Le tangihanga ou tangi est le rite funérairemāori. Le corps de la personne décédée est déposé sur un marae, qui accueille chants karakia, pleurs et discours pendant quelques jours.
Histoire
Avant la colonisation, la crémation existait. Aujourd'hui, l'embaumement chimique et les cercueils sont courants[1]. Étant donné que les tangi sont une des pratiques culturelles maori qui ont le mieux persisté, les communautés autochtones néozélandaises y sont très attachées en tant que lien avec leur histoire et marque de leur identité[2].
Covid-19
Pendant la pandémie de Covid-19, le ministère de la Santé édicte l'interdiction des tangi[3]. Des substituts de cérémonie sont organisés en ligne[4].
Déroulement
La famille endeuillée whanau pani pleure et se remémore la vie de la personne décédée. Les hommes montrent leur tristesse, se lamentent et réfléchissent[5].
Après les trois jours de veille, le corps est emmené au cimetière. En sortant du cimetière, les participants se lavent les mains. La maison du défunt est purifiée au cours d'une cérémonie spéciale. Un portrait photographique est montré à ceux qui n'ont pas pu assister au tangi. Enfin, un festin est tenu[2].
Dans une étude de cas des tangi de trois personnes takatāpui, Linda Waimarie Nikora et Ngahuia Te Awekotuku observent que leurs identités sexuelles et de genre hors-normes se reflètent d'une manière ou d'une autre dans leurs funérailles[6].
Les récits sur Hine-nui-te-pō, la déesse de la nuit et de la mort, incluent des enseignements sur les tangi[2].
En 2024, Kristyl Neho crée la pièce Tangihanga où elle explore le sens de cette cérémonie à travers 30 rôles, tous joués par elle[8].
Relation avec le droit pakeha
Certaines normes tikanga des funérailles tangihanga sont incompatibles avec les lois du droit néo-zélandais, menant à des arrestations et des condamnations pour sa pratique[9].
Références
↑(en) Hinematau Naomi McNeill, Hannah Linda Buckley et Robert Marunui Iki Pouwhare, « Decolonizing Indigenous Burial Practices in Aotearoa, New Zealand: A Tribal Case Study », OMEGA - Journal of Death and Dying, vol. 89, no 1, , p. 207–221 (ISSN0030-2228, PMID35148658, PMCIDPMC11017688, DOI10.1177/00302228211070153, lire en ligne, consulté le )
↑Tess Moeke-Maxwell, Linda Waimarie Nikora, Kathleen Mason et Melissa Carey, « Te Whakatara! – Tangihanga and bereavement COVID-19 », Ethnographic Edge, vol. 4, (ISSN2537-7426, DOI10.15663/tee.v4i.77, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Byron Rangiwai et Acushla Sciascia, « The Impacts of COVID-19 on Tangihanga », Journal of Global Indigeneity, vol. 5, no 1, , p. 1–14 (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Mohi Rua, Darrin Hodgetts et Ottilie Stolte, « Māori men renewing cultural embeddedness through engagements in tangihanga », Community Psychology in Global Perspective, vol. 10, no 2, , p. 1–22 (ISSN2421-2113, DOI10.1285/i24212113v10i2-2p1, lire en ligne, consulté le )
↑Linda Waimarie Nikora et Ngahuia Te Awekotuku, « Moehewa: Death, lifestyle & sexuality in the Māori world », Journal of Indigenous Wellbeing Te Mauri Pimatisiwin, (lire en ligne, consulté le )
↑(pl) Joanna Siekiera, « Konflikt norm pomiędzy maoryskim zwyczajem pochówku a nowozelandzkim prawem ustawowym », Acta Universitatis Lodziensis. Folia Iuridica, vol. 92, , p. 41–49 (ISSN2450-2782, DOI10.18778/0208-6069.92.03, lire en ligne, consulté le )
(en) « Whanau respond to tangihanga and grief », Kai Tiaki : Nursing New Zealand, (lire en ligne)
(en) Hinekura Smith, J. Sarich, Ngahuia Eruera et A.-M. Campbell-Strickland, « Whakarongo ki te tangi! : Listen to our tears, listen to our call! learnings from a summer research mentorship to grow kaupapa Māori community health researchers », Occasional and discussion paper series, (ISSN2324-3635, lire en ligne)