Les élections générales de 2009 en Argentine ont eu lieu le . Organisées de façon anticipée par le gouvernement péroniste de Cristina Fernández de Kirchner (centre-gauche), qui voulait éviter une défaite importante en raison de l'impopularité des mesures prises à la suite de la crise économique liée aux subprimes (hausse des impôts, etc.), elles concernaient la moitié des sièges de la Chambre des députés (soit 127 députés) et un tiers de ceux du Sénat (soit 24 sénateurs).
La stratégie péroniste n'a que partiellement réussi, puisque ces élections, qui devaient normalement se tenir le , ont marqué un recul important du Parti justicialiste au pouvoir, noyau du Front pour la victoire (-22 députés), qui demeure toutefois en tête (près de 31 % des voix) face à l'Accord civique et social (près de 29 % des voix; + 16 députés et +7 sénateurs), une coalition de centre-gauche formée par l'Union civique radicale, la Coalition civique d'Elisa Carrió et le Parti socialiste. La droite, qui demeure largement minoritaire (plus de 18 %) des voix, a cependant fait des progrès importants (+20 députés), s'étant alliée au sein de Unión - Pro (PRO), menée par l'homme d'affaires Francisco de Narváez. Le « Parti justicialiste dissident » s'est allié contre le kirchérisme à PRO, obtenant, au total, 18,7 % des voix[1].
Outre les législatives et les sénatoriales partielles, des élections ont aussi eu lieu au niveau des provinces et de la ville autonome de Buenos Aires pour divers postes.
Campagne présidentielle
La présidente Cristina Kirchner annonça le l'anticipation des élections, déclarant que cela permettrait au gouvernement de se consacrer aux problèmes économiques plutôt qu'à la politique[2] (la croissance économique était passée de 8,8 % en 2007 à 6,8 % en 2008 sous l'effet de la crise des subprimes[2]). L'opposition a critiqué cette décision, avançant qu'il s'agissait davantage pour le Front pour la victoire au pouvoir de tenir les élections avant que la popularité de Kirchner ne décline[2].
Le maire de Buenos Aires, Mauricio Macri (droite), avait quant à lui avancé les élections municipales au peu avant cette annonce, afin de les décaler par rapport aux élections nationales et de, disait-on, donner une chance à son parti (Compromiso para el cambio-Proposition républicaine) de s'organiser en vue de ces dernières[2].
La campagne fut marquée par diverses péripéties, dont notamment la tentative de l'Union civique radicale (UCR) de faire annuler les candidatures de Néstor Kirchner, en alléguant une clause de résidence, ainsi que de Daniel Scioli et de Sergio Massa, accusés de ne se présenter qu'à titre symbolique (ayant par ailleurs d'autres fonctions officielles, ils n'auraient pu, même élus, cumuler les postes). Ces tentatives ont échoué.
Le vice-président de la Fédération agraire argentine (patronale), Alfredo De Angeli, défraya aussi la chronique en déclarant, début , à une réunion de propriétaires terriens qu'ils devraient amener les ouvriers agricoles aux bureaux de vote et leur dire pour qui voter. Cette déclaration ouverte de clientélisme fut critiquée de toutes parts, et l'initiative de De Angeli désavouée par sa fédération[3], qui avait été l'un des acteurs majeurs de la grève patronale agricole de 2008(es).
Le recul du Parti justicialiste-Front pour la victoire, qui perdait la majorité dans les deux Chambres, n'ayant plus que 107 sièges à la Chambre des députés et 35 au Sénat[2], a conduit à la démission du ministre de l'Économie, Carlos Rafael Fernández, qui défendait une position dure face aux revendications des organisations patronales agricoles, ainsi qu'à celle du président du Parti justicialiste, Néstor Kirchner, remplacé par le vice-président Daniel Scioli. Cette dernière a toutefois été rejetée par le Conseil national du justicialisme en , et Kirchner a repris ses fonctions.
Le Front civique et social, une coalition centriste au pouvoir à Catamarca depuis 1991, formée principalement des radicaux[7], arrive première avec 42,8 % des voix, infligeant une défaite importante au kirchérisme. Le Front pour la victoire n'obtient en effet que 33 % des voix, et Gestion pour Catamarca arrive loin derrière avec 3,7 % des suffrages[8].
↑Los mismos candidatos van por el Frente para la Victoria con lista N°508 (véase la lista de candidatos del Encuentro Popular para la Victoria y la del FPV).