Élections législatives autrichiennes de 2019

Élections législatives autrichiennes de 2019
183 sièges du Conseil national
(Majorité absolue : 92 sièges)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Population 8 677 546
Inscrits 6 396 812
Votants 4 835 469
75,59 % en diminution 4,4
Votes exprimés 4 777 246
Blancs et nuls 58 223
ÖVP – Sebastian Kurz
Voix 1 789 417
37,46 %
en augmentation 6
Sièges obtenus 71 en augmentation 9
SPÖ – Pamela Rendi-Wagner
Voix 1 011 868
21,18 %
en diminution 5,7
Sièges obtenus 40 en diminution 12
FPÖ – Norbert Hofer
Voix 772 666
16,17 %
en diminution 9,8
Sièges obtenus 31 en diminution 20
Grünen – Werner Kogler
Voix 664 055
13,90 %
en augmentation 10,1
Sièges obtenus 26 en augmentation 26
NEOS – Beate Meinl-Reisinger
Voix 387 124
8,10 %
en augmentation 2,8
Sièges obtenus 15 en augmentation 5
Carte des résultats
Carte
XXVIIe législature du Conseil national
Diagramme
  • Grünen
  • SPÖ
  • NEOS
  • ÖVP
  • FPÖ
Chancelier fédéral
Sortant Élu
Brigitte Bierlein
Ind.
Sebastian Kurz
ÖVP

Les élections législatives autrichiennes de 2019 (en allemand : Nationalratswahl in Österreich 2019) ont lieu le afin de renouveler pour cinq ans les 183 députés du Conseil national de l'Autriche.

Ces élections législatives, qui devaient initialement être convoquées en 2022, sont anticipées de plusieurs années à la suite d'un scandale politique concernant le vice-chancelier et président du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) Heinz-Christian Strache, alors partenaire minoritaire d'une coalition avec le Parti populaire autrichien (ÖVP) dirigé par le chancelier Sebastian Kurz. Le scandale mène le à la démission de Strache, à la rupture de la coalition et à la tenue de nouvelles élections.

Le scrutin voit la victoire de l'ÖVP, qui obtient son meilleur résultat depuis 2002, aux dépens du FPÖ — alors mené par Norbert Hofer —, qui connaît un fort recul. Les élections voient également nettement progresser Les Verts et NEOS, au détriment du Parti social-démocrate (SPÖ) et de JETZT, qui perd l'intégralité de ses sièges. Les négociations sur la formation d'un gouvernement de coalition s'étalent sur les mois suivants, l'ÖVP ayant le choix entre plusieurs partenaires. Il conclut finalement un accord de coalition avec Les Verts, qui aboutit début à la formation du gouvernement Kurz II.

Contexte

Au cours des législatives d', le Parti populaire (ÖVP), dirigé par Sebastian Kurz, remporte les élections avec un peu plus de 31 % des voix ; pour la première fois depuis 2002, les conservateurs constituent la première force politique représentée au Conseil national, suivi par le Parti social-démocrate (SPÖ), dirigé par le chancelier fédéral sortant Christian Kern, et le Parti de la liberté (FPÖ), formation d'extrême droite menée par Heinz-Christian Strache. De leur côté, Les Verts subissent une débâcle en recueillant le plus mauvais résultat de leur histoire, qui les prive d'une représentation parlementaire pour la prochaine législature.

À l'issue du scrutin, Sebastian Kurz est appelé par le président fédéral Alexander Van der Bellen à former le prochain gouvernement fédéral ; le , Kurz invite officiellement le FPÖ à démarrer des négociations pour la mise en œuvre d'une coalition. Heinz-Christian Strache accepte le jour même et les négociations commencent le lendemain. D'une durée habituelle d'environ deux mois, elles aboutissent à la formation du gouvernement Kurz I le [1].

