L'altitude moyenne de Trondes est de 264 mètres environ. Le ban communal, d’une superficie de 1 245 hectares, comporte en 2011, d'après les données Corine land Cover, près de 48 % de forêts, 50 % de prairies, terres arables et cultures, puis 2 % de zones anthropisées (zones industrielles et urbaines)[2].
Le territoire est arrosé par les cours d'eau naturels que sont le Terrouin (sur 2,121 km), le Ruisseau des Hautes Bruyères (sur 1,317 km) et le Ruisseau de Trondes (sur 4,282 km)[3].
Le village de type village-rue est situé à la confluence de deux vallées, le territoire est limité à l'est par le Terrouin et au nord et au sud par les bois de Foug, de Lucey et de Lagney, majoritairement situés sur des reliefs entre 355 et 365 m.
Comme d'autres communes dans la région touloise, Trondes a été le lieu de productions manufacturées à base d'argile étant donné la disponibilité de l'eau (nombreux ruisseaux) et surtout de matière première : l'argile de la Woëvre. Une tuilerie au moins a fonctionné sur ce territoire[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 866 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nancy-Ochey », sur la commune d'Ochey à 19 km à vol d'oiseau[9], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 810,4 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,1 °C, atteinte le [Note 2],[10],[11].
Au , Trondes est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[15]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (49,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (47,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (48,2 %), terres arables (29,7 %), prairies (16 %), cultures permanentes (4 %), zones urbanisées (2,1 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
Le toponyme apparaît au Xe sous la forme Trondolae. Son origine est obscure[19]. Trondolæ ; Alodium de Trondis ; De Trundlis (1157) ; Trundles (1181) ; Trondeles (1180) ; Molendinum apud Trundes (1220) ; Ecclesia de Trondes (1402) sont les autres graphies rencontrées[20].
Histoire
Antiquité
J. Beaupré signale dans son répertoire archéologique[21] :
« Sur le Romont, au lieu-dit Les chevillottes, substructions gallo-romaines, se reliant à celles du canton des Sarrazinières à Laneuveville-derrière-Foug.» et «On a trouvé des ossements à plusieurs endroits, dans les vignes : ils étaient accompagnés de sabres ».
La carte archéologique de la Gaule[22] indique que ces découvertes d'ossements et d'armes en fer pourraient être liées à une nécropole mérovingienne. Les communes de Foug, Laneuveville (la petite Foug) et Trondes, partagent un même site archéologique autour du Romont (parfois Raumont et Romons) et du bois du Romont, ce site est placé sur une ancienne liaison (chemin Brabant[23] ?) entre Toul et le camp de Sorcy[24] à Sorcy-Saint-Martin.
Moyen Âge
Le village de Trondes a subi au cours de l'histoire mouvementée de la Lorraine les conséquences des affrontements entre le roi de France et l’empereur du Saint Empire germanique par les biais et l'interposition des comtes de Bar, de Champagne et autres seigneurs de Sorcy et de Void[25].
«Ce village, appelé Trondolae à la fin du Xe siècle était un alleu en 1157 il eut beaucoup à souffrir, en 1380, dans la guerre du comte de Bar. Il existait un moulin en 1220[27]».
Le moulin Neuf qui figure sur les cartes des Naudin est toutefois formellement sur la commune de Foug, la chronique du Toulois[28] précise au contraire :
«1120, Trondes, Ancel dit Chauvoisin, seigneur de Sorcy, donne à l'église de Rangéval un moulin à Trondes (apud Trundes) avec ses entrées et sorties, le libre cours de l'eau au-dessus et au-dessous»
et
«1223, Trondes, Pierre de Bourlémont, fait savoir qu'Anselme, surnommé Malvoisin, Agnès, sœur de Pierre et femme d'Anselme, leur fils Etienne, ont en partie donné et en partie vendu au chapitre de Toul, ce qu'ils possédaient, à l'exception d'une vigne, ledit Pierre ratifierait cette vente comme seigneur d'Anselme et garantiront le chapitre de Toul, contre les tentatives d'éviction du comte de Champagne»
Il indique également :
« a trouvé aussi des pièces de monnaie de Commode, Nerva, Trajan, d'autres à l'effigie des évêques de Metz et des ducs de Lorraine. Près de Trondes sont deux fontaines, l'une de Saint-Elophe, dont l'eau est, dit-on, salutaire pour les maladies des yeux, l'autre, appelée Fontaine-l'Evéque, est fréquentée par les fiévreux. Ils y vont porter du pain, boivent de l'eau autant que possible et s'en retournent en courant. »
Époque moderne
Population masculine déportée en partie en camp de concentration (1944) ; il y eut 45 morts[29].
Anecdote
A la fin du XIXe siècle, la disparition d'un ruminant appartenant à un vigneron du village provoqua l'ouverture d’une enquête de gendarmerie avec la découverte des restes de l'animal au fond d'un étang. Les élus locaux feront les frais de la lenteur à résoudre l'affaire et ce n'est que plusieurs mois après les faits, que les auteurs seront démasqués, puis condamnés à de lourdes peines (2 et 4 années d'emprisonnement)[30].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[33].
