The Bell Curve: Intelligence and Class Structure in American Life est un livre controversé paru en 1994, écrit par le psychologue Richard J. Herrnstein et le politologue Charles Murray, tous deux américains. Leur idée la plus controversée porte sur le lien qu'ils établissent entre la race et le niveau de connaissance, en suggérant de mener des politiques en conséquence.
Leur thèse, majoritairement considérée comme pseudo-scientifique[réf. nécessaire], est que le QI serait un élément déterminant de caractéristiques comme les revenus, le rendement au travail, les enfants hors mariage, la criminalité et qu'il serait même plus déterminant que le statut socioéconomique des parents. Ils définissent une « élite cognitive » comme étant composée des personnes dont le QI est le plus élevé dans la population et qui vivrait séparée du reste de la population dont le QI est plus faible, ce qui contribuerait à créer des injustices aux Etats-Unis.
Ils abordent en particulier la question des différences d’intelligence selon l’appartenance ethnique, soit la thématique liée à la comparaison entre race et intelligence. Les auteurs ont affirmé que les différences de QI moyen entre les groupes raciaux et ethniques sont au moins en partie d’origine génétique, une opinion qui est maintenant considérée comme discréditée par la science dominante[1],[2],[3].
De nombreuses références et sources utilisées dans le livre provenaient de défenseurs de la pureté raciale, dont la recherche a été financée par l’organisation suprémaciste blanche "Pioneer Fund"[4]. Bien que le livre ait suscité beaucoup de critiques et d'oppositions, certaines personnalités ont aussi pris sa défense. Cette polémique a abouti à la sortie d'un livre de Russell Jacoby et Naomi Glauberman[5] nommé The Bell Curve Debate.
Origine du titre
Le titre The Bell Curve (La courbe en cloche) fait référence à la répartition théorique de la population par QI, dont la représentation est une courbe de Gauss, aussi appelée « courbe en cloche ». Cette courbe est représentée sur la couverture du livre. L'objectif des auteurs aurait été d'expliquer les variations de l’intelligence dans la société américaine et de mettre en garde contre certaines conséquences de cette variation. Ils ont donc proposé des politiques sociales pour atténuer les conséquences de ce constat.
Sommaire
Le livre n'a jamais été édité en France mais des versions Anglophones sont disponibles à l'achat sur internet[6].
Sommaire détaillé
Parties
Chapitres
Traduction
Introduction
Introduction
PART I. THE EMERGENCE OF A COGNITIVE ELITE
1 Cognitive Class and Education 1900-1990
L'ÉMERGENCE D'UNE ÉLITE COGNITIVENiveau cognitif et éducation
2 Cognitive Partitioning By Occupation
Répartition cognitive par profession
3 The Economnic Pressure to Partition
La pression économique pousse à la partition
4 Steeper Ladclers, Narrower Gates
Pente plus raide, voix plus étroites
PART II. COGNITIVE CLASSES AND SOCIAL BEHAVIOR
5 Poverty
NIVEAU COGNITIF ET COMPORTEMENT SOCIALPauvreté
6 Schooling
Scolarisation
7 Unemployment, Idleness, and Injury
Chômage, inactivité et handicap
8 Family Matters
Héritage familial
9 Welfare Dependency
Dépendance à l'aide sociale
10 Parenting
Parenté
11 Crime
Criminalité
12 Civility and Citizenship
Civilité et citoyenneté
PART III. THE NATIONAL CONTEXT
13 Ethnic Differences in Cognitive Ability
LE CONTEXTE NATIONALDifférence de capacités cognitives selon les ethnies
14 Ethnic Inequalities in Relation to IQ
Inégalité ethnique par rapport au QI
15 The Demography of Intelligence
La démographie de l'intelligence
16 Social Behavior and the Prevalence of Low Cognitive Ability
Le comportement social et l'importance des capacités cognitives
PART IV. LIVING TOGETHER
17 Raising Cognitive Ability
VIVRE ENSEMBEAugmenter les capacités cognitives
18 The Leveling of American Education
Le nivellement de l'éducation Américaine
19 Affirmative Action in Higher Education
Action positive dans l'enseignement supérieur
20 Affirmative Action in the Workplace
Action positive sur le lieu de travail
21 The Way We Are Headed
La direction que nous suivons
22 A Place for Everyone
Une place pour tous
APPENDIXES
1 statistics for People Who Are Sure They Can't Learn Statistics
AppendicesStatistiques pour les personnes qui n'ont pas appris les statistiques
2 Technical Issues Regarding the National Longitudinal Survey of Youth
Problèmes techniques concernant l'enquête longitudinale sur la jeunesse
3 Technical Issues Regarding the Armed Forces Qualification Test as a Measure of IQ
Questions techniques concernant les tests de qualification liés au QI dans les forces armées.