Heinz-Christian Strache, devenu vice-chancelier, remet sa démission le , à huit jours des élections européennes et au lendemain de la publication d'une vidéo tournée en 2017 où on le voit demander à une femme se présentant comme la nièce d'un oligarque russe de racheter un journal et modifier sa ligne éditoriale en faveur du FPÖ, en échange de la concession de contrats publics[2]. Kurz annonce dans la foulée la rupture de la coalition et la tenue prochaine d'élections anticipées[3]. Le lendemain, le président Van der Bellen déclare souhaiter que le scrutin ait lieu en septembre, si possible dès le début du mois[4]. Le , après le limogeage du ministre de l'Intérieur Herbert Kickl, tous les ministres FPÖ démissionnent collectivement du gouvernement[5].

Le , une motion de censure déposée par les écologistes de JETZT – Liste Pilz obtient le soutien du FPÖ et du SPÖ, ce qui permet son adoption et le renversement du gouvernement de Sebastian Kurz[6],[7]. Le lendemain, le vice-chancelier Hartwig Löger lui succède par intérim, et ce jusqu'à la mise en place le d'un nouveau gouvernement dirigé par la juriste indépendante Brigitte Bierlein, qui assure les affaires courantes jusqu'aux élections[8].

Mode de scrutin

Carte des neuf Bundesländer autrichiens.
Carte des neuf Bundesländer autrichiens.

L'Autriche est une république semi-présidentielle dotée d'un parlement bicaméral. Sa chambre basse, le Conseil national, ou Nationalrat, est composée de 183 sièges pourvus pour cinq ans au scrutin proportionnel plurinominal avec listes bloquées, répartis dans neuf circonscriptions correspondant aux landers autrichiens à raison de 7 à 36 sièges par circonscription selon leur population. Ces neuf circonscriptions sont elles-mêmes subdivisées en un total de 43 circonscriptions régionales. Le seuil minimum de voix exigé d'un parti pour obtenir une représentation au parlement est fixé à 4 % ou un siège d'une circonscription régionale.

La clé de répartition proportionnelle se fait à la méthode de Hare au niveau régional puis d'Hondt au niveau fédéral. Bien que les listes soit bloquées, interdisant l'ajout de noms n'y figurant pas, les électeurs ont la possibilité d'exprimer une préférence pour un maximum de trois candidats, permettant à ces derniers d'être placés en tête de liste pour peu qu'ils totalisent un minimum de 14 %, 10 % ou 7 % des voix respectivement aux niveaux régional, des Länder, et fédéral[9]. Le vote, non obligatoire, est possible à partir de l'âge de seize ans[10].

Campagne

Dans un entretien accordé au début du mois d’ à l'ORF, Kurz déclare ne pas s'opposer à une reconduction de la coalition ÖVP-FPÖ après les élections, posant cependant pour condition l'absence de retour au gouvernement de l'ancien ministre de l'Intérieur Herbert Kickl en raison de son refus de démissionner après le début du scandale Ibiza[11]. L'ÖVP fait par ailleurs campagne en promettant de lutter contre l'immigration illégale et l'islam politique[12].

Partis et têtes de liste

Parti Idéologie Tête de liste Résultats en 2017
Parti populaire autrichien (ÖVP)
Österreichische Volkspartei
Centre droit
Démocratie chrétienne, libéral-conservatisme
Sebastian Kurz 31,5 % des voix
62 députés
Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ)
Sozialdemokratische Partei Österreichs
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
Pamela Rendi-Wagner 26,9 % des voix
52 députés
Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ)
Freiheitliche Partei Österreichs
Droite[13],[14],[15] à extrême droite[16]
Populisme de droite, national-conservatisme, libéralisme économique, euroscepticisme
Norbert Hofer 26,0 % des voix
51 députés
NEOS - La nouvelle Autriche et le Forum libéral (NEOS)
NEOS – Das Neue Österreich
Centre
Libéralisme, europhilie
Beate Meinl-Reisinger 5,3 % des voix
10 députés
Maintenant (JETZT) Centre gauche
Social-libéralisme, écologie, europhilie
Maria Stern (de) 4,4 % des voix
8 députés
Les Verts - L'Alternative verte (Grüne)
Die Grünen – Die Grüne Alternative
Centre gauche
Écologie, europhilie
Werner Kogler 3,8 % des voix
0 députés

