Elle est la gouvernante des enfants de Louis XVI de 1778 à 1782 et de la future duchesse de Fleury, Aimée de Coigny. Elle fut notamment chargée de l'éducation d'Élisabeth de France, sœur de Louis XVI, charge héritée de sa tante, la comtesse de Marsan; mais constatant que cette éducation était déjà assurée, elle ne s'en occupa pas et délégua cette tâche à sa sous-gouvernante Mme de Mackau.
La banqueroute des Rohan-Guéméné est une faillite dont sont victimes, en 1782, Henri Louis Marie de Rohan, prince de Rohan-Guéméné et son épouse Victoire Armande Josèphe de Rohan, avec un passif de 33 millions de livres, et l'abandon de leurs charges à la Cour : madame de Rohan est démise de ses fonctions de gouvernante des Enfants de France et remplacée par la duchesse de Polignac.
Conséquence d'un somptueux train de vie, excédant des revenus pourtant importants, ce revers financier ne manque pas de susciter les railleries des encyclopédistes, philosophiquement hostiles à la suprématie nobiliaire. Melchior Grimm et Denis Diderot, dans les Mémoires historiques, littéraires et anecdotiques, écrivent : « Tout le monde sait que la maison de Rohan a prétendu depuis long-temps au titre de maison souveraine. On parlait devant madame la duchesse de Grammont de la banqueroute effroyable de M. le prince de Guemené, banqueroute qui paraît surpasser en effet et l'audace et les ressources des plus riches et des plus illustres particuliers de l'Europe. « Il faut espérer », dit madame de Grammont, « que c'est là du moins la dernière prétention de la maison de Rohan à la souveraineté. » »
Le prince de Guéméné, chef de la maison de Rohan-Rohan n'avait pas moins de deux millions de rente, et bien qu'on dît quelquefois qu'ils empruntaient de l'argent à charge de rentes viagères, il vivait dans un milieu où la considération pour les personnes du monde dépendait de la noblesse de leur naissance et celle de leur caractère, et était indépendante de la richesse.
Les rentes échues furent remboursées par les autres membres de la famille Rohan, par le prince de Condé, et surtout la princesse de Guéméné dont les biens étaient importants.
Cependant, comme l'explique Guillaume Imbert de Boudeaux, de nombreux prêteurs furent ruinés : Les gens plus atteints étaient des domestiques, de petits marchands, des portiers, qui portaient leurs épargnes au prince ... il avait des recruteurs d'argent à Brest et dans tous les ports de Bretagne pour séduire les pauvres matelots ... ils les éblouissaient par l'apparence d'un placement avantageux et accaparaient ainsi tout leur argent. Pour finir, il semble que le prince de Guéméné ait agi en connaissance de cause.
La princesse de Guéméné se retire alors dans son château de Vigny. A la Révolution, elle se sépare de son époux, émigré, et obtient le 16 prairial an VIII sa radiation de la liste des émigrés[1]. L'hôtel de Soubise et l'hôtel de Rohan lui sont restitués en l'an XII, avant d'être vendus au bénéfice des créanciers, le , un mois avant sa mort[2].
Louise de Rohan (1765-1839), mariée en 1780 avec son cousin, Charles Louis Gaspard de Rohan-Rochefort (1765-1843), dont postérité subsistante en ligne masculine par leur arrière-petit-fils Alain de Rohan ;
Louis Victor Mériadec de Rohan, 10ème duc de Montbazon (après son frère) , prince de Guéméné (1766-1846), marié en 1800 avec sa nièce Berthe de Rohan, unique enfant de son frère aîné, sans postérité ;