Fondée en 1927 par Hermann Hauser (1902-1980)[1], la maison d’édition porte le nom d'un lieu-dit de la commune de Boudry (près de la Tour de Pierre), situé aux abords du lac de Neuchâtel.
« Ce qui me paraît rare chez M. Hauser, c'est qu’il a l’air de supposer que l’écrivain a le droit de se montrer irritant, tâtillon, négligent, fantasque, tandis que l’éditeur est tenu à l’exercice de toutes les vertus[2]. »
Roger-Louis Junod décrit « HH » comme un « homme au corps mince et mobile, à la parole hachée, coupante, qui a la modestie des grands orgueilleux, l’ironie (souvent cinglante) des tendres, et par-dessus tout la passion dévorante du travail », et plus loin il mentionne « le courage d’un homme qui n'a jamais hésité à servir la pensée, la liberté, la justice lorsqu’elles se trouvaient menacées[2]. »
Très active dans le domaine littéraire, La Baconnière est d’une importance internationale depuis la Seconde Guerre mondiale[1]. Sous l’impulsion d’Albert Béguin, La Baconnière développe en 1942 « Les Cahiers du Rhône »[4] dans l’idée de créer un refuge de la pensée libre avec les écrits de Charles Péguy, Louis Aragon ou Jules Supervielle, par exemple.
La maison d’édition accroît sa notoriété en publiant Denis de Rougemont, Jacques Pirenne et sa monumentale Histoire suisse, les écrits de l’école de Genève ou la Correspondance d’Ernest Ansermet, notamment.
De 1953 à 1958, Philibert Secretan est secrétaire d'édition de la maison[5].
En 1980, Marie-Christine Hauser prend les rênes de la maison d’édition après la mort de son père. En 1996, les éditions Médecine et Hygiène la rachètent[6].
Depuis 2009, La Baconnière a repris une activité éditoriale sous l'impulsion de sa nouvelle directrice et publie quatre à six livres par an. Différentes collections ont vu le jour : la nouvelle collection « Langage » qui publie des essais littéraires sous la direction de Daniel Sangsue ; la collection « 80 mondes » dirigée par David Collin et la collection dirigée par Ibolya Virág qui fait connaître les grands auteurs de la littérature hongroise et de l'Europe centrale.
La directrice Laurence Gudin a racheté le fonds de la maison en 2012[7],[8].
Présentation
Catalogue
Avec près de mille titres au catalogue[9] qui couvrent de nombreux domaines de l’histoire de la pensée, de la philosophie à la critique littéraire et musicale en passant par les beaux-arts, La Baconnière a incontestablement participé à l’élaboration de l’identité intellectuelle suisse au xxe siècle. Elle a d’ailleurs publié les textes des Rencontres internationales de Genève de 1946 à 1995.
En dehors de toute considération politique, La Baconnière continue à rester fidèle à sa philosophie d’ouverture et de recherche de qualité.
↑Lisbeth Koutchoumoff, « Laurence Gudin réveille La Baconnière », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
↑1 500 titres en 1975 selon l’article du Journal de Genève publié en 1977 à l’occasion des 50 ans ; « plusieurs milliers d’ouvrages » selon l'article du Nouveau quotidien en 1996 ; dont 500 sont disponibles selon l’article de Koutchoumoff en 2013 ; près de mille titres dont 250 disponibles selon le site des éditions en 2017.
Maxime Maillard, « Refuge de la pensée : À nonante ans, les Éditions de la Baconnière n’ont rien perdu de leur éclectisme, de leur ouverture et de cette exigence artisanale qui firent leur renommée en Suisse et en Europe », Le Courrier, , p. 23-24 (lire en ligne, consulté le ).
Jean Hutter, « Hermann Hauser, fondateur de La Baconnière, fête aujourd’hui ses ans d’édition : Quand la folie est sagesse », Journal de Genève, , p. 13 (lire en ligne, consulté le ).