The Greatest est écrite par Sia, Kendrick Lamar et Greg Kurstin[7]. D’une durée de trois minutes et trente secondes environ, cette chanson puise ses influences à travers des styles musicaux relativement diversifiés tels que la pop et la house tropicale, mais aussi le reggae fusion et l’electropop. En résumé, elle parle du fait que n’importe qui soit capable de se considérer, avec dévouement, comme le (ou la) meilleur(e), mais également que la valeur d’un individu, perçue à travers le regard des autres, doit être enracinée dans notre existence et non relative au sexe, à la race, à l’identité ou orientation sexuelle, et cetera[8]. Selon les partitions publiées sur Musicnotes.com par EMI Music Publishing, la piste a un tempo en alla breve de 96 pulsations par minute et possède une tonalité en do mineur. De plus, la gamme vocale monte jusqu'à un puissant E♭5[9].
Deux versions distinctes de The Greatest sont supplées à la réédition de l’album, dont une excluant la contribution de Lamar.
Accueil critique
Sia (à gauche) fait appel à l’artiste Kendrick Lamar (à droite) pour participer à la version single du titre, qui est appréciée par la majorité des critiques.
« Écrire une chanson pop en se basant sur un événement tragique en particulier est nécessairement une tâche délicate. Ainsi, ce n’est plus une tare de constater que certains titres originaux adaptés pour le grand public et commémorant le drame d’Orlando soient aussi répétitifs et stéréotypés que tous les autres singles qui ont plus ou moins un thème similaire. [...] Pour autant, The Greatest reste très puissant, un véritable bijou qui n’est pas édité pour une œuvre de charité. [...] Il n'y a ici pas d’écart avec le reste du répertoire musical de Sia, qui a souvent pour trames la douleur et la libération dans la vie quotidienne. On retrouve une voix mélancolique se lamentant sur le fait de reprendre du courage, des crêtes et creux très austères et émotionnels, ainsi que des percussions explosives et dansantes, des mélodies enfantines et des rythmes reggae en fond sonore. Sia et Greg Kurstin ont peut-être composé le titre bien avant que le massacre ne se produise. Mais dans le contexte d’Orlando, la possible platitude du refrain crée une éviscération : « I'm free to be the greatest / I'm alive »[Note 3], chante-t-elle. Elle redonne de l’énergie à l’auditeur, mais elle définit aussi le prix de la vie, marquant ainsi tout le potentiel humain disparu[Note 4] »
Cette commémoration de la tuerie d’Orlando est également saluée par Bruno Russell du magazine The Edge, qui qualifie d’« inspirant » le thème de la chanson et ajoute : « le message est clair : nous pouvons changer les choses et être les meilleurs, mais nous devons agir immédiatement »[Note 5]. Russell attribue une note de cinq étoiles sur cinq au morceau, tout en faisant l’éloge de la performance vocale de Sia, affirmant qu’elle « accentue quelque peu ce sentiment de narration, en particulier grâce à la nature enfantine de l’accompagnement instrumental, qui met en évidence la vulnérabilité d’être exposé et contesté (bien qu’en même temps, il y ait aussi une forme de puissance à travers ce refrain des plus puissants) »[Note 6]. Le journaliste complimente aussi la partie en rap de Lamar, présente sur l’édition single du titre[12].
Performances en direct
Le , Sia interprète The Greatest pour la première fois sur scène dans le cadre de la conférence annuelle d’Apple organisée pour le lancement de l’iPhone 7 et tenue au Bill Graham Civic Auditorium de San Francisco[13]. Quelques semaines plus tard, le , elle réalise une performance durant le festival iHeartRadio Music et est rejoint sur scène par un groupe de danseurs et danseuses, incluant Maddie Ziegler[14]. La chanson est également ajoutée en fin de programmation de la première tournée nord-américaine de la chanteuse, le Nostalgic for the Present Tour.
Vidéoclip
Le clip vidéo est dévoilé le . Il est réalisé par Daniel Askill(en) et Sia elle-même. La chorégraphie présentée est élaborée par Ryan Heffington. À ce jour, il recueille plus de 764 millions de lectures sur YouTube.