Sondages

Moyenne lissée des sondages depuis les précédentes élections
Moyenne lissée des sondages depuis les précédentes élections

Résultats

Nationaux

Les résultats préliminaires sont publiés le soir même du scrutin, et ne prennent pas en compte les électeurs ayant voté de manière anticipée par voie postale dont le nombre avoisine alors un peu plus d'un million. Les résultats officiels, votes par anticipation compris, sont rendus publics deux jours plus tard[17]

Résultats des législatives autrichiennes de 2019[18]
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Parti populaire autrichien (ÖVP) 1 789 417 37,46 en augmentation 5,99 71 en augmentation 9
Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) 1 011 868 21,18 en diminution 5,68 40 en diminution 12
Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) 772 666 16,17 en diminution 9,80 31 en diminution 20
Les Verts - L'Alternative verte (Grünen) 664 055 13,90 en augmentation 10,10 26 en augmentation 26
NEOS - La nouvelle Autriche et le Forum libéral (NEOS) 387 124 8,10 en augmentation 2,80 15 en augmentation 5
Maintenant (JETZT) 89 169 1,87 en diminution 2,54 0 en diminution 8
Parti communiste d'Autriche Plus (KPÖ+) 32 736 0,69 en diminution 0,09 0 en stagnation
Le changement (WANDL) 22 168 0,46 Nv. 0 en stagnation
Parti de la bière (BIER) 4 946 0,10 Nv. 0 en stagnation
Mon vote compte ! (G!LT) 1 767 0,04 en diminution 0,91 0 en stagnation
Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ) 760 0,02 n/a[a] 0 en stagnation
Parti de la gauche socialiste (SLP) 310 0,01 en stagnation 0 en stagnation
Parti chrétien d'Autriche (CPÖ) 260 0,01 en stagnation 0 en stagnation
Suffrages exprimés 4 777 246 98,80
Votes blancs et invalides 58 223 1,20
Total 4 835 469 100 183 en stagnation
Abstentions 1 561 343 24,41
Inscrits/Participation 6 396 812 75,59


Résultats selon l'axe gauche/droite :

Majorité absolue
26 40 15 71 31
GRÜNEN SPÖ NEOS ÖVP FPÖ

Par Land

Résumé

Résultats des principaux partis par Land[18]
Land ÖVP SPÖ FPÖ Grünen NEOS JETZT
% +/- % +/- % +/- % +/- % +/- % +/-
Drapeau de Basse-Autriche Basse-Autriche 42,3 en augmentation 6,7 19,9 en diminution 4,8 16,4 en diminution 9,5 11,0 en augmentation 8,2 7,7 en augmentation 2,9 1,7 en diminution 2,4
Drapeau du Burgenland Burgenland 38,3 en augmentation 5,4 29,4 en diminution 3,5 17,3 en diminution 7,9 8,1 en augmentation 6,1 4,9 en augmentation 2,0 1,3 en diminution 1,6
Carinthie (Land) Carinthie 34,9 en augmentation 8,1 26,2 en diminution 3,2 19,8 en diminution 12,0 9,5 en augmentation 7,1 6,8 en augmentation 2,5 1,7 en diminution 1,9
Drapeau de la Haute-Autriche Haute-Autriche 36,8 en augmentation 5,3 22,1 en diminution 5,5 17,5 en diminution 9,3 13,7 en augmentation 10,0 7,3 en augmentation 2,5 1,5 en diminution 2,2
Drapeau du Land de Salzbourg Salzbourg 46,4 en augmentation 8,7 16,4 en diminution 5,9 13,7 en diminution 10,7 12,6 en augmentation 8,6 8,4 en augmentation 2,7 1,4 en diminution 2,1
Drapeau du Land de Styrie Styrie 38,9 en augmentation 7,4 19,2 en diminution 5,9 18,5 en diminution 11,0 13,0 en augmentation 10,2 7,1 en augmentation 2,1 1,7 en diminution 2,2
border class=noviewer Tyrol 45,8 en augmentation 7,4 13,0 en diminution 7,8 14,7 en diminution 10,3 14,7 en augmentation 10,2 8,9 en augmentation 3,1 1,7 en diminution 2,1
Drapeau du Land de Vienne Vienne 24,6 en augmentation 3,0 27,1 en diminution 7,4 12,8 en diminution 8,5 20,7 en augmentation 14,8 9,9 en augmentation 3,4 3,0 en diminution 4,6
Drapeau du Vorarlberg Vorarlberg 36,6 en augmentation 1,9 13,1 en diminution 4,7 14,7 en diminution 9,7 18,1 en augmentation 10,9 13,6 en augmentation 4,5 2,1 en diminution 0,8

