Undercover est le dix-septième album studio des Rolling Stones. Il sortit le sur le label Rolling Stones Records et a été produit par Chris Kimsey et les The Glimmer Twins.
Historique
Lors de la tournée européenne de 1982, des divergences artistiques sont apparues entre les deux leaders : tandis que Keith Richards veut revenir au blues rock, marque de fabrique du groupe, Mick Jagger veut poursuivre dans les voies explorées durant les albums précédents (disco, funk), aller plus loin dans l'avant-garde des nouveaux styles (new wave, post-disco, hip-hop...). Les sessions de l'album seront difficiles en raison des différends artistiques entre Mick Jagger et Keith Richards.
Avec les progrès récents dans la technologie de l'enregistrement, les Glimmer Twins (a.k.a. Mick Jagger et Keith Richards) demandent à Chris Kimsey, leur ingénieur du son depuis 1977, de les produire. Celui-ci est le premier producteur extérieur au groupe auxquels ils font appel depuis Jimmy Miller. Les enregistrements commencent aux studios Pathé Marconi de Paris en . L'album est terminé à New York et aux Bahamas l'été suivant.
Les paroles de Undercover sont parmi les plus macabres de Jagger, notamment sur le tube Undercover of the Night, une rare chanson politique sur l'Amérique centrale. Sur Tie You Up (The Pain of Love) et Too Much Blood, Jagger tente d'intégrer les tendances contemporaines dans la musique de danse. Musicalement, Undercover semble balancer entre rock, reggae et new wave, reflétant la lutte pour le leadership entre Jagger et Richards à l'époque. Pretty Beat Up est en grande partie une composition de Ronnie Wood que Jagger et Richards auraient tous deux hésité à inclure dans l'album.
Undercover est sorti en novembre 1983, se classant troisième au Royaume-Uni et quatrième aux États-Unis. C'est cependant une déception relative, l'album ne se retrouve pas en tête de classement ni au Royaume-Uni ni aux États-Unis depuis 1969 et les singles ne rencontrent pas un grand succès.
Undercover est le quatrième album consécutif des Rolling Stones dont la pochette est réalisée par Peter Corriston (qui avait remporté un Grammy pour son travail sur Tattoo You), avec à l'origine du concept, une photographie et une illustration d'Hubert Kretzschmar. Sur l'édition vinyle originale, la pochette de l'album était recouverte de véritables autocollants détachables qui, une fois retirés, révélaient d'autres formes à motifs géométriques.
La réception critique de l'époque est mitigée. Kurt Loder du magazine Rolling Stone a attribué 4,5 étoiles à l'album, le qualifiant de "rock & roll sans excuses"[8]. D'un autre côté, Robert Christgau l'a qualifié de "tas de merde trouble, exagéré et incohérent" et l'a qualifié de "pire album studio" du groupe"[9].
De nombreux fans en viennent à considérer Undercover comme l'un des plus faibles albums du groupe, une opinion partagée par Mick Jagger lui-même dans des interviews ultérieures. Alors que certains critiques avaient tendance à blâmer la production, une grande partie de l'album a été réalisée dans un style rock (She Was Hot, Too Tough, All The Way Down et It Must Be Hell), conduisant beaucoup à en blâmer le matériel incohérent. Certaines critiques ultérieures ont attribué l'éclectisme et la brutalité de l'album aux tensions internes entre Mick Jagger et Keith Richards.
Liste des titres
Tous les titres sont signés par Jagger/Richards, sauf indication contraire.