En 1999, sa sonate pour piano à quatre mains et sa pièce Cortèges pour cor et percussions obtiennent toutes deux une médaille d’or avec félicitations au Concours international de composition de l’Académie de Lutèce. En 2009, le festival Les Inouïes (62) le nomme "jeune espoir". Il obtient en 2011 une bourse de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Arras.
En s'appuyant explicitement sur une citation puisée dans l'œuvre du Maître des Métaboles, ils sont invités à écrire une courte pièce pour violoncelle, instrument fétiche de l'auteur du concerto Tout un monde lointain... ou pour accordéon, dernier instrument exploité par Henri Dutilleux dans Correspondances[1],[2].
Parallèlement à son activité musicale, Vincent Wimart se consacre à l'élaboration d'une œuvre picturale qu'il présente régulièrement[3].
Sa musique a consciencieusement assimilé la leçon de ses prédécesseurs. Son langage a recours à la tonalité élargie grâce aux différents apports des musiques du XXe siècle : modalité, polytonalité, atonalité, voire sérialisme[6].
Catalogue
Son catalogue comporte une vingtaine d'œuvres, partiellement éditées, de l'instrument solo à l'orchestre, en passant par la musique de chambre.
Il travaille avec de nombreux artistes : Fabrice Bihan, Philippe Bourlois, Valérie Chouanière, Teodor Coman, Isabelle Hennrich, Betty Hovette, Marc Lefebvre, Éric Perrier, Sylvie Reynaert, Olivier Rousset, Anne Shin, Isabel Soccoja, Thierry Thibault, Damien Top, Laurent Wagschal, ainsi qu'avec le Trio Barbe bleue et le Trio Saxiana.
Depuis 2009, il collabore avec la poète Sylvie Nève avec laquelle il co-écrit deux contes musicaux : Mélian, Chevalier-loup et Barbe bleue, un poème expansé d'après Charles Perrault.
Œuvres pour soliste (extraits)
Mélopée, pour hautbois solo (1996) – Éditions Fertile Plaine[7]
Toga-tuba, pour tuba basse solo (1996) - Éditions Jonaphil[8]
Divertissement, pour deux hautbois et cor anglais (1996) - Éditions Fertile Plaine[10]
Sonate pour piano à quatre mains (1998)
Cortège, pour cor et timbales (1998)
Traits d'union, pour cor anglais et alto (2002)
Monolithe, pour tuba basse et piano (2003)
Procession, pour deux percussionnistes (2006)
Obliques I, pour trois percussionnistes (2008) - Éditions Alfonce production[11]
Obliques II, pour deux saxophones et piano (2009)[12],[13]
Tirades, pour accordéon et violoncelle (2020)
Conte pour adultes
Mélian, Chevalier-loup, pour soprano, piano, clarinette et récitant (2009), sur un poème de Sylvie Nève, librement inspiré par Bisclavret, Marie de France et le Lai de Mélion, anonyme[14].
Barbe-bleue, pour mezzo-soprano, percussions et récitant, sur un poème expansé de Sylvie Nève, d'après Charles Perrault.
Aubade, pour orchestre d'harmonie (2002) - Éditions Lafitan[16]
Vulcano, pour orchestre d'harmonie (2020)
Discographie
Échos Nocturnes, hommage à Henri Dutilleux - Philippe Bourlois, accordéon, Disques Triton, 2011[17]
Œuvre picturale
Depuis 2014, Vincent Wimart élabore en parallèle de son travail personnel de compositeur une œuvre picturale.
Adolescent, ses premiers coups de crayon fouillent l’espace de la case dans des planches dessinées qu’il présente à différents concours, avec succès[18].
Les exigences de sa formation musicale et de sa vie professionnelle l’éloignent un temps d’autres pratiques artistiques. Mais la découverte des places d’Arras, qui deviendra sa ville d’adoption, impose une nouvelle dimension à son travail de création.
Se souvenant de la réflexion de Goethe, «l'architecture, c'est de la musique figée», il exploite librement le vocabulaire architectural du baroque flamand typique du Nord de la France, qu’il manipule sans cesse dans de nouvelles combinaisons[19],[18],[20].
La musique y trouve une nouvelle manière d’expression, tantôt de façon directe sous forme de tropes symboliques (formes galbées des instruments à cordes frottées) ou de références lexicales (titres allusifs à une forme ou un genre musical), tantôt plus essentielle dans la traduction visuelle d’une forme musicale annoncée ou par le jeu rythmique (multiplicité contrapuntique des arabesques)[21].