Plusieurs médias ont pour opinion que le contenu de la vidéo soit également un hommage aux victimes de la fusillade d’Orlando[15],[16],[17]. Ainsi, il s’ouvre sur un faible bourdonnement, suivi de plusieurs coupures entremêlées par les passages montrant Maddie Ziegler, chargée de tristesse, se barbouillant les joues de maquillage aux couleurs de l’arc-en-ciel[18]. Elle libère quarante-huit autres enfants pris au piège dans une cage (quarante-neuf étant le nombre de personnes tuées dans la fusillade)[15] ; bien que leur liberté soit de courte durée. En effet, un mur criblé d’impacts de balles, devant lequel tous les enfants tombent, est aperçu un peu plus tard dans le clip ; alors que des larmes coulent sur le visage de Ziegler. Concernant le vidéoclip, Kornhaber déclare[11] :
« Absent de tout contexte social, le contenu est tout à fait frappant, beau et indiciblement triste. Lorsqu’on sait qu’il a été inspiré par ces jeunes qui ont été agressés pendant qu’ils se rassemblaient pour s’amuser, le clip devient presque insupportable et poignant. Alors que Sia continue de chanter sur le fait qu’elle ait beaucoup d’endurance[Note 7] ; la partie de Kendrick Lamar, omise du champ visuel, parle de survivre contre l’adversité et de surpasser ses ennemis. Ce qui est si puissant au sujet du clip—et ainsi spécifiquement terrible à propos de ce massacre—est que ses sujets semblent bien avoir lutté et triomphé pour trouver la liberté de paniquer tous ensemble, bien qu’ils demeureront éternellement abattus. Ceci est renforcé par le fait que Ziegler soit en train de pleurer : comme il se doit, il n'y a pas de morale à retenir quant à rendre acceptable ce qui est arrivé[Note 8] »
« ^ » représente les chiffres de vente en termes d’import-export, basés sur la certification uniquement. « ‡ » représente les chiffres de vente et de diffusion, basés sur la certification uniquement.
↑Qui se traduit par : « Je suis libre d’être le (ou la) meilleur(e) / Je suis en vie ».
↑Citation originale : « Making pop about a specific tragedy is necessarily a tricky job. So it's no crime that some of the other mainstream original songs memorializing Orlando have been as rote as issue-oriented singles are often stereotyped as being. ... But "The Greatest" is very potent, a work of art, not charity. ... There's no break here from the rest of Sia's catalogue about pain and release in everyday life: You hear a sad voice wailing about bucking up, very stark emotional peaks and valleys, and a danceable backing of explosive drums, toy-box melodies, and reggae grooves. Sia and Greg Kurstin may have written the song even before the massacre. But in the context of Orlando, the possible platitude of the chorus becomes gutting: "I'm free to be the greatest / I'm alive." She's pepping the listener up, but she's also defining the value of life, marking the human potential that's been lost ».
↑Citation originale : « The message is clear: that we can make a difference and be ‘The Greatest,’ but we have to act now ».
↑Citation originale : « Somewhat of a narrative feel, especially from the childish nature of the instrumental backing, which emphasises the vulnerability there to be exposed and challenged (though, at the same time, there is also a power within this from the more powerful chorus) ».
↑Traduction d’une des lignes répétée plusieurs fois dans la chanson : « I got stamina ».
↑Citation originale : « Absent of any social context, it's all striking and beautiful and ineffably sad. With the knowledge that it was inspired by queer youths and friends gunned down in the act of coming together and enjoying themselves, it becomes almost unbearably poignant. Sia keeps singing about having stamina; Kendrick Lamar's verse, omitted from the video, is all about surviving adversity and haters. What’s so potent about the video—and so specifically awful about this massacre—is that its subjects do seem to have struggled and triumphed to find the freedom to flip out together, and they are still cut down. It's bookended by Ziegler crying: As is appropriate, there's no take-home moral to make what happened seem okay ».
↑(cs) ČNS IFPI. Note: Insérer 201637 dans la liste déroulante. Hitparáda – CZ - Rádio - Top 100. IFPI Czech Republic. Consulté le 20 septembre 2016.
↑(cs) ČNS IFPI. Note: Insérer 201637 dans la liste déroulante. Hitparáda – CZ - Singles Digitál - Top 100. IFPI Czech Republic. Consulté le 20 septembre 2016.