Temple de la Fortune équestre
Le temple de la Fortune équestre (en latin : Aedes Fortunae Equestris) est un temple romain situé sur le Champ de Mars, à l'extérieur des limites du pomerium étant donné la nature guerrière de la divinité associée à une partie de l'armée romaine, la cavalerie (equites Romani). LocalisationAucun vestige du temple n'a été retrouvé, sa localisation demeure donc hypothétique[1]. Le temple pourrait se situer au nord de l'extrémité occidentale du Cirque Flaminius, au sud-ouest de l'aire sacrée du Largo Argentina[2] et au sud du portique du théâtre de Pompée (ad theatrum lapideum[a 1])[3]. HistoireLe temple est voué en 180 av. J.-C. par le proconsul Quintus Fulvius Flaccus durant une bataille lors la première guerre contre les Celtibères. Ses troupes sont prises en embuscade dans un défilé et Flaccus n'a que le temps d'exhorter ses hommes avant de soutenir un combat acharné à l'issue longtemps incertaine[4].
— Tite-Live, Histoire romaine, XL, 40, 3-10 Quintus Fulvius Flaccus célèbre un triomphe à son retour à Rome mais ne peut honorer complètement son vœu lors de son consulat de 179 av. J.-C., le Sénat autorisant l'organisation des jeux dédiés à Jupiter mais pas la construction du temple dédié à la Fortune équestre[4]. Finalement, la construction du temple débute quelques années plus tard, alors que Flaccus assure les fonctions de censeur. Il supervise personnellement les travaux pour faire de son temple le plus vaste de Rome. Il souhaite le couvrir de marbre et tente d'user de son statut de censeur pour prélever des plaques de marbre sur le temple de Junon Lacinia près de Crotone[5]. La tentative provoque un scandale et le Sénat romain intervient pour empêcher le prélèvement et pour offrir des sacrifices expiatoires à la déesse offensée. Le temple de la Fortune équestre est tout de même dédié le 13 août 173 av. J.-C., à la fin du mandat de censeur de Flaccus[1],[6]. À cette occasion sont institués quatre jours de représentations théâtrales, peut-être dans le théâtre temporaire installé près du temple d'Apollon[7], ainsi qu'un jour de jeux du cirque selon Tite-Live[a 2],[8]. Quintus Fulvius Flaccus meurt peu après, en 172 av. J.-C., après que son premier fils a été tué et son deuxième fils est tombé malade, un châtiment que la tradition explique comme provoquée par Junon Lacinia qui fait ainsi payer l'auteur du sacrilège qu'a représenté le dépouillement de son temple[6],[a 3].
— Tite-Live, Histoire romaine, XLII, 28, 10-12 Le temple est mentionné par Julius Obsequens à l'occasion de deux prodiges, en 156 av. J.-C. et en 92 av. J.-C.[9] En 22 ap. J.-C., les chevaliers romains souhaitant dédier des offrandes à la Fortune équestre pour demander le rétablissement de l'impératrice Livie s'adressent à l'empereur Tibère afin de trouver un temple dédié à la divinité[a 4]. Il semble donc que le temple à Rome a récemment disparu à cette époque et qu'il ne s'est pas encore posé la question de trouver un autre sanctuaire pour le remplacer. Il est possible que le temple ait été détruit dans un incendie en 21 ap. J.-C., l'année précédant la demande des chevaliers, incendie qui touche également le front de scène (scaenae frons) du théâtre de Pompée[10],[a 5]. Finalement, les chevaliers déposent leurs offrandes dans un petit temple d'Antium[11]. Le temple de Rome semble ne pas avoir été reconstruit tout de suite, à l'instar du théâtre voisin qui n'est restauré que sous le règne des successeurs de Tibère[12]. DescriptionVitruve cite le temple comme exemple de temple systyle, c'est-à-dire dont l'entrecolonnement est égal à deux fois le diamètre des colonnes[13]. Notes et références
BibliographieOuvrages généraux
Ouvrages sur le temple
Articles connexes
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