Wilhelm Raabe est le fils du fonctionnaire de justice Gustav Karl Maximilian Raabe (1800-1845) et de Johanne Auguste Frederike Jeep (1807-1874). Il nait dans la petite ville de Eschershausen, dans le Weserbergland (Basse-Saxe) et passe son enfance à Holzminden et à Stadtoldendorf. À la mort de son père, sa famille s'installe à Wolfenbüttel.
Après avoir quitté prématurément l'école et abandonné en 1853 les études de libraire qu'il avait commencées à Magdeburg, Wilhelm Raabe tente en vain de passer son baccalauréat à Wolfenbüttel. Son statut de fils de notable l'autorise cependant à suivre des cours de philologie à l'université Frédéric-Guillaume de Berlin (actuellement université Humboldt). Il écrit et publie à cette époque, sous le pseudonyme de Jacob Corvinus, son premier roman La Chronique de la Rue des moineaux (Die Chronik der Sperlingsgasse). « Corvinus » est un jeu de mots sur la traduction latine de son nom, « Rabe » signifiant « corbeau » en allemand. Selon l'avis général, et de son propre aveu, ce roman reste son plus grand succès littéraire et son plus gros succès financier.
Le , il épouse Berta Emilie Wilhelmine Leiste (petite-fille du pédagogue, mathématicien et géographe Christian Leiste). Le couple donne naissance à quatre filles : Margarethe (née en 1863), Elisabeth (née en 1868), Klara (née en 1872) et Gertrud (née en 1876).
En une cinquantaine d'années, Wilhelm Raabe a publié 68 romans, récits et nouvelles, ainsi qu'un petit nombre de poèmes. Cette intense productivité est due en grande partie au fait qu'il vivait uniquement de sa plume. Son œuvre couvre un large spectre, allant du grand roman réaliste au nouvelles finement ciselées, en passant par une simple littérature de divertissement. Même si aucun de ses livres n'a atteint la popularité de son premier roman, il s'était constitué un public nombreux et fidèle.
Il est ainsi également l'auteur de Die Leute aus dem Walde (Les Gens de la forêt, 1863), Der Hungerpastor (Le Pasteur famélique, 1864), Abu Telfan (1867), Deutscher Mondschein (Clair de lune allemand, 1873) et Stopfkuchen (Gros Gourmand, 1891). Son style combine un réalisme pessimiste avec un humour à la Dickens. Il fut également peintre.
Le , grâce au soutien de l'historien et archiviste Ludwig Hänselmann, Wilhelm Raabe devient membre de la fameuse stammtisch "Die ehrlichen Kleiderseller zu Braunschweig" (les "Honnêtes Tailleurs de Braunschweig") . En 1883, il devient membre d'une autre stammtisch, appelée "Feuchter Pinsel" (la "Brosse humide"), réunissant divers artistes et amateurs d'art de la ville.
