Dans la suite du Roman de Merlin de Robert de Boron (dite « Suite Huth »), Yvain est le fils du roi Urien et de Morgane[4]. Il a un demi-frère, Yvain l'Avoûtre (c'est-à-dire « le bâtard »), fils d'Urien lui aussi excellent chevalier, évoqué par Chrétien de Troyes dans Erec et Enide et Le Conte du Graal[5]. Dans la tradition galloise[6], Urien a aussi une fille nommée Morfydd.
Beaucoup d'autres personnages de la littérature arthurienne portent le nom d'Yvain, notamment Yvain aux Blanches Mains, Yvain l'Esclain, Yvain de Rivel et Yvain de Lionel, cités par Robert de Boron dans le Merlin en prose et par Chrétien dans Érec et Énide[7].
Le nom du personnage légendaire Yvain provient directement du nom gallois Owain, dont la forme moderne est Owen. Selon Joseph Vendryes, Owain, tout comme l'irlandais Eogain, correspond au celtiqueEsugenos, « né d’Ésus » (du dieu gaulois Ésus[8]), ou « bien né » (équivalent au grec Εὐγένιος / Eugénios / Eugène)[9]. C'est un équivalent des prénoms bretons Erwan et Youenn[10].
Graphie
Selon les langues, les époques et les différents auteurs (ou les erreurs de transcription), on trouve le nom de ce personnage également orthographié Ewaine, Ewein, Hiwenus, Ivain, Ivains, Ivam, Ivein, Ivonel, Ivonet, Ivoniaus, Iwain, Iwan, Iwein, Outrain, Owain, Owein, Urience, Uvain, Uwaine, Yain, Yeuvain, Yewain, Yuvain, Yvan, Yvonet, Yvonnet, Ywain ou Ywein[11].
Yvain, le Chevalier au lion est un roman de chevalerie écrit par Chrétien de Troyes. Il conte les aventures et les amours d'Yvain, dans la tradition de l'amour courtois, où le chevalier doit traverser des embûches et mener nombre de combats pour conquérir la femme qu'il aime.
Dans ce récit, Yvain est le cousin de Calogrenant, et combat à égalité avec Gauvain. Il est également accompagné d'un lion qu'il a sauvé d'un serpent.
Homonymes
Outre Yvain le Grand (ou le Preux) et Yvain l'Avoûtre, plusieurs autres personnages de la littérature arthurienne portent également le nom d'Yvain[12].
Ce qui suit est une liste de personnages nommés Yvain (ou une variante d'Yvain). Les œuvres dans lesquelles ils apparaissent sont en italique.
Yvain de Rivel ou Yvain li filz al roi Herveu (« le fils du roi Hervé »), le fils d'Hervis/Hernil de Rivel, dans Lancelot, Suite Merlin, Vulgate Suite Merlin et Armoiries[11],[12] ;
Yvain de Lionel ou Yvain de Cinel ou Yvain d’Ussenel, fils de Grandalis et cousin éloigné des autres Yvain, dans Érec et Énide[7], Lancelot, Suite Merlin, Vulgate Suite Merlin, Demanda et Lancelot du lac de Paulin Paris,[12] ;
Yvain l'Esclain ou Yvain le Noir, dans Lancelot, Suite Merlin, Tristan et Palamède ;
Thomas Malory, dans Le Morte d'Arthur, réunit en un seul personnage Yvain le Grand, Yvain l'Avoutre et Yvain aux Blanches Mains[11]. Dans son roman L'Enchanteur, René Barjavel parle des douze Yvain, comprenant les fils et petit-fils d'Yvain le Grand, l'Avoutre et aux Blanches Mains.
le Livre de Taliesin (fin du XIIIe siècle) - Owain mab Urien est évoqué dans les poèmes Gweith Argoed Llwyfain (La Bataille de Argoed Llwyfain) et Marwnad Owain (Chant funèbre d'Yvain).
les Triades galloises (Trioedd Ynys Prydein), où le nom d’Owain, fils d’Urien, est attesté[13].
Iwein de Hartmann von Aue (vers 1203), traduction allemande du Chevalier au lion.
Le personnage d'Yvain, sans jouer un rôle primordial, est généralement présent dans les œuvres de la littérature arthurienne postérieures à Chrétien de Troyes. Par contre, il très peu représenté dans la bande-dessinée, les films ou séries consacrés au cycle arthurien. On compte malgré tout une BD Les Aventures d'Yvain écrite par Jean Ollivier et illustrée par José de Huéscar, parue dans Pif Gadget entre 1983 et 1985[15].
↑ abcdefghi et j(en) Ernst Brugger, « Yvain and His Lion », Modern Philology, The University of Chicago Press, vol. 38, no 3, , p. 267-287 (lire en ligne, consulté le ).