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Le signal de gauche ressemble à du bruit, mais le traitement du signal par Transformée de Fourier (droite) montre qu'il contient cinq fréquences bien définies.
D'après Alan V. Oppenheim et Ronald W. Schafer, les principes du traitement du signal peuvent être trouvés dans les techniques classiques d'analyse numérique du XVIIe siècle. Ils ajoutent que le perfectionnement numérique de ces techniques se retrouve dans les systèmes de stratégie de régulation des années 1940 et 1950[1].
En 1948 Claude Shanon écrit un article de référence "A Mathematical Theory of Communication"[2]. Ce document a posé les bases du développement ultérieur des systèmes de communication de l'information et du traitement des signaux pour la transmission[3].
Le traitement du signal s'est développé dans les années 1960 et 1970, et le traitement du signal numérique s'est généralisé dans les années 1980 grâce aux puces DSP spécialisées dans ce domaine[3].
Les signaux à traiter peuvent provenir de sources très diverses, mais la plupart sont des signaux électriques ou devenus électriques à l'aide de capteurs et transducteurs (microphones, rétines, senseurs thermiques, optiques, de pression, de position, de vitesse, d'accélération et en général de toutes les grandeurs physiques et chimiques).
Le traitement peut être fait, sans numériser les signaux, par des circuits électroniques analogiques ou aussi des systèmes optiques (traitement du signal optique).
Le traitement du signal peut avoir différentes finalités :
la détection d'un signal ;
l'estimation de grandeurs à mesurer sur un signal ;
le codage, la compression du signal pour son stockage et sa transmission ;
l'amélioration de sa qualité (restauration) selon des critères physiologiques (pour l'écoute et la visualisation).
Le traitement effectué sur un signal dépend du but poursuivi. En particulier, les notions de signal et de bruit sont subjectives, elles dépendent de ce qui intéresse l'utilisateur.
On utilise différentes mesures représentatives de la qualité d'un signal et de l'information contenue :
le rapport signal sur bruit, notion utilisée très fréquemment mais équivoque puisque tout dépend de ce qui est considéré comme signal et comme bruit ;
le nombre de bits effectifs Effective Number of Bits (ENOB) qui est une mesure de la qualité de conversion analogique-numérique ;
l'information de Fisher, utile en particulier en estimation de paramètres. Elle peut être relative à un seul ou plusieurs paramètres (matrice d'information de Fisher) ;
Parce qu'elles s'appliquent à toutes les étapes d'une chaîne d'acquisition, d'analyse, de transfert et de restitution des données, les techniques du traitement du signal trouvent des applications dans pratiquement tous les domaines de la technologie :
dans les télécommunications : que ce soit dans le domaine de la téléphonie ou dans le transfert de données numériques terrestre ou via satellite, la compression des données est primordiale pour exploiter au mieux la bande passante disponible, et minimiser les pertes de capacité de transport. La suppression d'échos est un autre domaine d'application[5].
en audio : on cherche à améliorer les techniques d'enregistrement et de compression pour obtenir la plus grande qualité sonore possible. Les techniques de correction d'écho permettent de réduire les effets de réflexions acoustiques dans la pièce. Le traitement du son s'est largement amélioré grâce aux ordinateurs. Toutefois, certains musiciens parlent davantage d'un son de nature différente de celle d'une simple amélioration qualitative (de même que le CD ne « sonne » pas comme le disque vinyle, et que certains groupes, par exemple Genesis, ont particulièrement profité du « nouveau son » offert par le nouveau support). La synthèse sonore permet en outre de créer des sons artificiels ou de recréer les sons d'instruments naturels. Elle a été à l'origine de nombreux bouleversements en musique[6].
l'analyse des échos permet d'obtenir des informations sur le milieu sur lequel les ondes se sont réfléchies. Cette technique est exploitée dans le domaine de l'imagerie radar ou sonar. En géophysique, en analysant les réflexions d'ondes acoustiques, on peut déterminer l'épaisseur et la nature des strates du sous-sol. Cette technique est utilisée dans le domaine de la prospection minière et dans la prédiction des tremblements de terre[7].
le traitement de séquences vidéo concerne la compression, la restauration, la réalisation d'effets spéciaux, et l'extraction de descripteurs (reconnaissance de formes et textures, suivi de mouvements, caractérisation, etc.) afin de produire des annotations automatiques dans une perspective de bases de données (recherche par le contenu)[9].
↑ a et b(en) Fifty Years of Signal Processing: The IEEE Signal Processing Society and its Technologies, 1948–1998, The IEEE Signal Processing Society,
↑Marcello Vitali-Rosati, Michael Sinatra et Marcello Vitali-Rosati, Pratiques de l’édition numérique, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, coll. « Parcours numérique », , 244 p. (ISBN978-2-7606-3592-0, lire en ligne), « Pour une définition du “numérique” ».