau gouvernement est alors donné par le président Guðni Th. Jóhannesson à Katrín Jakobsdóttir, chef de file du Mouvement des verts et de gauche, arrivé second des élections[A 27]. Le , les partis d'opposition (Mouvement des verts et de gauche, Alliance, Parti pirate, Avenir radieux et Renaissance) se lancent dans des négociations officielles pour former le gouvernement[A 28]. La charge de Katrín Jakobsdóttir est confortée par un sondage du selon lequel 67 % des Islandais sont favorables à la présence du Mouvement des verts et de gauche au sein du gouvernement, ce qui en ferait le parti le plus populaire d'Islande[A 29]. Si les cinq partis s'accordent sur l'amélioration du système de santé qu'ils considèrent comme une priorité, les négociations rencontrent plus d'obstacle en matière de pêche et d'impôts[A 4]. Ainsi, ces négociations échouent à leur tour le [A 30]. Katrín Jakobsdóttir à la suite de cet échec renonce à sa charge de formation du gouvernement le [A 31].
À la suite des deux échecs successifs, le président d'Islande Guðni Th. Jóhannesson décide de ne pas réattribuer le mandat de formation du gouvernement, préférant attendre que les formations politiques aboutissent d'elles-mêmes à un accord[A 32]. Ainsi, plusieurs tentatives d'entente sont lancées entre les différents partis : une nouvelle tentative entre le Parti de l'indépendance, Renaissance et Avenir radieux est annoncée ()[B 3] ; ainsi que simultanément, des discussions pour une grande coalition entre le Parti de l'indépendance et le Mouvement des verts et de gauche, arrivés respectivement premier et deuxième des élections, ()[N 6],[B 3]. Dans le même temps, le Parti pirate, Avenir radieux, Alliance et Renaissance se lancent quant à eux dans des discussions informelles[B 4],[N 7].
Le , Birgitta Jónsdóttir, cheffe non officielle du Parti pirate, est chargée par le président d'Islande de former le gouvernement islandais[A 34]. Cependant, elle ne parvient à lancer des négociations officielles pour une coalition à cinq partis — entre le Mouvement des verts et de gauche, l'Alliance, Avenir radieux, Renaissance et le Parti pirate — et échoue donc à son tour[A 35], laissant le pays face à une crise politique[B 6]. Plusieurs possibilités sont alors envisagées : un gouvernement minoritaire, ne disposant pas de la majorité à l'Althing, un gouvernement d'union nationale regroupant tous les partis, ou la convocation de nouvelles élections[B 6].
Après plusieurs semaines de négociations informelles entre les différents partis et différentes tentatives d'alliances, un accord est finalement trouvé le entre le Parti de l'indépendance, Renaissance et Avenir radieux[A 36]. Bjarni Benediktsson est choisi comme Premier ministre d'Islande[A 36]. Le nouveau gouvernement entre en fonction le [78],[B 7].
↑En forme longue : « Aube - l'organisation de la justice, de l'égalité et de la démocratie » (Dögun - stjórnmálasamtök um réttlæti, sanngirni og lýðræði)
↑En 2008, le Parti du progrès avait cependant déclaré être favorable à l'adhésion « si les droits des personnes et des affaires étaient protégés, particulièrement en matière de pêche et d'agriculture ; et si les négociations étaient ouvertes et démocratiques »[61].
↑Cette coalition rassemblant 31 députés, soit un député de moins que la majorité absolue, elle aurait nécessité un troisième allié, l'Alliance social-démocrate (3 sièges à l'Althing) étant attendue dans ce rôle, notamment pour avoir déjà formé une coalition avec chacun des deux partis (avec le Parti de l'indépendance de 2007 à 2009 — gouvernement Haarde II — puis avec le Mouvement des verts et de gauche de 2009 à 2013 — gouvernements Sigurðardóttir I et II)[B 3].
↑À la suite de l'échec des négociations entre le Parti de l'indépendance et le Mouvement des verts et de gauche le [A 33], le Mouvement des verts et de gauche rejoint les négociations informelles avec les quatre autres partis, bien que les négociations entre ces cinq partis aient précédemment échoué[B 5].
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