Œuvres
Die Chronik der Sperlingsgasse, 1856
Ein Frühling, Der Weg zum Lachen, 1857
Die alte Universität, Der Student von Wittenberg, Weihnachtsgeister, Lorenz Scheibenhart, Einer aus der Menge, 1858
Die Kinder von Finkenrode, Der Junker von Denow, Wer kann es wenden?, 1859
Aus dem Lebensbuch des Schulmeisterleins Michel Haas, Ein Geheimnis, 1860
Auf dunkelm Grunde, Die schwarze Galeere, Der heilige Born, Nach dem großen Kriege, 1861
Unseres Herrgotts Kanzlei, Das letzte Recht, 1862
Eine Grabrede aus dem Jahre 1609, Die Leute aus dem Walde, Holunderblüte, Die Hämelschen Kinder, 1863
Der Hungerpastor, Keltische Knochen, 1864
Else von der Tanne, Drei Federn, 1865
Die Gänse von Bützow, Sankt Thomas, Gedelöcke, 1866
Abu Telfan; oder Heimkehr aus dem Mondgebirge, 1867
Theklas Erbschaft, 1868
Im Siegeskranze, 1869
Der Schüdderump, Der Marsch nach Hause, Des Reiches Krone, 1870
Der Dräumling, 1872
Deutscher Mondschein, Christoph Pechlin, 1873
Meister Autor oder Die Geschichten vom versunkenen Garten, Höxter und Corvey, 1874
Frau Salome, Vom alten Proteus, Eulenpfingsten, 1875
Die Innerste, Der gute Tag, Horacker, 1876
Auf dem Altenteil, 1878
Alte Nester, Wunnigel, 1879
Deutscher Adel, 1880
Das Horn von Wanza, 1881
Fabian und Sebastian, 1882
Prinzessin Fisch, 1883
Villa Schönow, Pfisters Mühle, Zum wilden Mann, Ein Besuch, 1884
Unruhige Gäste, 1885
Im alten Eisen, 1887
Das Odfeld, 1888
Der Lar, 1889
Stopfkuchen, 1891
Gutmanns Reisen, 1892
Kloster Lugau, 1894
Die Akten des Vogelsangs, 1896
Hastenbeck, 1899
Altershausen (Fragment), 1902 (publication 1911)
Traductions françaises
La Chronique de la rue aux Moineaux, trad. Pierre Foucher, préface Jacques Le Rider, 88210 Belval, Circé, 2023.
Les Archives du Chant des oiseaux, trad. Laurent Cassagnau, préface Jacques Le Rider, 88210 Belval, Circé, 2024.
Horst Denkler(de): Neues über Wilhelm Raabe. 10 Annäherungsversuche an einen verkannten Schriftsteller. Niemeyer, Tübingen 1988. (= Untersuchungen zur deutschen Literaturgeschichte; 46) (ISBN3-484-32046-X).
Søren R. Fauth, Rolf Parr(de) und Eberhard Rohse (Hrsg.): „Die besten Bissen vom Kuchen.“ Wilhelm Raabes Erzählwerk. Kontexte, Subtexte, Anschlüsse. Wallstein, Göttingen 2009, (ISBN978-3-8353-0544-1).
Wilhelm Fehse(de): Wilhelm Raabe. Sein Leben und seine Werke. Vieweg-Verlag, Braunschweig, 1937.
Werner Fuld(de): Wilhelm Raabe. Eine Biographie. (Ungekürzte Ausgabe.) Deutscher Taschenbuch-Verlag, München 2006, 382 S., (ISBN3-423-34324-9).
Kurt Hoffmeister(de): Mit Dinte, Feder und Papier. Dichteralltag in Braunschweig. Wilhelm Raabes Zeit in Braunschweig 1870 bis 1910 nach Tagebuchaufzeichnungen und Briefen. Wolfenbüttel: Heckner 1999. (ISBN3-449-00909-5).
Eberhard Rohse: Wie Raabe den Tod gebildet. Zur Ikonographie von Zeitlichkeit und Tod in späten Texten und Zeichnungen Wilhelm Raabes. In: Herbert Blume(de) (Hrsg.): Von Wilhelm Raabe und anderen. Vorträge aus dem Braunschweiger Raabe-Haus. Bielefeld: Verlag für Regionalgeschichte 2001 (= Braunschweiger Beiträge zur deutschen Sprache und Literatur; 5), S. 191–239. (ISBN3-89534-354-4).
Eberhard Rohse: "wie Joach. Heinr. Campe sagt" – zur Campe-Rezeption in Werken des Erzählers und Zeichners Wilhelm Raabe. In: Cord-Friedrich Berghahn u. Imke Lang-Groth (Hrsg.): Joachim Heinrich Campe. Dichtung, Sprache, Pädagogik und Politik zwischen Aufklärung, Revolution und Restauration. Universitätsverlag Winter, Heidelberg 2021 (= Germanisch-Romanische Monatsschrift, Beiheft 102), S. 339–368. (ISBN978-3-8253-4814-4).