Symphonie no 1 de Brahms
La Symphonie no 1 en ut mineur, opus 68, de Johannes Brahms eut une gestation particulièrement longue. Elle ne fut terminée qu'à l'automne 1876 mais certaines esquisses remontent à 1862 et ont été présentées à Clara Schumann. Le compositeur n'aborda d'ailleurs le genre symphonique que fort tard. La légende veut que le musicien trouva une plume sur la tombe de Ludwig van Beethoven en 1862, ce qui l'incita à écrire sa première symphonie. Sa création a eu lieu le par l'orchestre grand-ducal de Karlsruhe dirigé par Felix Otto Dessoff. Johannes Brahms ne dirigea lui-même sa composition que quelques jours plus tard, dénotant une certaine « modestie » de l'auteur, ne préférant pas tenter une première viennoise d'emblée. Les critiques en furent élogieuses et le chef d'orchestre Hans von Bülow parla même, à son propos, de dixième symphonie de Beethoven. On devrait parler de la « onzième », l'appellation de la « dixième » devant plutôt s'appliquer à la Symphonie fantastique de Berlioz (1830). Elle représentait le retour à la grande symphonie classique, alors que la mode était à la « musique à programme » des romantiques tardifs et que Richard Wagner composait ses derniers opéras. OrchestrationElle est écrite pour orchestre symphonique.
Historique« Je n'écrirai jamais de symphonie ! Tu n'as pas la moindre idée de ce que c'est que d'entendre constamment résonner les pas d'un tel géant derrière soi ! » disait Johannes Brahms au chef d'orchestre Hermann Levi. C'est précisément cette sensation embarrassante d'être sans arrêt comparé au "géant" Beethoven qui fit prendre à Brahms plus de vingt ans pour composer sa Première Symphonie, commencée en 1854 et terminée puis créée en 1876. Les premières tentatives de Brahms d'écrire une symphonie aboutirent à d'autres résultats : on peut citer entre autres le Premier Concerto pour piano, créé à Hanovre en 1859, et qui fut le premier véritable projet d'une symphonie du compositeur. D'autres esquisses furent utilisées pour le Requiem Allemand, daté de 1868. Une période d'écriture aussi longue peut expliquer que cette symphonie soit la plus complexe et la moins équilibrée des quatre symphonies du compositeur, non seulement du point de vue de la durée de chaque mouvement — le premier mouvement (il en est de même pour le finale) est à lui-seul bien plus long que les deuxième et troisième mouvements réunis — mais aussi pour l'orchestration et les nuances (une musique légère dans les deux mouvements centraux en fort contraste avec la lourdeur et la puissance des deux mouvements extrêmes). AnalyseLa symphonie se compose de quatre mouvements de construction classique et son exécution dure environ quarante-cinq minutes (avec la reprise de l'exposition dans le premier mouvement, elle dure environ quarante-huit, voire plus de cinquante minutes)[1].
Les tonalités sont :
Le premier, écrit après coup, introduit une atmosphère sombre et qui part dans une violence très rapidement. Le deuxième, lent, est plus chaleureux, plus tendre, et comprend, dans sa seconde moitié, un violon soliste. Le troisième mouvement, le plus court, comporte un solo de clarinette, instrument de prédilection du compositeur. Le dernier mouvement comporte un thème principal très proche du finale de la Neuvième Symphonie de Beethoven et reprend une forme sonate en trois parties. Des quatre mouvements, le quatrième est celui qui permet de reconnaître la symphonie, et ce en raison du thème du cor des Alpes et surtout de son thème principal, facile à retenir et à chanter. Ce thème principal, tout comme celui du finale de la Neuvième de Beethoven ainsi que celui du finale de la Symphonie du Nouveau Monde, constitue ainsi le passage que tout le monde attend dans la symphonie. 1er MouvementUn poco sostenuto – Allegro, ut mineur, 6/8, 511 mesures Thèmes et MotifsThème principal 1 mesure 38 Thème principal 2 mesure 42 Thème secondaire mesure 130 Motif rythmique FormeLe 1er mouvement a la forme sonate avec
2e mouvementAndante sostenuto, mi majeur, 3/4, 128 mesures Thèmes et MotifsThème principal 1 mesure 1
Thème secondaire 1 mesure 27 Thème secondaire 2 mesure 38 FormeTripartite avec
3e mouvementUn poco Allegretto e grazioso, la bémol majeur puis si majeur, 2/4 puis 6/8, 164 mesures Thèmes et MotifsThème principal 1 mesure 1 Thème principal 2 mesure 45 Thème secondaire mesure 71 FormeTripartite avec
4e mouvementAdagio – Più Andante – Allegro non troppo, ma con brio – Più Allegro, ut mineur puis ut majeur, 4/4, 457 mesures Thèmes et MotifsThème du cor des Alpes[2] Choral Thème principal Thème secondaire 1 Thème secondaire 2 FormePartiellement forme sonate avec
Repères discographiques
La Symphonie no 1 à la télévisionLe premier mouvement de la symphonie est le thème récurrent de l'épisode Maigret chez les riches de la série télévisée Maigret. Le thème du quatrième mouvement de la symphonie est utilisé dans Barbie et le palais de damants. Références
Voir aussi
Liens externes
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