De père libanais et de mère guinéenne, métissage dont il se revendique toute sa vie, il suit des études secondaires au lycée de Conakry, puis s'envole en France faire des études supérieures en mathématiques à Paris. Il obtient un diplôme d'ingénieur en écologie tropicale et une licence en mathématiques. Il revient en Guinée mais dès 1961 (année marquée par une grève des lycéens de Conakry sévèrement réprimée, révolte à laquelle il a pris part) doit s'en éloigner pour éviter les fers de la dictature de Ahmed Sékou Touré. Son exil est incessant: Congo, Gabon, Niger, Mauritanie (d'où il est expulsé à la suite du conflit sénégalo-mauritanien). Il revient en Guinée après le coup d'État de 1984. Il collabore activement à plusieurs périodiques : La Guinée-Djama (bimensuel d'information), L'éducateur (trimestriel pédagogique), et surtout le Lynx où il tient la "Chronique à Sassine". Jusqu'à sa mort, l'écrivain brûle la chandelle par les deux bouts: l'ambassadeur du Sénégal en Guinée raconte être intervenu pour lui obtenir un poste; chose faite, l'écrivain l'occupe… deux jours, avant de démissionner[1].
Il est fait chevalier des Arts et des Lettres en 1983 puis officier des Arts et des Lettres en 1993. Un prix littéraire Williams-Sassine, soutenu par la Coopération belge au développement, récompense des nouvelles francophones d'origine africaine.
Son écriture est marquée par le sentiment de solitude et de marginalité, par le métissage (vécu dans la douleur) et par l'errance. Malgré des thèmes durs, elle emprunte volontiers la voie de l'humour.
Marie-Françoise Chitour, « Williams Sassine », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud, (dir.), Dictionnaire des écrivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, Océan Indien, Éd. H. Champion, Paris, 2010, p. 391-395 (ISBN978-2-7453-2126-8)
Lilyan Kesteloot, « William Sassine », in Anthologie négro-africaine. Histoire et textes de 1918 à nos jours, EDICEF, Vanves, 2001 (nouvelle éd.), p. 450-453
Pius Ngandu Nkashama, Écrire à l'infinitif : la dérision de l'écriture dans les romans de Williams Sassine, l'Harmattan, Paris, Budapest, etc., 2006, 292 p. (ISBN2-296-00603-5)
(en) Charlotte Baker, Enduring Negativity : Representations of Albinism in the Novels of Didier Destremau, Patrick Grainville and Williams Sassine, Oxford, Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Wien, Peter Lang, 2011.