Sylvia Earle est née en 1935 à Gibbstown, dans le New Jersey. Ses parents, Alice Freas Earle and Lewis Earl, passionnés des sports de plein air, encouragent leur fille à explorer la nature dès son plus jeune âge[1].
Durant son enfance, la famille déménage à Dunedin, sur la côte ouest de la Floride[2],[3].
Après l'obtention de son doctorat en 1966, Sylvia Earle travaille un an en tant que chargée de recherche à l'Université Harvard, travaillant sur l'herbier Farlow[4]. Elle retourne ensuite en Floride et devient directrice résidente du Laboratoire Marin de Cape Haze, Florida(en)[6]. En 1970, elle dirige la première mission composée uniquement de femmes du projet Tektite II(en)[4], un habitat sous-marin situé à 15 mètres de profondeur au large des îles Vierges. Cette installation permet aux scientifiques de rester en profondeur durant des semaines. Durant deux semaines de mission sous-marine, Sylvia Earle étudie l'effet de la pollution sur les récifs coralliens.
En 1979, elle établit le record féminin de plongée en profondeur lors d'une descente à 381 mètres de profondeur[7]. La même année, elle débute comme conservatrice des collections de phycologie à l'Académie des sciences de Californie[4], poste qu'elle occupe jusqu'en 1986.
En 1982, elle cofonde Deep Ocean Engineering avec son futur époux Graham Hawkes, ingénieur naval. Deep Ocean Engineering travaille à l'élaboration et la conduite de systèmes autonomes sous-marins[8]. En 1985, l'équipe conçoit et construit le Deep Rover, un sous-marin de recherche capable d'opérer à 1000 mètres de profondeur[9],[10]. Dès 1986, le Deep Rover est opérationnel et Sylvia Earle rejoint l'équipe d'opérateurs dans les Bahamas[9].
Sylvia Earle quitte Deep Ocean Engineering en 1990, lorsqu’elle devient directrice scientifique du National Oceanic and Atmospheric Administration. Elle est la première femme à ce poste, qu’elle occupe jusqu’en 1992. Durant cette période, vu son expertise sur l’impact des pollutions marines, elle est appelée à mener plusieurs expéditions scientifiques dans le golfe Persique lors de la guerre du Golfe. Ses expéditions avaient pour objectif d’évaluer l’impact écologique de la destruction des puits pétroliers au Koweït[11].
En 1992, Sylvia Earle fonde Deep Ocean Exploration and Research (DOER Marine), entreprise d’ingénierie marine[12]. En 1998, Sylvia Earle devient « Exploratrice à demeure » pour le National Geographic. Elle y est parfois surnommée "Her Deepness" ou "the Sturgeon General"[13],[14].
Elle siège également au conseil scientifique de l'Harte Research Institute for the Gulf of Mexico Studies, ainsi qu’au conseil pour l’océan à Google Earth.
En 2012, Sylvia Earle codirige avec Mark Patterson une expédition au laboratoire sous-marin Aquarius, situé au large de Key Largo en Floride. Cette expédition étudiant les récifs coralliens célébrait le 50e anniversaire du projet Conshelf I dirigé par le commandant Jacques-Yves Cousteau[16],[17].
Elle est engagée dans le groupe Ocean Elders(en), visant à protéger les océans et la biodiversité sous-marine[18],[19].
Mission Blue
Avec le support des conférences TED, Sylvia Earle lance la « Mission Blue » visant à créer des aires marines protégées autour du globe (appelées « hope spots », un jeu de mots sur « zone d’espoir »)[20]. L’objectif est d’atteindre 30 % des océans protégés d’ici 2030. Plus de 200 organismes (petites et grandes compagnies et laboratoires de recherches) soutiennent Mission Blue et son objectif[21],[22]. Plusieurs expéditions ont été menées à Cuba en 2009[23], Belize et les îles Galápagos en 2010[24], Costa Rica, Amérique centrale et la côte Sud-Africaine en 2014[25],[26],[27]. En 2018, la mission Blue avait créé 94 Hope Spots autour du monde[28].
En , un documentaire sur la Mission Blue est disponible sur Netflix[29]. Le documentaire retrace la carrière de Sylvia Earle et la mission Blue[30].
Prix et distinctions
1970 : prix pour U.S. Department of Interior Conservation Service et élue femme de l'année par Los Angeles Times[31]
2000 : cérémonie d'admission au Women Divers Hall of Fame[42]
2004 : prix international Banksia[43], médaille Richard Hopper Day Memorial de l'académie des Sciences de Philadelphie, et la médaille Barnard College[44]
2005 : prix John-P.-McGovern pour la Science et Société de Sigma Xi[45]
2009 : prix Artiglio (Premio Artiglio 2009) et prix TED[46]
↑(en) Kesling, DE, « Atmospheric Diving Suits – New Technology May Provide ADS Systems that are Practical and Cost-Effective Tools for Conducting Safe Scientific Diving, Exploration, and Undersea Research », American Academy of Underwater Sciences, (lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) William J. Broad, « SCIENTIST AT WORK: Graham Hawkes; Racing to the Bottom Of the Deep, Black Sea », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )
↑ a et b(en) Balestra, C, « Dive Computer Use in Recreational Diving: Insights from the DAN-DSL Database », Proceedings of the American Academy of Underwater Sciences Annual Scientific Diving Symposium 31 October – 1 November 1987 Seattle, Washington, USA., (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Griffin. JJ et Sharkey, PI, « Design of the next generation of research vessels », American Academy of Underwater Sciences, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et b(en-US) Roger Rosenblatt, « SYLVIA EARLE : Call Of The Sea », Time, (ISSN0040-781X, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Wallace White, « HER DEEPNESS », sur The New Yorker (consulté le )
↑(en) Auster, PJ et Lindholm, J, « The Ecology of Fishes on Deep Boulder Reefs in the Western Gulf of Maine (NW Atlantic). », American Academy of Underwater Sciences, (lire en ligne, consulté le )