Les élections législatives autrichiennes de 2002 (en allemand : Nationalratswahl in Österreich 2002), se sont tenues le , en vue d'élire les cent-quatre-vingt-trois députés de la vingt-deuxième législature du Conseil national, pour un mandat de quatre ans.
Il devance de seulement 415 bulletins de vote le Parti populaire autrichien (ÖVP), partenaire de coalition du SPÖ depuis et dirigé par le vice-chancelier Wolfgang Schüssel, qui échoue pour la première fois de son histoire à conquérir la première ou deuxième place des formations politiques du pays. Son résultat, le plus mauvais depuis , est identique à celui enregistré par le FPÖ. Avec 7,4 %, Les Verts - L'Alternative verte (Grünen) confirment leur présence au Conseil national avec 14 sièges, ce qui constitue leur record à l'époque.
Bien que la « grande coalition » dispose d'une nette majorité absolue avec 117 députés sur 183, le Parti populaire refuse dans un premier temps de participer à un quelconque gouvernement, avant d'accepter en de maintenir son alliance avec le Parti social-démocrate. Les discussions achoppent en et le chancelier Klima s'apprête à former un gouvernement fédéral minoritaire. C'est alors que l'ÖVP et le FPÖ annoncent être parvenus à un accord pour constituer une « coalition noire-bleue » avec Schüssel comme chef de l'exécutif, bien que le Parti de la liberté ait remporté plus de voix au suffrage universel. Le , le gouvernement entre en fonction, renvoyant le SPÖ dans l'opposition pour la première fois depuis 40 ans.
Toutefois, la conversion du parti d'extrême droite protestataire en parti de gouvernement, ainsi que son soutien aux réformes libérales prônées par les conservateurs, conduit à des dissensions internes, entre le courant pragmatique inspiré par la vice-chancelièreSusanne Riess-Passer et le ministre fédéral des Finances Karl-Heinz Grasser, et l'aile radicale de Jörg Haider. Le , une réunion de la majorité des délégués au dernier congrès ordinaire à Knittelfeld met à jour les graves divisions au sein du FPÖ. En conséquence, Riess-Passer, Grasser et le président du groupe parlementaire ont remis leur démission, conduisant à la rupture de la majorité et la convocation de nouvelles élections législatives.
Sa chambre basse, le Conseil national (en allemand : Nationalrat), est composée de 183 députés élus pour cinq ans selon un mode de scrutin proportionnel de liste bloquées dans neuf circonscriptions, qui correspondent aux Länder, à raison de 7 à 36 sièges par circonscription selon leur population. Elles sont ensuite subdivisées en un total de 43 circonscriptions régionales.
Le seuil électoral est fixé à 4 % ou un siège d'une circonscription régionale. La répartition se fait à la méthode de Hare au niveau régional puis suivant la méthode d'Hondt au niveau fédéral.
Bien que les listes soit bloquées, interdisant l'ajout de noms n'y figurant pas, les électeurs ont la possibilité d'exprimer une préférence pour un maximum de trois candidats, permettant à ces derniers d'être placés en tête de liste pour peu qu'ils totalisent un minimum de 14 %, 10 % ou 7 % des voix respectivement au niveau régional, des Länder, et fédéral. Le vote, non obligatoire, est possible à partir de l'âge de 18 ans[2].
Avec un résultat en hausse de plus de quinze points, soit la plus forte progression de l'histoire politique autrichienne entre deux élections, l'ÖVP repasse la barre des 40 % et réalise son meilleur score depuis 1983. Il parvient même, pour la première fois depuis 1966, à surpasser le SPÖ et arriver en tête des élections législatives. Les sociaux-démocrates, eux, se redressent un peu mais sans réaliser de performance particulière. La percée de l'ÖVP est à l'image de l'effondrement du FPÖ, qui reste de justesse au-dessus des 10 % et retrouve son score de 1986, époque de l'arrivée de Haider à la tête du parti. La participation gouvernementale n'a donc absolument pas profité à la formation d'extrême droite. Les Verts, pour leur part, poursuivent leur progression, établissant de nouveau leur record et approchant les 10 % des voix.
Conséquences
Bien que les nationalistes aient subi une importante défaite, le chancelier Schüssel, désormais incontournable, choisit de reconduire sa coalition noire-bleue, dans laquelle il domine très nettement alors qu'il était à égalité avec ses partenaires dans le gouvernement sortant. Il faut attendre le pour que soit formé le gouvernement Schüssel II.