Elle choisit le métier de photographe par hasard[4]. Elle fait son apprentissage à Vevey[5].
Elle gagne sa vie avec une activité indépendante de portraitiste d'enfants[6]. Elle ouvre en 1949 un studio à l'avenue du Théâtre, puis neuf ans plus tard un atelier-magasin à la rue Grand-Saint-Jean à Lausanne[2],[7], où elle fait des portraits, expose ses œuvres et rencontre des amis issus des milieux artistiques. Elle entretient une relation proche avec un groupe de personnalités du monde littéraire et artistique ; elle rencontre Corinna Bille, Maurice Chappaz et Grisélidis Réal[8]. Elle crée avec eux le groupe « la chevalerie errante » dont les membres se réunissent dans le bois de Finges dans le Valais[2]. On retrouve d'ailleurs dans son œuvre leur influence littéraire[9].
Œuvre
Suzy Pilet ne sépare jamais de son Rolleiflex et travaille toujours en noir et blanc au format 6x6[4].
Son travail se base sur une recherche poétique[10] proche du surréalisme[8] et elle s'intéresse à la nature[11]. Elle photographie le Rhône et les étangs dans le bois de Finges[2]. Elle voyage en Roumanie, en Espagne et en France. Lors de ses voyages, elle photographie les paysages. Elle travaille avec le collage, la surimpression et la surexposition pour créer des images.
En contradiction avec cette approche symbolique et en rapport avec un courant humaniste de la photographie, elle photographie les « marginalisés » de la société[10], une travailleuse du sexe de Genève, un détenu de la Prison de la santé ou encore le quotidien des populations roms[10].
Elle entretient des collaborations étroites avec d’autres artistes, comme avec son compagnon, Alexis Peiry[12], avec lequel elle crée Les Histoires d’Amadou[13], qui connaissent un grand succès en Suisse romande dans les années 1960 et 1970[7]. Elles mettent en scène une poupée de laine et de bois dans des décors naturels. C'est une méthode novatrice dans le monde de l'édition[14]. Alexis Peiry l'a aussi beaucoup assistée dans son travail notamment pour l'éclairage.
Elle ferme son atelier du Grand-Saint-Jean en 2009[15].
Un fonds d'archive photographique Suzi Pilet[17] est créé à Photo Élysée[18] en 2009, ainsi qu'un fonds littéraire Suzi Pilet et Amadou au Centre des littératures en Suisse romande en 2010[19],[8].
Photo Elysée lui rend hommage en 2016 à l'occasion de son centenaire et Amadou, marchand d'escargot est republié également[8].
Publications
Corinna Bille et Suzi Pillet, Finges, forêt du Rhône, Lausanne, Éditions du Grand-Pont, , 117 p. (OCLC2426184).
En forme de véronique: Faena, E. Vernay, (lire en ligne).
Melody Barblan Wirths, Sur les traces de personnalités lausannoises: des femmes qui ont contribué au développement culturel, scientifique ou politique de Lausanne et de sa région, HEP Vaud, (lire en ligne).