En électromagnétisme le théorème de réciprocité de Lorentz porte sur la relation entre un champ électromagnétique et un courant électrique alternatif, relation inchangée si l'on change l'emplacement du courant qui génère le champ et celle où l'on mesure le champ. Cette formulation a été étendue à d'autres aspects, tel le théorème de réciprocité en électricité[5] ou dans le domaine du transfert radiatif[6].
Théorème de réciprocité de Lorentz
Supposons une source produisant une densité de courant sinusoïdale, de pulsation ω. Cette densité de courant produit un champ électrique et un champ magnétique. Supposons également une seconde source identique produisant les champs et . Le théorème de réciprocité établit que, sous réserve de conditions caractérisant le milieu données plus loin, pour le volume V de surface de normale locale n la relation suivante est vérifiée :
Dans le cas particulier où and sont à support compact et qu'il n'y a pas de terme provenant d'une source à l'infini alors l'intégrale de surface est nulle et :
Ce résultat est parfois appelé théorème de réciprocité de Rayleigh-Carson d'après les travaux de Rayleigh sur la propagation du son[7] et ceux de John Renshaw Carson sur l'émission et la réception d'ondes électromagnétiques par une antenne[8],[9].
Dans le cas de dipôles ponctuels les intégrales disparaissent.
Un autre cas particulier est obtenue lorsque le volume contient toutes les sources, alors :
Le théorème est mis en défaut dans les milieux non-linéaires et les matériaux ayant des propriétés magnéto-optiques ainsi qu'en présence d'un champ magnétique externe.
où la conductivité électriqueσ est une matrice 3×3 symétrique et J(e) le courant externe appliqué (le J du paragraphe précédent). Le champ E résultant dans le matériau (le E du paragraphe précédent) est :
où E(r) est le champ induit.
Alors :
Pour des conducteurs de faible diamètres quasi-unidimensionnels le terme ci-dessus correspond à la différence des produits des tensions appliquées et des courants induits. Dans le cas le théorème de Rayleigh-Carson devient une simple somme :
où V et I sont les amplitudes complexes de la tension appliquée et du courant résultant.
Établissement du théorème
Le théorème peut être démontré en utilisant les équations de Maxwell[10],[11],[12],[13] ou en utilisant les propriétés de l'opérateur qui relie J et E par . Dans un milieu linéaire cet opérateur s'écrit :
où ε est la permittivité et μ la susceptibilité magnétique, toutes deux tensorielles en général (matrices 3×3 symétriques), scalaires en particulier.
Cette expression est le théorème de Rayleigh-Carson.
Cette approche permet de généraliser le théorème à tout matériau en disant que la réciprocité s'applique lorsque l'on considère (E1,J1) avec les propriétés (ε,μ) et (E2,J2) avec les propriétés (εT,μT) obtenues par transposition.
↑(en) G. G. Stokes, « On the perfect blackness of the central spot in Newton's rings, and on the verification of Fresnel's formulae for the intensities of reflected and refracted rays », Cambridge and Dublin Mathematical Journal, new series, vol. 4, , p. 1-14
↑(en) R. J. Potton, « Reciprocity in Optics », Reports on Progress in Physics, vol. 67, no 5, , p. 717-754 (DOI10.1088/0034-4885/67/5/r03)