Résultats par circonscription

Par divisions administratives

Analyses et conséquences

Sebastian Kurz, dirigeant de l'ÖVP.

Grand gagnant des législatives, Sebastian Kurz semble assuré de retrouver, à 33 ans, sa fonction de chancelier, l'ÖVP arrivant largement en tête[19],[20]. Le parti obtient son meilleur résultat depuis 2002, et semble capitaliser sur la défaite du FPÖ. Ce dernier connait en effet un important recul, même s'il conserve sa troisième place. Le SPÖ réalise un résultat historiquement bas tandis que les Grünen et NEOS réalisent le meilleur résultat de leur histoire. Le parti JETZT passe, lui, sous le seuil des 4 % et perd toute représentation au Parlement[12],[19].

Les négociations s'annoncent cependant difficiles, l'ÖVP étant confronté à plusieurs choix de partenaires présentant chacun leurs défauts[20]. La reconduction de la coalition avec le FPÖ, partenaire considéré comme privilégié par Sebastian Kurz en raison notamment de leurs vues communes sur l'immigration, est rendue difficile par la contre-performance du FPÖ, qui pourrait pousser le parti à envisager une cure d'opposition pour se reconstruire[19]. Le soir du scrutin, son dirigeant, Norbert Hofer, annonce que le parti se prépare à l'opposition, sauf en cas d'échec des négociations de l'ÖVP avec les autres partis[21]. Les sociaux-démocrates, qui subissent également une défaite avec la perte d'un quart de leurs sièges, annoncent exclure toute coalition avec l'ÖVP. Les électeurs du Parti populaire sont par ailleurs pour une grande partie opposés à la reconduction d'une grande coalition ÖVP-SPÖ, une formule usée et décriée en Autriche après quarante-quatre ans de gouvernement dans l'après-guerre[22]. Kurz pourrait par conséquent se tourner vers Grünen, voire une coalition élargie avec Grünen et NEOS, petit parti libéral ayant la faveur de la droite. Grünen occupe cependant une position radicalement opposée à celle de Kurz sur l'immigration, rendant difficile la mise en place d'une politique commune[23].

Le , Kurz annonce un accord de coalition avec Les Verts - L'Alternative verte, qui obtient la création d'un ministère de l'Environnement et le poste de vice-chancelier pour son chef Werner Kogler[24].

