Vaccin de ColeyLe vaccin de Coley (également appelé toxine de Coley[1]) est un mélange contenant des toxines filtrées à partir de bactéries tuées des espèces Streptococcus pyogenes et Serratia marcescens[2]. Elles portent le nom de William Coley[3], un chirurgien oncologue de l'Hospital for Special Surgery qui a développé ce mélange à la fin du XIXe siècle comme traitement contre le cancer. Son utilisation à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle représentait un précurseur de l'immunothérapie moderne[4], bien que son mécanisme d'action ne fût pas entièrement compris à l'époque. Certains de ses mécanismes d'action, tels que ceux impliquant les lymphocytes T et les lymphocytes NK, ont été identifiés plus récemment[2]. La stratégie approuvée par la Food and drug administration américaine, utilisant le BCG pour le cancer de la vessie[5] non invasif, est étroitement liée à celle des toxines de Coley. HistoireL'immunothérapie bactérienne pour le traitement du cancer a été utilisée tout au long de l'histoire, les premiers cas remontant à environ 2600 av. J.-C. : on rapporte que le médecin égyptien Imhotep traitait les tumeurs par un cataplasme, suivi d'une incision, afin de favoriser le développement d'une infection à l'emplacement souhaité et provoquer la régression des tumeurs[6]. Le médecin André-Claude Dussaussoy rapporte avoir traité une tumeur cancéreuse en l'exposant à une infection[7]. Plus précisément, des observations d'une relation apparente entre l'érysipèle[5] et la rémission du cancer précèdent Coley. Par exemple, Anton Tchekhov, en tant que médecin, a enregistré une telle relation en 1884[8]. Les toxines de Coley ont été utilisées contre différents types de cancer de 1893[9] à 1963, année qui suit une nouvelle classification légale induite aux États-Unis par l'amendement Kefauver–Harris de 1962. L'industrie pharmaceutique, dont Pfizer et Sanofi, s'intéressent aux versions modernes des toxines de Coley[10]. En 2008, Pfizer a acquis le groupe pharmaceutique Coley, créé en 1997[11]. La société Qu Biologics publie en 2013[12] ses recherches sur la compréhension du lien entre le système humanitaire et les maladies chroniques, dont le cancer. Notes et références
Voir aussiLiens externes
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