Suzanne de Callias, née à Paris 8e le et morte à Paris 6e le , est une journaliste et femme de lettres féministe[1].
Elle cosigna quelques romans avec Willy sous le pseudonyme de Ménalkas.
Biographie
Fille du peintre Horace de Callias (1847-1921), Suzanne est très intégrée dans le monde culturel parisien. Elle s’associe au romancier Willy pour publier ses premiers romans sous le pseudonyme de Ménalkas. Si L'Ersatz d’amour (1923) et Le Naufragé (1924) sont remarqués par la critique littéraire, néanmoins ils ne sont pas pour autant des succès commerciaux car aucun des deux n’atteint les 10 000 exemplaires. La supercherie est dévoilée en 1924 par le journaliste Léon Treich dans le premier numéro de La Revue surréaliste. Leur dernière collaboration débouche en 1927 sur le recueil de nouvelles Le Fruit vert[2].
Suzanne de Callias participe sous le pseudonyme de Ménalkas[3] à la revue Inversions, revue française « pour l’homosexualité » créée en 1924[4]. Son livre Lucienne et Reinette, paru en 1925, aborde la question de la tentation de l'amour lesbien[3].
Outre ses activités de romancière, Suzanne de Callias écrit des articles dans le quotidien allemand Hamburger Fremdemblatt. Elle pratique également le dessin de presse, si bien qu’elle entre au Comité des dessinateurs humoristiques pendant la Première Guerre mondiale. Ardente féministe, elle s’intéresse aux droits des femmes et donne des conférences dans de nombreux pays européens : Norvège, Tchécoslovaquie, Allemagne ou encore Angleterre. De ces visites à l’étranger, elle publie ses enquêtes sur la condition féminine en 1931 dans Aux pays des femmes-soldats, Finlande, Estonie, Danemark, Lituanie[2].
Saturne en dixième maison (La Nouvelle Société d'édition, 1930)
Aux pays des femmes-soldats, Finlande, Esthonie, Danemark, Lithuanie (Éditions Fasquelle, 1931)
Notre proche avenir. 1934. L'année décisive. Ce qui est déjà réalisé. Ce qui nous attend (Éditions Protéa, 1934)
Notes et références
↑Guy Costes et Joseph Altairac (préf. Gérard Klein), Rétrofictions : encyclopédie de la conjecture romanesque rationnelle francophone, de Rabelais à Barjavel, 1532-1951, t. 1 : lettres A à L, t. 2 : lettres M à Z, Amiens / Paris, Encrage / Les Belles Lettres, coll. « Interface » (no 5), , 2458 p. (ISBN978-2-251-44851-0), p. 373.
↑ a et bEric Dussert, « Suzanne de Callias, « femme-soldat » d’une littérature féministe », Libération, (lire en ligne).
↑ a et bMirande Lucien, « Les deux premières revues homosexuelles de langue française : Akademos (1909) et Inversions/L'Amitié (1924-1925) », La Revue des revues, no 51, , p. 81 (lire en ligne)
↑Camille Islert, « Un âge d’or ? : 1915-1940, ambivalences de l’entre-deux », Convergences, , p. 63–82 (lire en ligne, consulté le )