Élection présidentielle nigérienne de 1993
L'élection présidentielle nigérienne de 1993 a lieu les et afin d'élire le président de la République du Niger. Il s'agit de la première élection multipartite depuis l'indépendance du Niger en 1960. Le candidat de la gauche réformiste, Mahamane Ousmane, remporte la première élection présidentielle démocratique au Niger avec 54 % des suffrages, contre 46 % à Mamadou Tandja, de l'ex-parti unique. ContexteÀ la mort du président Seyni Kountché le , le général Ali Saibou lui succède et engage des réformes démocratiques. Le 15 novembre 1990, devant les députés de l’Assemblée nationale, il annonce le multipartisme et l'organisation d'une Conférence nationale[1]. La Conférence désigne Amadou Cheiffou comme Premier ministre du gouvernement de transition. Il est chargé d'organiser les élections législatives et l'élection présidentielle. Les élections législatives organisées le donnent une majorité relative de 29 sièges au MNSD-Nassara. Cependant, neuf partis (CDA, PNDS, ANDP, PPN-RDA, PSDN, UDPS, PRLN, PUND et UDP[2]) forment l'Alliance des forces du changement, ce qui leur permet de compter 50 des 83 sièges de l'Assemblée nationale[3]. L'élection présidentielle est organisée immédiatement après, les et . Le second tour, initialement prévu le 20 mars, a dû être repoussé d'une semaine[4]. Système électoralLa Constitution du stipule que le président de la république du Niger est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Est élu le candidat ayant recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour. À défaut, un second tour est organisé trois semaines plus tard entre les deux candidats arrivés en tête au premier, et celui recueillant le plus de voix est déclaré élu[5]. CandidatsHuit candidats se présentent à l'élection présidentielle de 1993[6]. L'ancien parti unique, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD-Nassara), est représenté par Mamadou Tandja, militaire de carrière de cinquante-cinq ans qui joue la carte de la continuité afin d'éviter les désordres[7]. Mahamadou Issoufou est le leader du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Taraya) qui voit le jour en décembre 1990. Le parti est animé par des enseignants, des étudiants, et des syndicalistes[6] et prône un socialisme démocratique[5]. La Convention démocratique et sociale (CDS-Rahama) est créée en janvier 1991 autour de l'Association mutualiste d‘action culturelle et artistique fondée « par des zindérois pour redynamiser la culture haoussa et l’influence de cette région »[6]. L'économiste social-démocrate de quarante trois ans Mahamane Ousmane représente ce parti à l'élection présidentielle[8]. Début 1992, le transfuge du parti unique, le colonel en retraite Adamou Moumouni Djermakoye constitue l'Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès (ANDP-Zaman Lahiya) très implantée dans la région de Dosso[6],[7]. Le parti prône un libéralisme économique contrôlé[5]. La figure de l'indépendance Djibo Bakary se présente sous la bannière de l'Union des forces populaires pour la démocratie et le progrès (UDFP) qui est l'héritière du parti Sawaba[6]. Trois autres candidats se présentent à la présidentielle : Illa Kané de l'Union des Patriotes Démocrates et Progressistes (UPDP), Oumarou Garba Youssoufou du Parti Progressiste Nigérien (PPN-RDA) et Omar Katzelma Taya du Parti Social-Démocrate (PSD). RésultatsMamadou Tandja du Mouvement national pour la société du développement (34,5 % des voix) et Mahamane Ousmane de la Convention démocratique et sociale (26,7 %) arrivent en tête du premier tour. Les partis formant l'Alliance avaient convenus de présenter chacun leur candidat au premier tour de l'élection présidentielle, mais de soutenir au deuxième tour, le candidat ayant obtenu le meilleur score. Cela permet à Mahamane Ousmane d'arriver en tête au second tour avec 54,4 % des suffrages exprimés. C'est la première fois qu'un homme originaire de l'Est du pays devient président de la République du Niger[6]. Le lendemain du second tour, Mamadou Tandja rend visite à Mahamane Ousmane pour le féliciter. Pour les 120 observateurs électoraux, l'élection présidentielle a été libre et démocratique[2]. Le taux de participation est de 32,5 % au premier tour et 35,2 % au second. Résultats nationaux
Représentation des résultats du second tour :
Résultats départementauxLes résultats officiels sont publiés pour chacun des 7 départements[10], ainsi que la communauté urbaine de Niamey et les ambassades.
Notes et références
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