Valentine (char)
Le Valentine est le char d'infanterie britannique le plus produit durant la Seconde Guerre mondiale (8 272 exemplaires, et 1 420 au Canada)[1]. Conçu en 1938, il fut en service entre 1940 et 1944. Il était réputé pour son bas coût et sa fiabilité. HistoireBasé sur le char Cruiser Mk II, le Valentine fut conçu par la compagnie Vickers-Armstrong et proposé au Ministère de la guerre en . Ses concepteurs avaient essayé de combiner le poids d'un char Cruiser (de manière à pouvoir en réutiliser les suspensions et des éléments de la transmission) avec le blindage d'un char d'infanterie, ce qui produisit un petit véhicule avec un intérieur exigu et une tourelle servie par deux hommes. Bien que son moteur soit plus faible que celui du char Matilda, du fait de son blindage plus léger il avait la même vitesse de pointe et était beaucoup plus facile et moins cher à produire. Le Ministère de la guerre se montra d'abord réservé en raison de la petite taille de la tourelle et du compartiment de l'équipage. Cependant, soucieux de la situation en Europe, il finit par donner son accord en . Le Valentine fit ses premiers essais en , ce qui coïncidait avec la perte de presque tout le matériel britannique durant l'évacuation de Dunkerque. Ces essais furent réussis et le char fut aussitôt mis en production sous le nom d‘Infantry Tank III Valentine. Il existe plusieurs versions de l'origine du nom Valentine. Selon la plus courante, le char aurait été proposé au Ministère de la guerre le jour de la Saint-Valentin (). Certaines sources affirment cependant que cette présentation a eu lieu le 10. Selon une autre version, le nom Valentine honorait Sir John Valentine Carden, le responsable du développement du char Cruiser et de nombreux autres véhicules Vickers. Une troisième version affirme que Valentine est un acronyme de Vickers-Armstrong Ltd, Elswick (quartier de Newcastle) & Newcastle upon Tyne. Le char Valentine fut produit jusqu'en ; il fut le char britannique le plus produit durant la Seconde Guerre mondiale avec 6855 exemplaires au Royaume-Uni (par les sociétés Vickers, Metropolitan-Cammell Carriage and Wagon et Birmingham Railway Carriage and Wagon Company), plus 1420 autres au Canada. Ils furent le principal envoi du Commonwealth à l'Union soviétique dans le cadre du programme Lend-Lease, avec 2394 des exemplaires du Royaume-Uni et 1388 de ceux du Canada (les 30 restants servant à l'entraînement). Histoire au combatLe char Valentine fut employé pour la première fois en novembre 1941 en Afrique du Nord, lors de l'opération Crusader lorsque le 8e RTR de la 1re Armée royale prit le fort Capuzzo, le 22 novembre 1941. La plupart des onze versions ont vu leur baptême du feu dans les vastes étendues du désert, jusqu'à la fin de la campagne de Tunisie. Il commença alors à remplacer le char Matilda. En janvier 1942, ils contribuèrent au soutien de la 2e division sud-africaine lors de la prise de Bardia. Certains (du 7e RTR) furent également piégés à Tobrouk et participèrent activement à la défense de la ville. Ceux de la 23e Brigade blindée participent à la première bataille d'El Alamein. Lors de la deuxième bataille d'El Alamein, les quelques Valentines de première ligne étaient des versions améliorées (Mark VII). Il fut utilisé largement dans la suite de la Guerre du désert, où il gagna une réputation de fiabilité et de bonne protection. Il était fiable, robuste, bien protégé, relativement facile à entretenir. Ils étaient difficiles à toucher et faciles à dissimuler avec un peu de couverture, dans n'importe quelle dépression importante du sol avec une silhouette basse et bien protégée, surtout comparée au Sherman. Ils ont fait preuve d'une endurance exceptionnelle. Certains Valentine I et II du VIIIe RTR avaient parcouru 3 000 miles de désert avant d'atteindre la Tunisie en 1943. Ils se sont révélés capables de parcourir 500 miles sans entretien. Ils avaient cependant les mêmes faiblesses que les autres tanks britanniques de l'époque :
Lors du débarquement en Sicile (juillet 1943), il côtoie ses futurs remplaçants au sein de la 8e armée britannique. En Sicile et en Italie, ils sont arrivés en nombre croissant. Malgré cela, les faibles QF 2-pdr sont restés la norme pendant la majeure partie du conflit et, de ce fait, ils ont été progressivement supprimés pour des tâches secondaires ou ont été convertis à d'autres tâches. Certains étaient stationnés à Gibraltar, à Madagascar, à Malte. Au total, les 6e, 8e et 11e divisions blindées, ainsi que la 1re division polonaise (entraînée en Écosse et déployée en Italie en 1944-45), étaient pour la plupart équipées de Valentine. D'une manière générale, ils ont conservé leur mission initiale de chars d'infanterie d'appui rapproché et ont été vus transportant des hommes vers la ligne de front en tant que véhicules blindés de transport de troupes improvisés. En France, en juin 1944, la moitié des Valentine en service étaient des versions 6-pdr, jugées plus adaptées à l'action de première