En 2022, la commune comptait 521 habitants[Note 4], en évolution de −4,75 % par rapport à 2016 (Meurthe-et-Moselle : −0,13 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
E. Grosse[36] indique dans son ouvrage, vers 1836 :
« Territ. : 1225 hect. cad., dont 624 en labours, 184 en prés, 137 en forêts, et 25 en vignes, dont les produits sont d'un assez grand objet de commerce, malgré leur faible qualité. »
Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs.
D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[37]), la commune de Trondes était majoritairement orientée[Note 5] sur l'élevage d'herbivores (auparavant sur la polyculture et le poly - élevage) sur une surface agricole utilisée[Note 6] d'environ 142 hectares (en deçà de la surface cultivable communale) en baisse depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est réduit de 210 à 82 entre 1988 et 2010. Il n'y avait plus que 5 exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune employant 5 unités de travail[Note 7].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Caniveaux gallo-romains desservant une fontaine, encore en fonction.
Fort construit entre 1875 et 1878, modifié par la suite (1888), intégré au camp retranché de Toul, selon les plans du général Raymond Adolphe Séré de Rivières.
Ancienne tuilerie XIXe, objet d'un classement au titre des monuments historiques en 1983 et radiée, en raison de son état de ruine irréversible, en 2006[38].
Église XVe.
Personnalités liées à la commune
Édouard-Ernest Maire (1848-1932), né sur la commune, missionnaire lazarsite en Chine et botaniste (lire sur WP anglais ici) ;
Alain, philosophe né Émile-Auguste Chartier (1868-1951) séjour sur Trondes en 1915.
De gueules à l'épée haute d'argent garnie d'or accompagnée de trois cailloux d'argent.
Détails
Trondes dépendait du chapitre de la cathédrale de Toul, symbolisé par les trois cailloux. L'épée est l'instrument du martyre de saint Elophe, patron de la paroisse. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Voir aussi
Bibliographie
G. Hamm, Carte Archéologique de la Gaule. 54. La Meurthe-et-Moselle, Paris, 2005.
« Trondes », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Orientation technico-économique de la commune : production dominante de la commune, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel de l'ensemble des exploitations agricoles de la commune à la production brute standard.
↑Superficie agricole utilisée : superficies des terres labourables, superficies des cultures permanentes, superficies toujours en herbe, superficies de légumes, fleurs et autres superficies cultivées de l'exploitation agricole.
↑Unité de travail annuel : mesure en équivalent temps complet du volume de travail fourni par toutes les personnes intervenant sur l'exploitation. Cette notion est une estimation du volume de travail utilisé comme moyen de production et non une mesure de l'emploi sur les exploitations agricoles.
↑« Fiche communale de Trondes », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Aude Wirth, Les Noms de lieux de Meurthe-et-Moselle, Dictionnaire étymologique, Haroué, Gérard Louis, .
↑Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, Imprimerie impériale, 1862
↑Jules (18-1921) Auteur du texte Beaupré, Répertoire archéologique pour le département de Meurthe-et-Moselle, époques préhistoriques, gallo-romaines, mérovingiennes, par le Cte J. Beaupré,..., (lire en ligne), p. 137.
↑Jules (18-1921) Auteur du texte Beaupré, Répertoire archéologique pour le département de Meurthe-et-Moselle, époques préhistoriques, gallo-romaines, mérovingiennes, par le Cte J. Beaupré,..., (lire en ligne), p. 137
« Une voie ancienne continue le Chemin Brabant et longe la vallée dans la direction de Pagny-sur-Meuse. Une autre voie, traverse, dit-on, la plaine reliant le Romont aux Chevillottes, elle se dirige vers Void. »
.
↑B. Humbert, Les 'fana' de la Côte Châtel à Sorcy-Saint-Martin (Meuse), ELAN, Nancy I, 1983 p. 41-56,
↑Société d'archéologie lorraine Auteur du texte et Musée lorrain (Nancy) Auteur du texte, « Le Pays lorrain : revue régionale bimensuelle illustrée / dir. Charles Sadoul », sur Gallica, (consulté le ) : « La châtellenie de Void fut protégée par les comtes de Bar jusqu'en 1267 au moins. A cette date, le comte Thiébaut II s'occupa de faire renouveler les accords antérieurs. Reprenant pour trois ans sous sa garde les terres capitulaires à Void, Troussey, Ourches, Pagny,Dommartin et Trondes avec les sujets du chapitre, le comte devait assurer la sécurité de ceux qui se rendaient au marché de Void. ».
↑Henri Lepage, Le Département de la Meurthe. Statistique historique et administrative, (lire en ligne), p. 580.
↑Henri (1814-1887) Auteur du texte Lepage, Les communes de la Meurthe : journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département.... Volume 2 : par Henri Lepage,..., (lire en ligne)
« Au mois de novembre 1220, Ancel, surnommé Malvoisiu, seigneur de Sorcy, donne à l'église de Rangéval un moulin à Trondes (apud Trundes), avec ses entrées et sorties, le libre cours de l'eau »