4 Regression Analyses from Part II
Analyse de la régression en partie II
5 Supplemental Material for Chapter
Documents supplémentaires au chapitre 13
6 Regression Analyses from Chapter
Analyse de la régression du chapitre 14
7 The Evolution of Affirmative Action in the Workplace
L'évolution de l'action positive sur le lieu de travail
Controverses
The Bell Curve a provoqué lors de sa publication de multiples réactions par rapport à la théorie qu’il propose. Les auteurs du livre ont notamment été accusés de défendre le racialisme et l’eugénisme et l'on a pointé la fragilité de leur méthode et de leurs arguments[7].
Cinquante-deux personnes désignées comme spécialistes du domaine de l'intelligence ont soutenu les conclusions de ce livre lors de la publication de la tribune Mainstream Science on Intelligence. Parmi eux, le psychologue suprémaciste Richard Lynn, qui a publié par la suite The Global Bell Curve où il tente d'étendre l'étude et les conclusions de l'ouvrage, qui ne concernent que les États-Unis, à d'autres pays.
Des livres ont été écrits en réponse à leur thèse, comme The Bell Curve Debate, où de nombreux auteurs s’expriment contre les théories de Herrnstein et Murray[8], ou l'ouvrage du paléontologue américain Stephen Jay Gould qui dresse dans The Mismeasure of Man[9] une histoire et une critique des méthodes statistiques et des motivations culturelles qui sous-tendent la théorie du déterminisme biologique ou Inequality by Design : Cracking the Bell Curve Myth, dont les auteurs démontrent les erreurs de Hernstein et Murray[10].
Éditions
(en) The Bell Curve: Intelligence and Class Structure in American Life, New York, Free Press, 1994
Notes et références
↑Gavin Evans, « The unwelcome revival of 'race science' », The Guardian, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑Aaron Panofsky, Kushan Dasgupta et Nicole Iturriaga, « How White nationalists mobilize genetics: From genetic ancestry and human biodiversity to counterscience and metapolitics », American Journal of Physical Anthropology, vol. 175, no 2, , p. 387–398 (PMID32986847, PMCID9909835, DOI10.1002/ajpa.24150, S2CID222163480)
↑Rosenthal, S. J. (1995). The Pioneer Fund: PROD. The American Behavioral Scientist, 39(1), 44.
Rick Fantasia, « Sociologues contre pyromanes », Le Monde diplomatique, , p. 7, présentation du livre Inequality by Design : Cracking the Bell Curve Myth, [lire en ligne]
Éric Fassin, « Discours sur l’inégalité des races. The Bell Curve : polémique savante, rhétorique raciale et politique publique », Hérodote, 1997/2, no 85, p. 61-88.
(en) Claude Fischer, Michael Hout, Martin Sanchez Jankowski, Samuel Lucas, Ann Swidler & Kim Voss, Inequality by Design : Cracking the Bell Curve Myth, Princeton, Princeton University Press, 1996, 318 p.
Steven Fraser, The Bell Curve Wars, Basic Books, New York, 1995 (ISBN978-0465006939)