L’inventaire des titres de son œuvre pictural et musical permet de souligner l’intervention d’un autre langage plastique, celui du verbe. Le choix attentif du titre par son auteur affirme en point d’orgue l’achèvement de l’œuvre. Vincent Wimart inscrit ainsi dans sa démarche créative l’affirmation d’une dimension littéralement et intentionnellement ludique, qui a pu être à l’origine de certaines compositions[22].
Son travail témoigne ainsi de la maîtrise et de la rigueur d’un savoir-faire dans la composition et explore de nouvelles voies d’expression, au service du rythme et de l’équilibre chromatique. Le travail du peintre ne renie pas la tradition, en musique, de la réécriture et de la continuation, recherchant ce que nomme Gérard Denizeau, le dialogue des arts[23]. En 2020, il produit une série de douze toiles et rend une nouvelle fois hommage à la ville d’Arras et aux peintres de l’école d’Arras en proposant une version personnelle de La Grand'Place d'Arras un jour de marché, illustrée par Charles Desavary sous le même titre[24].
Sa technique elle-même, refusant d’exclure, s’approprie de nouveaux supports et mêle différents médiums et matériaux : acrylique, bombe aérosol, craie, encre, pastel, évoluent sur le papier, la toile, le bois en deux ou trois dimensions.
Du choc initial, il conserve une palette tour à tour éclatante et ou jouant des simples couleurs primaires ou contrastes du noir et du blanc qui ne sont pas sans rappeler les outils de l’écriture musicale. L’ensemble de la démarche cherche à retrouver la mobilité de l’architecture baroque dans la clarté de l’ordonnancement classique.
↑« Ce qui caractérise sans doute le mieux la musique de Vincent Wimart, c’est la « co-présence », en un dialogue serré entre écriture et expression, processus et sensibilité, rigueur formelle et invention libre, passé acté et présent investi. De ce fait, il y a une sorte de fausse familiarité dans sa musique ou, pour le dire autrement, une familiarité détournée. On est chez soi et ailleurs dans ses œuvres, qui incarnent ce vivant dialogue intérieur avec les courants musicaux dans lesquels il s’est plongé. Autant frappé par Dutilleux, Ligeti ou Lutosławski, il a aussi entendu le message de Bacri, Greif ou encore Hersant. En ce sens, il incarne bien cette voie qui s’affirme toujours davantage en ce début de siècle : surplomber les styles. Il en résulte une Œuvre pourtant extrêmement cohérente, mue par ce souffle intérieur qui, seul, guide les authentiques artistes.» Ludovic Florin, musicologue
↑Goethe, Conversations de Goethe, pendant les dernières années de sa vie : 1822-1832, G. Charpentier et E. Fasquelle, Éditeurs (Bibliothèque-Charpentier), s.d. (après 1863) (lire en ligne), p. 78–158
↑« Je me contrains certes aux mêmes signes. Dans la peinture traditionnelle chinoise, il est vivement conseillé de n'utiliser qu'un seul pinceau ! Il s'y crée ainsi une harmonie manifeste. La contrainte graphique est, dans mon cas, libératrice pour l'invention.» Propos de l'artiste en 2019.
↑« Si la correspondance s’entend par l’idée d’un accord ou d’une harmonie et – au mieux - d’un synchronisme, elle se révèle être une des préoccupations artistiques de Vincent Wimart, artiste-compositeur arrageois. Ses peintures s’imposent comme des partitions de signes « sens dessus-dessous ». S’y rencontrent des expérimentations graphiques répétitives, surgissements colorés et autres signes évocateurs d’un imaginaire musical. Cette co-présence recherchée fait naître un possible duo (plutôt qu’un duel) entre peinture et musique où s’entrecroisent figuration et abstraction, couleurs et valeurs, agencement et dissipation, composition et spontanéité ainsi qu’intervalle et continuité. S’extériorise une rythmique à partir de ces variations d’écritures. Rythmique qui peut nous rappeler celle de la (pro)fusion jazz où le métissage des sons est relayé, ici, par un métissage des signes (tantôt figuratifs, tantôt abstraits). Ce possible métissage des songes rappelle l’artiste poète passionné de musique et des arts, Michel Butor, dont la composition d’une écriture musicale fait figure de quête éperdue.» S.U. 2015
↑« Le choix final du titre est très important. Aimant jouer sur les mots, j'utilise fréquemment l'allitération, l'oxymore, l'amphibologie ou encore le dilemme.» Propos de l'artiste in catalogue de la galerie L'Œil du Chas, 2020.
↑« Le travail artistique de Vincent Wimart s'apparente aux lignes serpentines de l’artiste Jan Voss, aux « Hourloupes » enchevêtrées de Jean Dubuffet en passant par Stuart Davis et ses cacophonies à la palette toujours éclatante et largement inspirées du jazz.» S.U. 2015