La plateforme, filiale de My Major Company, est fondée par Michael Goldman le [1],[2],[3]. Elle acquiert assez rapidement une importante popularité auprès des vidéastes webfrancophones, en particulier auprès des vulgarisateurs et des créateurs de contenu pédagogique[4]. Pour certains d'entre eux, le site devient progressivement une source majeure de revenus mensuels[4],[5]. En , plus de 60 000 € de dons avaient été récoltés sur Tipeee par un total de 200 créateurs[1] et le montant moyen d'un « tip » sur le site s'élevait à 8 €[6].
En , 7,3 millions d'euros avaient été collectés sur Tipeee depuis sa création. La plateforme employait 10 personnes, et 29 000 créateurs de contenu étaient inscrits sur le site[4].
L'entreprise dégage une marge brute de près de 450 000 € pour l'ensemble de l'année 2020[9], et un chiffre d'affaires de 1 500 000 € pour cette même année[10]. Fin , elle hébergeait 15 000 projets actifs[9].
Le principe de Tipeee est semblable à celui de la plateforme américainePatreon[1]. Il permet à ses utilisateurs de soutenir financièrement les « créateurs » présents sur le site — c'est-à-dire des internautes créant du contenu, généralement gratuitement sur Internet — via des dons ponctuels ou mensuels. Ceux-ci peuvent fixer différents paliers de soutien sur leur page, ainsi que des contreparties récompensant les internautes qui y souscrivent[2],[11].
Tipeee prélève en outre une commission de 8 % sur les revenus de chaque créateur[1],[2],[3],[4].
Controverses
Critiques
Numerama publie en une enquête à propos de la plateforme. L'article aborde le refus de Tipeee d'exclure de son site des auteurs et des vidéastes d'extrême droite, comme Le Raptor — alors mis en cause pour incitation au harcèlement — ou Yann Merkado, rédacteur pour le site nationaliste blanc et ouvertement raciste Suavelos[4],[5],[12]. L'enquête évoque également l'hébergement, par Tipeee, du financement de contenus conspirationnistes ou volontairement trompeurs, qui apparaissent pourtant dans les premiers résultats de la catégorie « journalisme » du site. Enfin, Numerama dénonce la politique fiscale de la plateforme, que le média juge obscure sur la façon dont elle gère la taxe sur la valeur ajoutée pour les créateurs présents sur le site[4],[5].
En paraît sur France 2 une émission de Complément d'enquête qui porte sur la désinformation, et où Michael Goldman est interviewé au sujet des contenus conspirationnistes sur sa plateforme. Il y affirme entre autres au cours du documentaire « […] assume[r] tout ce qu'il y a sur [l]e site, du plus antisémite au moins antisémite, et du plus complotiste au moins complotiste […] »[18],[19]. Cette déclaration fait polémique, et, pour manifester leur opposition, plusieurs créateurs de contenu quittent Tipeee dans les jours qui suivent[20],[21],[22]. D'autres, sans clore leur compte, exhortent leur communauté à les soutenir via des sites concurrents — tels que Patreon ou uTip[23],[24] — ce qui finit par valoir à certains d'entre eux une exclusion de la plateforme[25],[26],[27].
Michael Goldman prend à nouveau la parole sur le sujet peu après et précise sa position, en déclarant notamment que « ce serait une faute morale de supprimer des projets qui ne [leur] plaisent pas alors qu'ils ne sont pas condamnables juridiquement », que sa « phrase [a été] sortie de son contexte » et qu'ils n'excluent pas ces créateurs car l'entreprise défend la liberté d'expression[28],[29],[30]. Il affirme également que la polémique pourrait engendrer pour Tipeee une baisse de 5 % de croissance du volume des dons pour l'année 2021[9].