L'église Notre-Dame de Lamourguier ou église Notre-Dame de la Mourguier est un ancien prieuré du bourg de Narbonne, dont seule subsiste l'église, désaffectée au culte et transformée en dépôt lapidaire de 1868 à 2018, et vacante depuis lors[1].
Au XVIe siècle, le prieuré est en pleine déshérence : en 1572, la messe n'y est plus célébrée ; en 1602, il n'y a plus que trois religieux, un prieur, un sacristain[10].
Après la Révolution les bâtiments du couvent sont sous administration militaire. De 1824 à 1889, ils servent de caserne, puis furent finalement détruits en 1902. Sur cette période, l'église abrite les magasins de l'armée, qui cohabiteront avec la collection lapidaire à partir de 1869. Elle est classée le 28 mars 1900[12].
Le bâtiment ne dut sa sauvegarde après 1868 (un bail est alors signé entre la ville et l'armée) qu'à son utilisation comme dépôt archéologique municipal pour conserver les divers blocs inscrits ou sculptés, stèles, colonnes et sarcophages extraits des remparts narbonnais lors de leur démolition[14] ou mis au jour dans l'arrondissement.
L'église, reconstruite au XIIIe siècle, est de style gothique méridional, plus précisément languedocien et catalan, caractérisé par une large nef unique, couverte d'une simple charpente soutenue par six arcs diaphragmes maçonnés, dont le premier comporte une rupture de courbe rare dans ce genre d'édifice, prenant appui sur des contreforts très saillants, entre lesquels s'ouvrent des chapelles latérales rectangulaires. Au-dessus circule une galerie, aménagée au XIVe siècle, qui traverse les doubleaux et communique avec un triforium surmontant les chapelles du chœur. L'abside du chœur à sept pans est voûtée d'ogives qui retombent sur des consoles abondamment sculptées.
Une baie en plein cintre, sur le mur occidental, et le portail méridional semblent constituer les vestiges les plus anciens (fin XIIe siècle ?). À l'extérieur, le flanc sud porte une tour pourvue d'une tourelle pentagonale. Le chevet, accolé aux remparts, était crénelé et pouvait participer à la défense du bourg[17].
↑Ecclesia S. Mariae ... infra muros civitatis Narbona : abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique ... de l'Aude..., p. 195 ; Preuve 6 (Jugement des commissaires du roi Charlemagne en faveur de Daniel, archevêque de Narbonne), Dom Claude Devic, dom Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, vol. II (Jusqu'en 877 ; notes et preuves), Toulouse, Privat, 1876 (réimp. 2003) (ISBN978-2-84575-162-0 et 2-84575-162-1), c.49.
↑Élie Griffe, Histoire religieuse des anciens pays de l'Aude des origines chrétiennes à la fin de l'époque carolingienne, p. 157.
↑ a et bYves Solier, Narbonne, monuments et musées..., p. 113.
↑Jacques Thirion, « L'ancienne église de Lamourguier à Narbonne », p. 434.
↑Abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique ... de l'Aude..., p. 195.
↑Abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique ... de l'Aude..., p. 195 ; Yves Solier, Narbonne, monuments et musées..., p. 113 ; Jean-Marie Pérouse de Montclos, Languedoc-Roussillon..., p. 366.
↑Notice du musée lapidaire de Narbonne, Service Culture, Mairie de Narbonne, sans date.
↑Jean-Marie Pérouse de Montclos, Languedoc-Roussillon..., p. 366 ; Rémy Cazals, Daniel Fabre (s.d.), Les Audois, Dictionnaire biographique, Carcassonne, Association des Amis des Archives de l'Aude, Fédération Audoise des Œuvres Laïques, Société d'Études Scientifiques de l'Aude, , 347 p. (ISBN2-906442-07-0), p. 166, et Jacques Michaud et André Cabanis, Histoire de Narbonne, Toulouse, Privat, coll. « Pays et villes de France », (ISBN2-7089-8339-3), p. 212.
Yves Solier, Narbonne, monuments et musées, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Guides archéologiques de la France », , 147 p. (ISBN2-11-080878-0).
Jacques Thirion, « L'ancienne église de Lamourguier à Narbonne », dans Congrès archéologique de France. 112e session. Le Roussillon. 1954, Société française d'archéologie, Paris, 1955, p. 433-445
Élie Griffe, Histoire religieuse des anciens pays de l'Aude, Éditions Auguste Picard, Paris, 1933, tome 1, Des origines chrétiennes à la fin de l'époque carolingienne, p. 157 (lire en ligne)
Antoine Sabarthès, Dictionnaire topographique du département de l'Aude, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 195 (s. v. « Lamourguier »).
Louis Serbat, « L'église de Lamourguier », dans Congrès archéologique de France. 73e session. À Carcassonne et Perpignan. 1906, Société française d'archéologie, Paris, 1907, p. 98-101(lire en ligne)
Commune de Narbonne
1871, la Commune à Paris et à Narbonne : exposition présentée aux Archives départementales de l'Aude du 22 novembre 2011 au 24 février 2012, sous la dir. de Sylvie Caucanas, Joëlle Laval et Claude-Marie Robion, Carcassonne, 2011 (ISBN978-2-86011-038-9) (en ligne).
Caroline Papin, « La collection lapidaire antique de Narbonne », dans Patrimoines du sud [revue numérique], Conseil régional de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, 2015 (en ligne).
Ambroise Lassalle et Caroline Papin, « Le Musée Régional de la Narbonne Antique (MuRéNA) : un nouveau lieu de valorisation du patrimoine », dans Patrimoines du sud [revue numérique], Conseil régional de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, 2015 (en ligne).
Léonce Berthomieu, « Notice sur le musée lapidaire de Lamourguié [sic] et son développement en 1875 », dans Bulletin de la Commission archéologique de Narbonne, 1876, p. 577-584 (en ligne).