L'économie du Malawi repose essentiellement sur l'agriculture. Les principales productions sont le tabac, le thé, le coton, le sucre et le maïs. Le secteur représente presque un tiers (28 %) du PIB et 80 % des recettes d'exportation. Les autres secteurs d'activités sont l'industrie pour 16 % et les services pour 56 %[4].
Contexte macro-économique
Le Malawi connaît de très graves problèmes économiques, situation aggravée par une corruption étatique générale, comme le montre l'affaire du cashgate[8],[9]. Il fait néanmoins partie des pays les plus efficaces, comparativement à ses homologues « pauvres en ressources », quant à la collecte de l'impôt[10]. La dépendance de l'économie à l'agriculture (75 % des exportations du Malawi sont le fait de trois produits seulement[11],[12]), et particulièrement à la culture du tabac[13], rend le pays très sensible aux variations climatiques, lesquelles peuvent aller jusqu'à causer des difficultés alimentaires à la population à cause de ses effets sur la quantité de production du maïs, destinée à la consommation intérieure[14] et sur le prix des données alimentaires[Note 1].
Malgré une tendance globale à la hausse en termes de croissance économique depuis les années 1980[3], le Malawi reste l'un des pays les plus pauvres de la planète (169e pays sur 191 selon l'indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement[16]) et dont les trois quarts de la population vit en dessous du seuil de pauvreté[6]. Cette situation fait que le Malawi bénéficie de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE renforcée)[17],[18],[19] et est fortement dépendant de l'aide extérieure[20] qui représente une proportion significative du PIB national (près d'un tiers)[21] et 40 % du budget de l'État[22],[23].
Le pays produit du tabac (deuxième producteur africain), sa principale recette d'exportation[24],[25],[26]
La deuxième production est celle du thé (troisième producteur africain)[27].
Suivent le coton (mais la production est cependant en train de s'effrondrer au Malawi et, plus globalement, en Afrique de l'Est)[28], le sucre[29] et l'éthanol[30],[31].
Le maïs est la principale production pour la consommation alimentaire domestique[32],[14].
Pêche
La contribution de la pêche au PIB est relativement faible comparée celle de l'agriculture mais elle occupe néanmoins un rôle important. C'est une importante source d'emplois qui occupe près de 35 000 personnes et en fait vivre deux millions grâce aux activités annexes. La production de poisson est d'environ 60 000 tonnes par an dont 85 % à 90 % proviennent des pêcheurs artisanaux, contre 10 à 15 % pour les pêcheries industrielles et semi-industrielles[33].
La production de poisson provient pour environ 50 % du lac Malawi. Le reste provient des lacs Chilwa (2 500 km2), Chiuta (200 km2) et Malombe (390 km2). Le milieu aquatique du Malawi possède une très grande diversité de poissons (500 à 1 000 espèces différentes). Les principaux groupes de poissons présents dans le lac Malawi sont les tilapias, les oreochromis, les haplochronis et les lethrinops tandis que, dans le lac Chiuta, on trouvera plutôt des barbus et des clarias tilapias[34].
La quasi-totalité des captures est destinée à la consommation locale[34]. La population consomme entre 6 et 7 kg de poisson par an et par personne. Le poisson fournit 75 % de l'apport total en protéines animales[33].
En forte croissance, le tourisme constitue l'une des priorités gouvernementales en matière de développement économique[35]. Quoique relativement peu développé[36], le secteur représentait, en 2016, 3,4 % du PIB[37]. Le pays dispose d'un important potentiel, mais une amélioration des infrastructures, la préservation de l'héritage naturel et culturel, la création de petites et moyennes entreprises sont nécessaires à son développement[36]. Le tourisme concerne essentiellement les zones rurales du pays, ce qui est un facteur bénéfique pour ces régions où vivent les personnes les plus pauvres[38]. Le lac Malawi est la destination touristique principale. Le pays propose essentiellement un tourisme culturel, centré autour de ses paysages, sa culture et l'observation ornithologique notamment[39],[40],[41].
Notes et références
Notes
↑Ainsi, « les prix des denrées alimentaires ont [...] progressé de 172 % en 2016 par rapport à la moyenne des cinq dernières années[15] ».
↑David Andrews, Anthony R. Boote, Syed S. Rizavi et Sukhwinder Singh, Allégement de la dette des pays à faible revenu. L’Initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés, Fonds monétaire international, (lire en ligne), p. 18
↑Arnaud Manas, « Pays pauvres très endettés, mécanismes et éléments d'évaluation », Bulletin de la Banque de France, no 140, (lire en ligne)
↑Don d'appui à la réduction de la pauvreté I. Malawi. Rapport d'évaluation, BAfD, (lire en ligne), p. 7
↑L'aide pour le commerce : panorama 2015, organisation mondiale du commerce (lire en ligne), p. 3, tableau D
↑(en) Margarete C. Kulik, Stella Aguinaga Bialous, Spy Munthali et Wendy Max, « Tobacco growing and the sustainable development goals, Malawi », Bulletin World Health Organ., OMS, vol. 95, , p. 362–367 (p. 362) (lire en ligne).
↑(en) Malawi : Poverty Reduction Strategy Paper, International Monetary Fund, (lire en ligne), p. 60
↑ a et b(en) Linda L. Lowry (éd.), « Malawi », dans The SAGE International Encyclopedia of Travel and Tourism, SAGE Publications, (ISBN9781483368962), p. 784-786
(en) Travel & tourism, economic impact 2017. Malawi, World Travel & Tourism Council (lire en ligne)
(en) Isaac D. Katopola, Overview of the Malawi Tourism Industry. Past, Present & Future (1st Malawi National Conference, Sunbird Capital, Lilongwe, 6th april 2017), (lire en ligne)
Philippe Chalmin et Yves Jégourel (sous la direction de), ARCADIA 2017 : L'Afrique et les marchés mondiaux de matières premières, Cyclope, Economica, Policy Center for the New South (Ex OCP policy center) (lire en ligne)
C. Ojukwu, A. Mwaba et S. Mpande, Malawi : document de stratégie pays. 2013-2017, Banque africaine de développement, (lire en ligne)
Perspectives économiques en Afrique 2017, BAFD, OCDE, PNUD (lire en ligne)