What Is This Thing Called? (album de Pilc)What Is This Thing Called?
Albums de Jean-Michel Pilc What Is This Thing Called? est un album du pianiste de jazz français Jean-Michel Pilc paru le chez JMS/Pias. Il consiste en 31 variations autour du standard de Cole Porter What Is This Thing Called Love?[3]. Enregistrement de l'albumAprès avoir écouté l'album de Dan Tepfer autour des Variations Goldbeg (2011), il propose au pianiste franco-américain de s'occuper de la prise de son pour cet album[6],[7]. Conformément à son habitude, Jean-Michel Pilc n'avait rien prévu en entrant dans le studio de Yamaha, pour ne pas s'imposer de barrières[8]. Depuis une dizaine d'années, chez lui puis sur scène, Pilc a pris l'habitude de faire des variations sur un standard de jazz, à la manière des grands compositeurs classiques (Bach, Beethoven, Mozart, Schubert, Rachmaninov…) : cette approche lui permet de varier les tempos, les tonalités ou les atmosphères[9]. C'est également un exercice qu'il donne à ses élèves[10]. Il propose au producteur de Sunnyside Records de faire quelques variations sur What Is This Thing Called Love?, sans prévoir de consacrer un album à cet exercice[11]. Ce morceau, d'apparence assez simple, est en réalité riche de possibilités : il oscille entre mineur et majeur, sonne à la fois triste et joyeux, imprévisible et naturel[4]. Durant les trois jours d'enregistrement, le pianiste joue des standards, du classique (Chopin, Mozart), du stride, des variations sur What Is This Thing Called Love?[12]… En réécoutant les bandes, après l'enregistrement, Pilc décide de faire du standard de Cole Porter le fil conducteur de l'album[6]. C'est à ce moment que Pilc leur a attribué un titre : ainsi Duke n'était pas conçu comme un hommage à Duke Ellington au moment où il l'a joué[13]. Description de la musiqueLe disque débute avec un « échauffement sur une gamme de do majeur »[3]. On y entend du piano stride, dans une évocation de James P. Johnson[3]. Pilc y montre sa technique, et sa capacité à développer un élément aussi simple qu'une gamme majeure[4]. Jean-Michel Pilc joue ensuite une version assez simple de What Is This Thing Called Love? (« Quelle est cette chose que l'on appelle l'amour ? »), avant de se lancer ensuite dans des variations, dont la plus courte dure 31 secondes[3]. Il explore chaque facette du standard avec son style et ses outils : « abstraction, pointillisme, figuration, modernisme, post-modernisme »[3], variations des tempos[4]… Parfois, il devient difficile de discerner le morceau d'origine, comme sur Bells ou Time[14]. Certaines des variations sont des pièces en soi, comme Prelude, tonitruant et dense comme du Rachmaninov[14]. L'album est truffé de citations et d'hommages : on trouve des fragments de Jitterbug Waltz de Fats Waller dans Cole et Duet, sur lequel le pianiste siffle[3] ; Giant mélange le thème avec Giant Steps de John Coltrane[3] ; Waves peut évoquer Chopin[4]. Il rend hommage à Duke Ellington, à Martial Solal (de façon volontaire[15]) et à Kenny Werner sur Grace[3]. L'album se termine avec l'aérien Now You Know What Love Is (« maintenant vous savez ce qu'est l'amour »), qui fait office de résumé[14]. Réception critiqueLa critique est globalement positive[16]. Pour Frédéric Cardin (ICI Musique), « What Is This Thing Called? est, à première écoute, un brin déroutant, mais à force de l'écouter avec attention, on sent que s'y affirme une proposition originale et plutôt rafraichissante[17] ». Sur blogdechoc.fr, on lit : « Chaque pièce est une aventure, une étude pour piano tant l’instrument y dévoile sa richesse : chatoiement des sons, audaces harmoniques, cascades d’arpèges et de notes perlées, netteté de l’attaque, phrasé fluide, Pilc excelle dans tous les registres et diversifie son jeu. […] L’émotion, palpable, ne peut que nous saisir[6] ». La presse anglophone est également enthousiaste : All About Jazz consacre deux articles à What Is This Thing Called?, que Budd Kopman décrit comme « un album très intime, qui nous invite à découvrir le monde sonore de Pilc, ses conceptions musicales et sa sensibilité. […] Pilc fait un immense cadeau à tous ceux qui souhaitent regarder (et écouter) un maître de l'improvisation à l'œuvre[4] ». Thomas Conrad (JazzTimes) écrit cet album comme « une prouesse d'inventivité, produisant une remarquable variété de formes et d'émotions à partir d'un même matériau musical[14] ». On lit sur birdistheworm.com : « impressionnant sans être démonstratif, concis sans être banal, Pilc va droit au but dans chaque pièce[18] ». Liste des pistesToute la musique est improvisée par Jean-Michel Pilc, d'après Cole Porter.
Références
Voir aussiBibliographie
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