Théorème de Mordell-WeilEn mathématiques, et plus précisément en théorie algébrique des nombres, le théorème de Mordell-Weil affirme que pour toute variété abélienne A sur un corps de nombres K, le groupe A(K) des points K-rationnels de A est un groupe abélien de type fini, appelé le groupe de Mordell-Weil. Le cas particulier où A est une courbe elliptique E et K le corps des nombres rationnels Q est le théorème de Mordell, donnant la réponse à une question qui semble avoir été posée par Poincaré vers 1908 ; ce cas particulier fut démontré par Louis Mordell en 1922. Le théorème de Mordell-WeilPour K un corps de nombres et A une variété abélienne sur K, le groupe des points K-rationnels de A est finiment engendré (et abélien). Il est donc possible d'écrire le groupe des points K-rationnels sous la forme . Histoire et commentaires autour de la preuveLa méthode des tangentes et des sécantes (une des définitions de l'addition sur une courbe elliptique) et la descente infinie de Fermat sont les deux bases de la démonstration de Mordell, qui commence par établir que le groupe quotient E(Q)/2E(Q) est fini (ce résultat est parfois appelé le théorème de Mordell-Weil faible). Pour plus de détails, voir la section correspondante de l'article Courbe elliptique. Dans sa thèse de doctorat publiée en 1928, André Weil obtint une généralisation aux jacobiennes des courbes de genre supérieur définies sur des corps de nombres arbitraires. Pour transporter la démonstration à ce cas, des méthodes plus abstraites deviennent nécessaires, et en particulier la seconde partie de la démonstration (la descente infinie) demande d'introduire une notion de hauteur, permettant de borner la « taille » des points de A(K). Les hauteurs sont logarithmiques, et donc (en gros) proportionnelles au nombre de chiffres nécessaires pour écrire les coordonnées homogènes des points de la variété abélienne, considérée comme une variété projective (dans une représentation arbitraire, car il n'existe pas de représentation canonique de la variété en général). Des avancées techniques ultérieures ont permis des simplifications significatives des deux parties de la preuve, en appliquant la cohomologie galoisienne à la descente, et en utilisant les meilleures fonctions de hauteur possibles (qui s'avèrent être des formes quadratiques). Le théorème laissait ouvertes un certain nombre de questions :
Voir aussiArticles connexesBibliographie(en) Jean-Pierre Serre, Lectures on the Mordell-Weil Theorem, Vieweg Verlag (de), 1989 Références
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