ligne. Cependant, leur blindage n'était pas à la hauteur de la plupart des chars allemands de l'époque. Le type étant désormais obsolète, ils furent définitivement retirés aux fonctions de deuxième ligne, stationnés à l'arrière-garde, renvoyés en Grande-Bretagne pour s'entraîner (comme la plupart des modèles construits au Canada) ou à l'étranger (pour servir dans les troupes de l'ANZAC). Fin 1944, le char Valentine fut presque complètement remplacé sur le théâtre européen des opérations par le char Churchill et le Sherman M4 américain. Dans le Pacifique, il fut employé en nombre limité jusqu'en . La Nouvelle-Zélande a reçu 255 Mk.II, III et V Valentine, dont la 3e Division néo-zélandaise a utilisé 34 dans sa campagne du Pacifique de 1944. Ils ont modifié le 9 Mk.III au standard MK.IIICS (Close Support) en remplaçant le canon standard 2 pdr par des obusiers de 3 pouces (76,2 mm) des versions excédentaires Matilda Mk.IV CS, et ont joué un rôle déterminant dans la campagne du Pacifique jusqu'à la fin de la guerre. Parmi les autres utilisateurs du Valentine figuraient les Australiens (principalement en Afrique du Nord), les Polonais et les Français libres (quelques-uns) en Tunisie et en Italie. Six Valentines du B Special Service Squadron, RAC, participèrent également à l'attaque de Diego Suarez à Madagascar (5-7 mai 1942). Un escadron était affecté à Gibraltar. Leur service en Birmanie est peu connu : le 146 RAC (9th Battalion the Duke of Wellington's Regiment) reçut ses Valentines en octobre 1942 et d'autres avec des tourelles de trois hommes en février 1943. C'était le seul régiment utilisant ce char en Birmanie. Les Valentines de l'escadron C ont participé à un assaut amphibie sur Donbiak dans l'Arakan. Trois chars ont été perdus dans un fossé (redécouvert en 1945). Ils se sont révélés immunisés contre les tirs antichar japonais, mais l'assaut a néanmoins échoué. Aucun Valentine n'a été engagé pour la deuxième offensive d'Arakan en 1944. Le 25th Dragoons a brièvement utilisé le Valentine lors d'un deuxième passage en Inde, mais s'est converti au Sherman à la fin de 1944. En Union soviétique, le Valentine fut utilisé de la bataille de Moscou (octobre 1941) à la fin de la guerre. Il fut surtout employé sur les fronts sud[citation nécessaire], d'une part parce qu'il était livré via l'Iran, et d'autre part pour éviter de l'utiliser dans les climats les plus froids. Bien que critiqué pour sa vitesse et son armement faibles, il fut apprécié pour son faible encombrement, sa fiabilité et son blindage globalement correct. ModèlesValentine I (Tank, Infantry, Mk III) (350 exemplaires) Valentine II (Tank, Infantry, Mk III*) (700 exemplaires) Valentine III Valentine IV Valentine V Valentine VI Valentine VII Valentine VIIA Valentine VIII Valentine IX
Une nouvelle tourelle et un moteur de 165 chevaux. Une mitrailleuse coaxiale Besa fut à nouveau installée. L'habitacle était soudé. Valentine XI Valentine DD (293 exemplaires)[3] Il s'agit de chars amphibies à double mode de propulsion (hélice et roues)Duplex Drive tank. Des Valentine V, IX et XI furent équipés de l'équipement Straussler et utilisés pour l'entraînement des équipages des Sherman M4 DD en prévision du débarquement de Normandie (voir Hobart's Funnies).
Cette version munie d'un faux canon et de radios supplémentaires était destinée au commandement.
La tourelle était remplacée par des projecteurs à arc destinés à aveugler l'ennemi.
Équipé d'un fléau rotatif pour faire sauter les mines, sans tourelle, ce modèle ne fut jamais utilisé sur le champ de bataille.
Muni de rouleaux pour le déminage, il ne fut pas utilisé non plus en opération.
Cet autre modèle utilisait un équipement de déminage Snake. Quelques-uns furent utilisés en opération.
Sur ce modèle poseur de pont, la tourelle est remplacée par l'équipement 34' x 9.5' class 30 scissors bridge. Plusieurs dizaines furent produits, certains étant livrés à l'Union soviétique. Valentine avec canon de 6 livres anti-char
Deux chars Valentine furent modifiés par le Petroleum Warfare Dept pour déterminer quel serait le meilleur système pour un tank lance-flammes. L'un utilisait un projecteur mis à feu par des charges de cordite, l'autre un projecteur à gaz. Le combustible était transporté dans une remorque et le lance-flammes monté à l'avant de l'habitacle. Les essais débutèrent en 1942 et montrèrent que le système à gaz était meilleur. Ils débouchèrent sur l'installation du système Crocodile sur les 800 chars Churchill lance-flammes utilisés dans le nord-ouest de l'Europe en 1944-45.
C'est un Valentine à tourelle remplacée par un mortier lourd destiné à projeter des obus incendiaires de 25 livres (11,3 kg) de TNT pour démolir les fortifications. Le Petroleum Warfare Department procéda seulement à des essais, de 1943 à 1945. La portée maximale était de 1,8 km, mais la portée efficace ne dépassait pas 360 m. Véhicules basés sur le même châssis
Références
Liens externes
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