Le récit suit le périple de Cora, une jeune femme qui tente de se libérer de l'esclavage, à travers différents États du Sud des États-Unis, dans les années 1850, avant la Guerre de Sécession. Un chasseur d'esclaves, Arnold Ridgeway, la poursuit et tente de la retrouver pour la restituer aux frères Randall, qui en ont la propriété[2].
Basée sur la réalité historique de la condition des esclaves en fuite à cette époque, la série met en scène l’Underground Railroad, un réseau clandestin d'aide aux fugitifs, matérialisé sous la forme d'un chemin de fer réel. Composé de refuges, de routes et de différents moyens de transport, il a permis à plusieurs dizaines de milliers de personnes de fuir les plantations esclavagistes du Sud des États-Unis vers le Mexique et les États du Nord[3]. Dans l’imaginaire américain, ce réseau est un véritable chemin de fer souterrain. Cette idée a inspiré Colson Withehead pour l'écriture du roman dont est adaptée la série[3].
Barry Jenkins reste fidèle à l’atmosphère du livre et évite toute forme de complaisance vis-à-vis de la violence visuelle. Selon lui, « Le besoin de dire la vérité sans être dévoré par sa barbarie […] a été la tâche la plus difficile de [sa] carrière artistique »[3]. Il prévient, dans un entretien, qu'il y a « des images dures dans ce programme, des images qui parlent franchement des injustices infligées à mes ancêtres pendant la grande construction de ce pays… »[5].
Synopsis
À travers le destin de Cora, née esclave dans une plantation de coton en Géorgie, cette série de fiction en dix épisodes raconte un pan de l'histoire de l'esclavage et de son abolition aux États-Unis[4]. Inspiré de la réalité historique, le récit du périple de cette jeune femme se déroule entre 1800 et 1860, période durant laquelle un réseau d'évasion clandestin, mis en place et géré par des abolitionnistes, permet à des dizaines de milliers de personnes de fuir les plantations où elles sont retenues en esclavage[4]. Le roman et la série proposent de rendre réelle la métaphore relative à ce réseau, qui dans la réalité, n’abritait aucun train[4].
Fiche technique
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La série est tournée en Géorgie, aux États-Unis. En , le tournage débute dans les villes de Richmond Hill et Savannah. Il se poursuit en , à Dawsonville. D'autres parties du tournage se déroulent en , à Macon, à la gare terminale du centre-ville, ainsi qu'à Newborn.
Le , Barry Jenkins annonce que le tournage est terminé[14].
Diffusion
Après plusieurs semaines de diffusion de teasers, Amazon Prime Video met en ligne, le , la bande-annonce officielle de la série. Le , la série est diffusée sur la plate-forme.
Épisodes
Chapitre 1 : Géorgie (Chapter 1 : Georgia)
Chapitre 2 : Caroline du Sud (Chapter 2 : South Carolina)
Chapitre 3 : Caroline du Nord (Chapter 3 : North Carolina)
Chapitre 4 : Le Grand Esprit (Chapter 4 : The Great Spirit)
Synopsis : Cora et César fuient le domaine Randall et changent le cours de leurs vies. Ils découvrent l'impossible : un chemin de fer souterrain qui les embarque dans un long périple, révélateur du véritable visage des États-Unis.
Chapitre 2 : Caroline du Sud
Durée : 66 minutes
Scénario : Jacqueline Hoyt et Nathan C. Parker
Synopsis : La ville de Griffin, en Caroline du Sud, qui semble être un paradis de tolérance, cache en réalité de terribles secrets. Arnold Ridgeway se lance à la poursuite de Cora « Bessie » et César « Christian ».
Chapitre 3 : Caroline du Nord
Durée : 70 minutes
Scénario : Allison Davis
Synopsis : En Caroline du Nord, Cora arrive dans une petite ville où règne l'intolérance. Pour survivre, elle se cache chez un couple abolitionniste, où sa présence met en danger toute la maisonnée.
Chapitre 4 : Le Grand Esprit
Durée : 40 minutes
Scénario : Adrienne Rush
Synopsis : Le jeune Arnold Ridgeway grandit en testant sa foi dans le Grand Esprit.
Chapitre 5 : Tennessee - Exode
Durée : 61 minutes
Scénario : Nathan C. Parker
Synopsis : Capturée par Ridgeway, Cora parcourt le désert infernal qu'est alors le Tennesse. Elle traverse cette épreuve aux côtés de Jasper, un homme au cœur pur, lui aussi prisonnier.
Chapitre 6 : Tennessee - Proverbes
Durée : 59 minutes
Scénario : Barry Jenkins et Nathan C. Parker
Synopsis : Arnold Ridgeway rentre chez lui, où il affronte un passé qui ne passe pas. Cora rencontre Royal, un homme libre qui lui redonne espoir.
Chapitre 7 : Fanny Briggs
Durée : 20 minutes
Scénario : Jihan Crowther
Synopsis : Le feu dévore tout.
Chapitre 8 : Indiana, Automne
Durée : 66 minutes
Scénario : Jacqueline Hoyt
Synopsis : Royal emmène Cora à la Ferme Valentine, un domaine viticole où il est possible de vivre libre et de prospérer.
Chapitre 9 : Indiana, Hiver
Durée : 77 minutes
Scénario : Barry Jenkins
Synopsis : À la Ferme Valentine, la présence de Cora, recherchée pour meurtre, crée des tensions. La violence se déchaîne.
Chapitre 10 : Mabel
Durée : 58 minutes
Scénario : Barry Jenkins et Jacqueline Hoyt
Synopsis : Le début et la fin du récit se confondent, pour la mère et la fille.
Accueil
Public
En , sur le site Allociné, la série reçoit une note moyenne de 3.6 sur 5, par les spectateurs[17].
À sa sortie, la série est saluée par la presse internationale. C'est « un splendide voyage à travers la face sombre de l’Amérique » pour le magazine américain Rolling Stone et « une extraordinaire adaptation du roman de Colson Whitehead » pour le quotidien britannique The Guardian[3].
Pour le quotidien américain The New York Times, cette série est la plus ambitieuse proposition télévisée depuis la diffusion de la série Racines (Roots), en [1]. Selon ce média, le projet a nécessité 116 jours de tournage, dont certains ont coûté 1,5 million de dollars l’unité[3].
Le quotidien français Le Monde salue la magistrale adaptation du roman de Colson Whitehead[18].
Pour l'hebdomadaire Télérama, la série débute par un « instant de poésie pure comme il y en a beaucoup dans cette transposition stylisée, à la fois personnelle et empreinte de gravité, du roman »[19].
Pour Le Parisien, la série est d’une violence parfois insoutenable, mais passionnante et monumentale ; « Barry Jenkins accompagne son propos d’une réalisation très stylisée, entre jeux de lumière, obscurité assumée et ralentis. La beauté des plans sur les champs de coton contraste avec la dureté du récit. Et comme pour happer plus encore le spectateur, les acteurs fixent parfois la caméra dans des plans fixes troublants »[4].
France 24 salue les lumières éblouissantes, la caméra virtuose et un remarquable travail sonore[3].