Urs von Gunten (né le ) est un chimiste de l'environnement suisse et professeur à l'EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne). Il est reconnu notamment pour ses recherches dans le domaine du traitement des eaux potables[1].
Carrière
Urs von Gunten obtient un diplôme en chimie en 1983 et un doctorat en chimie inorganique en 1989 à l'École polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ). Il effectue ensuite un stage post-doctoral à l'Institut fédéral suisse des sciences aquatiques (Eawag), où il devient chef du département de chimie (1998-1999) et du département des ressources aquatiques et des eaux potables (2000-2004). Il prend ensuite la direction du projet transdisciplinaire «L'eau potable pour le XXIe siècle» jusqu'en 2008, et du centre de compétences pour l'eau potable (2010-2017) à l'Eawag[2].
Urs von Gunten dirige le laboratoire pour la qualité et le traitement de l'eau (LTQE) à l'EPFL ainsi que le groupe de chimie des eaux potables à l'Eawag[4]. Ses recherches portent sur les procédés d'oxydation et de désinfection dans le cadre du traitement de l'eau potable et des eaux usées. Il étudie notamment la formation de sous-produits chimiques potentiellement toxiques lors de l'ozonation et de la chloration de l'eau potable[5],[6],[7],[8],[9],[10]. Dans un article Perspective publié dans la revue Science en 2011, Von Gunten avertit que la chloration de l'eau peut entraîner la formation de sous-produits de désinfection dangereux issus de l'oxydation de substrats provenant de matières organiques et de produits pharmaceutiques[11]. Il préconise par la suite de renoncer complètement à la chloration, ce qui serait selon lui possible si des mesures de protection adéquates pour les sources et les réseaux de distribution des eaux étaient prises[12],[13]. Von Gunten explore de plus de nouvelles modalités de traitement pour éliminer les ions halogénures des eaux contaminées par des ions bromure et iodure[14].
Von Gunten s'intéresse également au rôle du changement climatique et d'autres facteurs anthropiques sur la qualité des eaux potables[15].
Distinctions
Von Gunten reçoit le Prix Harvey Rosen en 2001, 2007 et 2015 de l'International Ozone Association, ainsi que le Environmental Science and Technology Excellence in Review Award en 2007[16],[17],[2].
En 2021, ses articles de recherche ont été cités plus de 38 000 fois et son indice h est de 97[18], ce qui lui vaut de figurer parmi les chercheurs hautement cités selon l'agence Thomson ReutersWeb of Science en 2014 et 2015, et selon Clarivate Analytics en 2018, 2019 et 2020[19],[20],[21].
↑(en) von Gunten, « Ozonation of drinking water: Part II. Disinfection and by-product formation in presence of bromide, iodide or chlorine », Water Research, vol. 37, no 7, , p. 1469–1487 (ISSN0043-1354, DOI10.1016/S0043-1354(02)00458-X, lire en ligne)
↑Huber, Canonica, Park et von Gunten, « Oxidation of Pharmaceuticals during Ozonation and Advanced Oxidation Processes », Environmental Science & Technology, vol. 37, no 5, , p. 1016–1024 (ISSN0013-936X, DOI10.1021/es025896h, lire en ligne)
↑Prasse, von Gunten et Sedlak, « Chlorination of Phenols Revisited: Unexpected Formation of α,β-Unsaturated C4-Dicarbonyl Ring Cleavage Products », Environmental Science & Technology, vol. 54, no 2, , p. 826–834 (ISSN0013-936X, DOI10.1021/acs.est.9b04926, lire en ligne)
↑(en) Sánchez-Polo, Rivera-Utrilla, Salhi et von Gunten, « Ag-doped carbon aerogels for removing halide ions in water treatment », Water Research, vol. 41, no 5, , p. 1031–1037 (ISSN0043-1354, DOI10.1016/j.watres.2006.07.009, lire en ligne)