Analyse sociologique

Résultats des analyses des instituts SORA et ISA[25]
Catégorie ÖVP SPÖ FPÖ Grünen NEOS JETZT KPÖ WANDL
Sexe
Hommes 38 % 22 % 21 % 10 % 5 % 2 % 1 % -
Femmes 36 % 22 % 11 % 17 % 11 % 2 % - -
Âge
Moins de 29 ans 27 % 14 % 20 % 27 % 8 % 3 % - 1 %
30-59 ans 38 % 20 % 16 % 14 % 9 % 3 % 1 % -
Plus de 60 ans 43 % 31 % 13 % 5 % 6 % 1 % - 1 %
Âge et sexe
Hommes de moins de 44 ans 34 % 15 % 23 % 17 % 7 % 3 % - 1 %
Hommes de plus de 45 ans 42 % 27 % 19 % 5 % 3 % 2 % 2 % -
Femmes de moins de 44 ans 28 % 17 % 12 % 27 % 13 % 2 % - -
Femmes de plus de 45 ans 42 % 26 % 11 % 10 % 9 % 1 % - 1 %
Statut
Ouvrier 21 % 23 % 48 % 1 % 2 % 2 % 3 % -
Employé 40 % 18 % 12 % 18 % 11 % 1 % - -
Actifs 34 % 20 % 19 % 14 % 9 % 2 % 1 % -
Retraité 45 % 31 % 13 % 5 % 6 % - - -
Études
École obligatoire 29 % 33 % 21 % 10 % 6 % - 1 % -
Apprentissage 43 % 23 % 24 % 3 % 5 % 2 % - -
BMS 45 % 21 % 18 % 6 % 9 % 1 % - -
Baccalauréat 32 % 18 % 5 % 27 % 10 % 5 % - 1 %
Université 30 % 14 % 4 % 37 % 12 % 1 % 1 % 2 %
Sexe et études
Hommes n'ayant pas le bac 40 % 24 % 27 % 3 % 3 % 2 % 1 % -
Hommes ayant le bac 35 % 15 % 5 % 27 % 9 % 4 % 1 % 1 %
Femmes n'ayant pas le bac 41 % 25 % 16 % 7 % 10 % 1 % - -
Femmes ayant le bac 27 % 17 % 4 % 36 % 13 % 2 % - 1 %
Situation de l'Autriche depuis 2017
Évolution positive 61 % 3 % 30 % 1 % 4 % 1 % - -
Évolution négative 8 % 43 % 4 % 30 % 9 % 4 % 2 % 1 %
Pas de changement 44 % 19 % 13 % 10 % 12 % 2 % - -
Satisfaction du travail gouvernemental (Kurz/Strache)
Assez/Très satisfait 63 % 2 % 28 % 1 % 5 % - - -
Pas du tout/Peu satisfait 8 % 44 % 2 % 30 % 11 % 4 % 1 % 1 %
Comportement de vote
Rapide à se décider 40 % 24 % 18 % 12 % 4 % 1 % - -
Indécis 30 % 18 % 10 % 18 % 17 % 4 % 1 % 1 %

Transferts de voix

Résultats des analyses des instituts SORA et ISA[26]
Vote en 2017 ÖVP SPÖ FPÖ Grünen NEOS JETZT Autres Abstention
ÖVP 86 % 1 % 1 % 3 % 5 % 0 % 0 % 3 %
SPÖ 5 % 68 % 2 % 14 % 3 % 1 % 0 % 6 %
FPÖ 20 % 3 % 54 % 2 % 2 % 0 % 1 % 18 %
NEOS 2 % 0 % 1 % 34 % 55 % 1 % 1 % 7 %
PILZ 3 % 1 % 1 % 40 % 13 % 26 % 1 % 13 %
Grünen 1 % 0 % 2 % 80 % 10 % 1 % 1 % 5 %
Autres 17 % 9 % 2 % 20 % 12 % 4 % 24 % 13 %
Abstention 2 % 3 % 1 % 2 % 1 % 1 % 1 % 89 %

Formation du gouvernement

Le président Van der Bellen recevant les nouveaux ministres le 7 janvier.

L'ÖVP et les Grünen scellent leur accord et le présentent le , soit 95 jours après les élections législatives. Il aboutit au retour de Kurz à la chancellerie et à la désignation du chef des écologistes Werner Kogler comme vice-chancelier. Le dirigeant chrétien-démocrate explique que leur entente concilie « le meilleur des deux mondes » en « protégeant les frontières et le climat ». Les Verts se voient attribuer un grand ministère de l'Environnement, ainsi que les ministères des Affaires sociales, de la Fonction publique, et de la Justice, ce dernier revenant à Alma Zadić, qui devient la première ministre autrichienne issue de l'immigration. Le Parti populaire réunit quant à lui dix ministères, notamment ceux de l'Intérieur, des Finances et des Affaires étrangères[27],[28].

