Tangihanga

Tangihanga de Wiremu Parata (en) à Waikanae en 1906.

Le tangihanga ou tangi est le rite funéraire māori. Le corps de la personne décédée est déposé sur un marae, qui accueille chants karakia, pleurs et discours pendant quelques jours.

Histoire

Avant la colonisation, la crémation existait. Aujourd'hui, l'embaumement chimique et les cercueils sont courants[1]. Étant donné que les tangi sont une des pratiques culturelles maori qui ont le mieux persisté, les communautés autochtones néozélandaises y sont très attachées en tant que lien avec leur histoire et marque de leur identité[2].

Covid-19

Pendant la pandémie de Covid-19, le ministère de la Santé édicte l'interdiction des tangi[3]. Des substituts de cérémonie sont organisés en ligne[4].

Déroulement

Feuilles de kawakawa (en), souvent tressée en couronnes pour le cadavre tūpāpaku[2].

La famille endeuillée whanau pani pleure et se remémore la vie de la personne décédée. Les hommes montrent leur tristesse, se lamentent et réfléchissent[5].

Après les trois jours de veille, le corps est emmené au cimetière. En sortant du cimetière, les participants se lavent les mains. La maison du défunt est purifiée au cours d'une cérémonie spéciale. Un portrait photographique est montré à ceux qui n'ont pas pu assister au tangi. Enfin, un festin est tenu[2].

Dans une étude de cas des tangi de trois personnes takatāpui, Linda Waimarie Nikora et Ngahuia Te Awekotuku observent que leurs identités sexuelles et de genre hors-normes se reflètent d'une manière ou d'une autre dans leurs funérailles[6].

Représentations dans la culture

La série The Casketeers (en) parle des tangihanga[7].

Les récits sur Hine-nui-te-pō, la déesse de la nuit et de la mort, incluent des enseignements sur les tangi[2].

En 2024, Kristyl Neho crée la pièce Tangihanga où elle explore le sens de cette cérémonie à travers 30 rôles, tous joués par elle[8].

Relation avec le droit pakeha

Certaines normes tikanga des funérailles tangihanga sont incompatibles avec les lois du droit néo-zélandais, menant à des arrestations et des condamnations pour sa pratique[9].

Références

  1. (en) Hinematau Naomi McNeill, Hannah Linda Buckley et Robert Marunui Iki Pouwhare, « Decolonizing Indigenous Burial Practices in Aotearoa, New Zealand: A Tribal Case Study », OMEGA - Journal of Death and Dying, vol. 89, no 1,‎ , p. 207–221 (ISSN 0030-2228, PMID 35148658, PMCID PMC11017688, DOI 10.1177/00302228211070153, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c et d « Tangihanga death customs », dans Te Ara Encyclopedia of New Zealand (lire en ligne)
  3. Tess Moeke-Maxwell, Linda Waimarie Nikora, Kathleen Mason et Melissa Carey, « Te Whakatara! – Tangihanga and bereavement COVID-19 », Ethnographic Edge, vol. 4,‎ (ISSN 2537-7426, DOI 10.15663/tee.v4i.77, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Byron Rangiwai et Acushla Sciascia, « The Impacts of COVID-19 on Tangihanga », Journal of Global Indigeneity, vol. 5, no 1,‎ , p. 1–14 (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Mohi Rua, Darrin Hodgetts et Ottilie Stolte, « Māori men renewing cultural embeddedness through engagements in tangihanga », Community Psychology in Global Perspective, vol. 10, no 2,‎ , p. 1–22 (ISSN 2421-2113, DOI 10.1285/i24212113v10i2-2p1, lire en ligne, consulté le )
  6. Linda Waimarie Nikora et Ngahuia Te Awekotuku, « Moehewa: Death, lifestyle & sexuality in the Māori world », Journal of Indigenous Wellbeing Te Mauri Pimatisiwin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Erin Harrington, The Casketeers and prime-time tangihanga, Freerange Press, (ISBN 978-0-473-44775-5, lire en ligne)
  8. (en) « 'I’ve never been to a small Māori funeral': Kristyl Neho plays 30 characters at her dad’s tangi on stage », sur RNZ, (consulté le )
  9. (pl) Joanna Siekiera, « Konflikt norm pomiędzy maoryskim zwyczajem pochówku a nowozelandzkim prawem ustawowym », Acta Universitatis Lodziensis. Folia Iuridica, vol. 92,‎ , p. 41–49 (ISSN 2450-2782, DOI 10.18778/0208-6069.92.03, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

  • (en) Moana Maniapoto, « Tangihanga, a dying tradition », dans The Best of e-Tangata, Bridget Williams Books, (ISBN 978-0-947518-45-5, DOI 10.7810/9780947518455)
  • (en) « Whanau respond to tangihanga and grief », Kai Tiaki : Nursing New Zealand,‎ (lire en ligne)
  • (en) Hinekura Smith, J. Sarich, Ngahuia Eruera et A.-M. Campbell-Strickland, « Whakarongo ki te tangi! : Listen to our tears, listen to our call! learnings from a summer research mentorship to grow kaupapa Māori community health researchers », Occasional and discussion paper series,‎ (ISSN 2324-3635, lire en ligne)
  • (en) Hannah Wharemate, « The Tangi », Te Kaharoa, vol. 17, no 1,‎ (ISSN 1178-6035, DOI 10.24135/tekaharoa.v17i1.374, lire en ligne)

 

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