Union nationale de la femme tunisienneUnion nationale de la femme tunisienne
L'Union nationale de la femme tunisienne (arabe : الاتحاد الوطني للمرأة التونسية) ou UNFT, aussi appelée Union nationale des femmes tunisiennes ou Union nationale des femmes de Tunisie, est la principale organisation féminine en Tunisie. HistoireLa fondation de l'UNFT est une rupture avec les anciennes organisations féministes, en particulier l'Union musulmane des femmes de Tunisie. Elle s'insère en effet dans le cadre d'un projet de société où l'émancipation des femmes est visée dans le cadre politique. Dans un discours lors du quatrième congrès de l'UNFT en 1966, Habib Bourguiba déclare : « Toutes les organisations nationales ont historiquement servi en tant qu'armes du Parti pour la libération nationale [...] même l'UNFT créée en 1958, fut dirigée par des femmes qui tout au moins dans la mythologie nationale tunisienne, ont antécédemment, joué des rôles politiques héroïques ». L'organisation a pour fonction de lutter contre les croyances et préjugés que les femmes auraient elles-mêmes intériorisés mais aussi d'éduquer les mentalités[1]. En 1978, l'UNFT reçoit le Prix des droits de l'homme des Nations unies. Elle conserve jusqu'en 2011 un rapport étroit avec le parti au pouvoir et a pour charge de réaliser un équilibre entre une participation efficiente des femmes à la vie économique et sociale et la promotion d'une vie familiale harmonieuse. Le gouvernement contribue de façon substantielle au budget de l'organisation et prend en charge les salaires de ses employées permanentes. En contrepartie, il nomme la présidente de l'organisation qui est appelée à fonctionner comme un appendice du parti et à s'aligner entièrement sur ses positions. À partir de la révolution de 2011, l'UNFT passe par une crise interne[2], en raison de conflits entre parties revendiquant chacune une légitimité, et subit des pressions de la part des islamistes d'Ennahdha au pouvoir[3]. En octobre 2013, l'UNFT porte plainte contre des associations coraniques et le ministère des Affaires de la femme pour avoir mis la main sur quinze de ses locaux[4]. Sa présidente Radhia Jerbi annonce que trois membres de son organisation ont tenté de se suicider[5] et entame elle-même une grève de la faim en janvier 2014[6]. En effet avec la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique au service duquel l'UNFT s'était appliquée, celle-ci redevient une organisation comme les autres et ne peut plus bénéficier des largesses du pouvoir. PrésidentesFondée par des militantes du Néo-Destour, parmi lesquelles les deux sœurs Chadlia et Saïda Bouzgarrou (filles de la sœur du leader Habib Bourguiba), Fethia Mzali et Radhia Haddad, sa présidence d'honneur est accordée en 1962 à Wassila Ben Ammar.
CongrèsCongrès constitutifCelui-ci a lieu en 1956 et forme le comité provisoire suivant :
1er congrèsTenu du 7 au , il est considéré comme le premier congrès officiel de l'organisation. Le comité qui en issu est le suivant :
2e congrèsIl est tenu à Monastir du 10 au et reconduit Radhia Haddad à la présidence, alors que le poste de vice-présidente est supprimé :
3e congrèsTenu en août 1962 à Bizerte, il aboutit à un bureau de treize membres. Farhat, Mamlouk, Ayachi et Turki sont remplacées par Fethia Mzali et Jalila Chammari. Les onze autres membres conservent leurs places et Radhia Haddad est à nouveau reconduite à la présidence. 4e congrèsTenu du 24 au , quatre ans après le congrès précédent, il constitue un bureau élargi de 22 membres[8] :
5e congrèsTenu du 13 au à Monastir, il aboutit à l'élection du bureau suivant :
6e congrèsTenu en août 1976, il reconduit Fethia Mzali à la présidence de l'organisation :
8e congrèsTenu à Bizerte les 13 et , quelques semaines après la mise à l'écart de Fethia Mzali successive aux déboires de son époux Mohamed, il aboutit à son remplacement par Chahrazed Chaouche et permet la désignation d'une nouvelle présidente, Fatma Douik, inspectrice de l'enseignement.
Par ailleurs, une commission des militantes est créée sous la présidence de Chadlia Bouzgarrou. 9e congrèsTenu en 1988, il aboutit à la désignation de Néziha Mazhoud comme présidente. 10e congrèsOrganisé en 1990, il renouvelle la confiance en Néziha Mazhoud au sein d'un comité constitué des membres suivants :
13e congrèsOrganisé à Sousse du 2 au , il permet à Saloua Tarzi Ben Attia d'accéder à la présidence du bureau exécutif constitué des membres suivants[9] :
La présidente démissionne le . Congrès extraordinaire de 2013Après la démission de la présidente et la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique dont l'UNFT était l'une des ramifications, plusieurs tendances tentent d'accaparer ses structures et son statut privilégié, chacune revendiquant sa légitimité. Le congrès extraordinaire se tient à Sousse le dans une ambiance surchauffée. Les dissensions se transforment en profonde hostilité et nécessitent la présence des forces de sécurité en prévision de tout risque de débordement[10]. Le nouveau bureau exécutif est composé des membres suivants :
Notes et références
Voir aussiArticle connexeLiens externes
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