Cette alliance, largement souhaitée par la population selon les enquêtes d'opinion, constitue la première expérience gouvernementale des écologistes autrichiens au niveau fédéral. Elle rassemble les principaux engagements des deux partis, à savoir pour les conservateurs la lutte contre l'immigration illégale par le refus de participer au mécanisme européen de répartition et l'expulsion des Afghans déboutés du droit d'asile, ainsi qu'une baisse des impôts ; et pour les écologistes, le soutien aux énergies renouvelables et le combat pour la transparence et contre la corruption — qui mine régulièrement la vie politique du pays[29].

Notes et références

Notes

  1. Parti déjà existant, mais qui n'avait pas participé aux élections précédentes.

Références

  1. « Autriche : les conservateurs invitent l’extrême droite à former un gouvernement », sur lemonde.fr, .
  2. « Piégé sur ses liens avec la Russie, le vice-chancelier autrichien d’extrême droite, Heinz-Christian Strache, démissionne », sur lemonde.fr, .
  3. « Autriche: Kurz met fin à la coalition de droite et annonce des législatives anticipées », sur lefigaro.fr, .
  4. « Autriche: le président pour des élections anticipées en septembre », sur lefigaro.fr (consulté le )
  5. « Autriche: le ministre de l'Intérieur FPÖ limogé, tous les ministres du parti d'extrême-droite démissionnent », sur RTBF Info (consulté le )
  6. « Autriche : le chancelier Sebastian Kurz poussé vers la sortie », sur Le Point, (consulté le )
  7. « Autriche : le chancelier Sebastian Kurz renversé par le Parlement », sur Le Point, (consulté le )
  8. « Autriche: le chancelier Kurz renversé par le Parlement », sur La Presse (consulté le )
  9. « Vorzugsstimmenvergabe bei einer Nationalratswahl », sur State of Austria (official website) (consulté le )
  10. « AUTRICHE Nationalrat (Conseil national) », sur ipu.org (consulté le ).
  11. (en) Doris Pundy, « Austria's Kurz does not oppose coalition with far-right », sur euractiv.com, (consulté le )
  12. a et b « En Autriche, les conservateurs de Sebastian Kurz remportent les législatives », sur Le Monde.fr (consulté le )
  13. (en) Sonia Van Gilder Cooke, « Austria — Europe's Right Wing: A Nation-by-Nation Guide to Political Parties and Extremist Groups », sur time.com, (consulté le ).
  14. (en) Andreas Meyer-Feist, « Austrian villagers quash plans for Buddhist temple », sur dw.de, (consulté le ).
  15. (en) « Freedom Party leader may face hate speech charges », sur The Local, (consulté le ).
  16. Blaise Cauquelin, « l'extrême droite près du pouvoir en Autriche », sur Le Monde, (consulté le ).
  17. Autriche. Les conservateurs en tête des législatives d’après les premières estimations
  18. a et b « Österreich - Nationalratswahl 2019 » (consulté le )
  19. a b et c « Autriche : le retour en force de Sebastian Kurz », sur Le Figaro (consulté le )
  20. a et b Le Point, magazine, « Élections en Autriche : Sebastian Kurz plébiscité », sur Le Point (consulté le )
  21. « Autriche: l'extrême droite écarte une nouvelle coalition avec Kurz », sur Le Figaro (consulté le )
  22. « Sebastian Kurz remporte les élections législatives autrichiennes » (consulté le )
  23. « Autriche: l’ÖVP de Sebastian Kurz très largement en tête », sur L'Opinion (consulté le )
  24. « Autriche : Sebastian Kurz revient au pouvoir en tandem avec les Verts », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  25. (de) « Wahltagsbefragung und Wählerstromanalyse », sur sora.at (consulté le )
  26. (de) « Endergebnis Wählerstromanalyse », sur sora.at (consulté le )
  27. « Autriche: La droite de Sebastian Kurz et les Verts scellent leur accord de gouvernement », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. Myriam Detruy, « Autriche: une touche de Verts dans le gouvernement Kurz », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. « En Autriche, l’alliance historique et inédite entre les conservateurs et les Verts », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).