On sait que cette église est antérieure à 1153 et que la partie actuellement la plus ancienne est la nef comme l’indique son appareil « en arête-de-poisson ». En examinant le rapport entre la tour et la nef, on comprend immédiatement que cette dernière a été en partie détruite, ce que plusieurs documents attestent[4]. À l’extérieur, les décors sont réduits au minimum (petits modillons aux angles de la tour, faux claveaux dessinés sur des linteaux monolithes).
On retrouve d’ailleurs plusieurs éléments de l’ancienne église, réutilisés dans le cimetière. Ainsi l’autel (derrière la sépulture de l’abbé Delviel) et l’ancien portail roman, devenu une tombe, à l’ouest de l’église, derrière le caveau de l’architecte parisien Charles Lenormand (fin XIXe siècle).
L'église est dotée de peintures murales médiévales bien conservées. Elle est entourée d'un cimetière et domine la vallée de la Couze de sa tour-clocher, un peu à l'écart du village. Elle fut l'église paroissiale jusqu'en 1847, date à laquelle fut construite l'église du Bourg.
La nef est la partie la plus ancienne de l'église (appareil en arête de poisson à l'extérieur) et a été en grande partie démolie comme on peut le vérifier sur des documents d'archives. Les fresques de la nef sont donc amputées d'une grande partie, ce qui nuit à leur interprétation.
La nef présente des éléments architecturaux caractéristiques du XIe siècle. Le berceau roman ainsi que le tour du chevet datent du XIIe siècle. Au cours des siècles qui suivirent, elle fut largement retouchée, notamment avec des éléments gothiques.
Des peintures murales, les plus anciennes datant du XIe siècle[2], ont été mises au jour en 1983 par Jean-Marc Belgarric, le maçon qui avait été chargé de mettre à nu les pierres des murs et des plafonds. Alerté par lui, M. Beauchamps, chef des services de l'architecture en Dordogne. M. et Mme Belin, rénovateurs en peinture murales médiévales, sont alors chargés de la mise au jour et de la conservation des fresques[5].
dans la nef :
sur le mur Sud : la partie gauche d'une fresque plus importante la Cène,
sur le mur Nord : une peinture représentant l'Enfer juste à gauche de l'entrée et une autre représentant un miracle de l'ermite saint Léonard libérant un prisonnier.
Noter la disproportion actuelle entre la tour et la nef
ce dessin donne une idée des dimensions de l'ancienne église
Partie la plus ancienne de l'église, vraisemblablement début XIIe siècle
Faux claveaux gravés sur un linteau monolithe Ces décorations économiques témoignent de la modestie de l'édifice
Vue générale de la nef
Autel récent. L'autel primitif est depuis longtemps dans le cimetière, surmonté d'une croix. Derrière la tombe de l'abbé Delviel, curé de la paroisse au début du XXe siècle
Panneau gauche du chœur. Sur le phylactère: des extraits du magnificat?
Au-dessus du vase, un début de bouquet? Il semble se rapporter au panneau de l'annonciation, pour lui donner une troisième dimension.
Inscription latine: Je porte sur le cou le Christ enfant, mais aussi Dieu. Regarde Christophe et pars rassuré
Représentation de la légende de Saint-Léonard, libérant des prisonniers
Vraisemblablement cet aigle (dessiné deux fois) est antérieur au reste de la représentation de Saint-Léonard
Représentations anthropomorphes du soleil et la lune
Christ en majesté entouré des représentations des quatre évangélistes : Luc-taureau, Marc-lion, Mathieu et Jean
évangéliste
détail du panneau
Panneau nord de la nef, en entrant sur la gauche, très dégradé. Représente la gueule de l'enfer.La fresque était beaucoup plus longue, sur la gauche, avant démolition d'une partie de la nef.
Fragment de la cavalcade des péchés capitaux se précipitant vers l'enfer (la luxure? l'envie? l'orgueil? l'avarice?)
Panneau sud de la nef. Deux personnages qui semblent faire partie d'une représentation de la Cène
Plusieurs croix de consécrations sont visibles
L'autel a été placé dans le cimetière vraisemblablement lors de la construction de la nouvelle église dans le bourg en 1847 et de l'abandon de l'ancienne.
Tour en appareil layé, élevée au-dessus du chevet roman vraisemblablement à la période gothique
Aux quatre coins de la tour du clocher
Récupéré comme caveau au moment de l'effondrement d'une partie de la nef.
Cinéma et télévision
L'église Saint-Christophe de Montferrand-du-Périgord a été le décor d'un tournage pour la série Draculi & Gandolfi de Guillaume Sanjorge[6].
Notes et références
↑Bertrand Charneau - Le Pays Beaumontois - CDPDRACA (collection "Itinéraires du Patrimoine" n°219) - Bordeaux - 2000 - (ISBN2-909423-73-5)
↑Jean-Pierre Verdon, L'église médiévale de Montferrand-du-Périgord et ses peintures murales, Villenave d'Ornon, Aquitaine Historique, , 8 p.
↑Bernard de Montferrand, Les peintures murales de l'église Saint-Christophe de Montferrand-du-Périgord. Bulletin SHAP tome 112, Périgueux, Société Historique et Archéologique du Périgord, , 18 p.
Michelle Gaborit, Aspect de la peinture murale médiévale en Périgord, dans Congrès archéologique de France. 156e session. Monuments en Périgord. 1998, Société française d'archéologie, Paris, 1999, p. 83-93