Ville impériale de HaguenauVille impériale de Haguenau
(de) Reichsstadt Hagenau (la) Hagenoa civitas imperialis –
Entités précédentes : Entités suivantes : La ville impériale de Haguenau (en allemand : Reichsstadt Hagenau, en latin : Hagenoa civitas imperialis[4]) est une ancienne cité-État du Saint-Empire romain entre et . Village construit autour du château édifié aux alentours de [5],[6], Haguenau devient une ville au Moyen Âge notamment par la construction d'un mur d'enceinte probablement vers [7],[8]. Ses habitants se dotent progressivement d'institutions sous l’autorité des Hohenstaufen qui siègent sur le trône impérial et possèdent le duché de Souabe et d'Alsace. Le duc Frédéric II le Borgne accorde à la cité des franchises que son fils l'empereur Frédéric Ier Barberousse confirme en et [9],[10]. La ville est alors administrée par les ministériaux du château (Burgmänner) et un prévôt (Schultheiss)[11]. Celui-ci rend la justice au nom du seigneur qui est le souverain du Saint-Empire, puis est assisté de douze échevins à partir de [12]. La même année, la cité est pourvue d'un sceau[13]. Durant le Grand Interrègne les souverains accordent de nouvelles libertés à la ville pour s'assurer de sa fidélité. Guillaume Ier reconnaît ainsi les privilèges dont disposent la cité lorsqu'il y séjourne en . Son successeur Richard Ier octroie de nouvelles chartes de franchises en et [14]. À la suite de son élection au trône du Saint-Empire en , Rodolphe Ier accorde à Haguenau une charte de franchises le [15]. Le statut de « ville d'Empire » est définitivement reconnu à la cité qui dispose ainsi de l'immédiateté impériale avec droit de siéger à la Diète d'Empire : elle n'est désormais plus un bien personnel du souverain mais un état du Saint-Empire à part entière comme le confirme à nouveau Albert Ier en [16],[17]. Elle intègre le Grand-Bailliage d'Alsace (Reichslandvogtei im Elsass) qui administre les biens impériaux de la région, notamment la forêt de Haguenau (Hagenauer Reichswald) et les villages d'Empire avoisinants[18]. Les institutions municipales sont définitivement établies au milieu du XIVe siècle avec l'adoption de la Lettre des Vingt-Quatre comme constitution le . Celle-ci permet à vingt-quatre représentants des corporations d'intégrer le conseil aux côtés des douze échevins afin d'associer la bourgeoisie au gouvernement de la ville. Le texte est approuvé par Louis IV le , et à nouveau confirmé par Venceslas Ier en [14],[19]. Avec les autres villes impériales de la plaine d'Alsace, Haguenau forme en une alliance connue sous le nom de Décapole qui doit garantir une assistance réciproque entre ses dix membres face aux menaces extérieures. Accueillant le siège administratif du Grand-Bailliage d'Alsace, la cité devient par conséquent la capitale de l'alliance. Lorsque la ville est assiégée en par le prince-évêque de Strasbourg, Jean II de Lichtenberg, ses alliées viennent à son secours et lui permettent de régler la situation sans dommage pour elle[20]. La cité devient un foyer artistique important grâce au talent des copistes et des enlumineurs qu'elle accueille, notamment Diebold Lauber[21]. La Réforme protestante est introduite à Haguenau en à la suite des prêches de Wolfgang Capiton quelques décennies auparavant[22], mais ses dirigeants restent en majorité catholiques au début du XVIIe siècle et favorisent l'installation des Jésuites dans la ville[23]. Lors de la guerre de Trente Ans la ville est pillée et occupée en par l'armée protestante conduite par Ernst von Mansfeld, avant d'être reprise en par les troupes catholiques de Léopold V d'Autriche-Tyrol, grand-bailli d'Alsace et prince-évêque de Strasbourg, pour y rétablir l'autorité impériale[24]. Haguenau est conquise en par les troupes du royaume de Suède conduites par Gutaf Horn[25]. Les villes occupées par les Suédois sont confiées aux armées françaises qui y établissent des garnisons. Les ravages du conflit poussent Haguenau à se placer sous protectorat du royaume de France en . Les traités de Westphalie de accordent au Roi de France des droits sur la ville impériale et ses alliées. Lors de la guerre de Hollande, les Français s'emparent de la cité et l'occupent à partir de [26]. Afin d'empêcher les troupes impériales d'occuper les villes de la Décapole, Louis XIV et le marquis de Louvois appliquent une politique de la terre brûlée et ordonnent l'évacuation des habitants de la cité : un premier incendie est provoqué par le général Joseph de Montclar le , et un second par le maréchal François de Créquy du au de la même année[27],[28]. Le traité de Nimègue du marque la fin de l'indépendance de Haguenau qui est rattachée au territoire français[29]. Les institutions de la ville continuent d'exister sous l'autorité du Roi jusqu'à la Révolution française et la fin de l'Ancien Régime en [30]. Notes et références
AnnexesBibliographie
Articles connexes
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