Née le à Akron dans l'Ohio aux États-Unis, Susan George vit depuis longtemps en France et a acquis la nationalité française en 1994. Après des études de littérature française et de sciences politiques au Smith College de Northampton (Massachusetts), elle vient s'installer à Paris, se marie, a trois enfants, puis reprend ses études et obtient une licence de philosophie à La Sorbonne en 1967. Après la publication de son premier livre en 1976, elle s’inscrit à l'École des hautes études en sciences sociales, où sa thèse en science politique sur le transfert du système alimentaire américain au reste du monde obtient la mention « très honorable » en 1978[2][source insuffisante].
Activités militantes
« On ne promet pas la lune. On ne dit pas que l'on a réponse à tout, mais l'on a des solutions. Notre but est de faire des sociétés décentes et rationnelles où les gens vivent à peu près bien, où il y a relativement peu d'inégalités, et où à peu près tout le monde a un emploi, est bien soigné et peut offrir une bonne éducation à ses enfants. »
— Susan George, Susan George au Devoir - Récompenser les coupables, punir les victimes[3]
Susan George est très engagée dans les combats internationaux. Elle se sert notamment de ses livres pour communiquer ses idées.
Elle a participé à la fondation du Transnational Institute à Amsterdam et en est maintenant Présidente du Conseil[3]. Elle a été au centre de la coordination rassemblant l’ensemble des mouvements français contre l’AMI (Accord multilatéral sur les investissements) et pour la réforme de l'OMC. Elle a été présidente de l’Observatoire de la mondialisation aujourd'hui dissous, et a été membre du Conseil d’administration de Greenpeace International et de Greenpeace France, de 1990 à 1995. Elle est enfin membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Plusieurs dizaines de ses articles en anglais et en français sont disponibles sur sa page[4] du Transnational Institute.
Personnalité fondatrice de la première organisation Attac depuis sa création à Paris en 1998, elle a écrit un livre Attac sur l'OMC[5] et a été vice-présidente d'Attac France et membre de son Bureau de 1999 à 2006. En 2005-2006, elle a joué un rôle important dans le mouvement de remise en cause de son ancienne direction en appelant notamment à deux reprises à voter pour une liste de ses opposants et en protestant contre la fraude avérée concernant les élections de à son Conseil d'administration. Depuis le remplacement de l'ancienne équipe par des dirigeants en accord avec ses conceptions, Susan George a demandé à ne plus participer à la direction d'Attac France, restant seulement membre de son collège des Fondateurs et de son conseil scientifique. En 2003, le conseil d'administration d'Attac la nomme présidente d'honneur.
En elle participe à la création du Collectif Roosevelt avec l'aide de Stéphane Hessel, Edgar Morin et Michel Rocard et de nombreux intellectuels et personnalités publiques de la société civile et politique. Ce collectif présente 15 propositions pour éviter un effondrement économique, élaborer une nouvelle société et lutter contre le chômage endémique et créer une Europe démocratique[6].
En , en soutien à Geneviève Legay, militante d'ATTAC de 74 ans gravement blessée à la manifestation des gilets jaunes du à Nice, au cours d'une charge des forces de l'ordre, elle s'adresse à Emmanuel Macron et à son gouvernement pour appeler à protéger les manifestants, contre sa politique, en réponse à un message du président de la République souhaitant à Geneviève Legay « un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse ».
Publications
Je chemine avec... Susan George, éd. Le Seuil, 2020
Shadow Sovereigns: How Global Corporations are Seizing Power, éd. Polity, 2015
How To Win The Class War - The Lugano Report II, éd. TNI, 2012, rééd. 2013
Whose Crisis, Whose Future?: Towards a Greener, Fairer, Richer World, éd. Polity Press, 2010
Hijacking America: How the Religious and Secular Right Changed What Americans Think, éd. Polity Press, 2007, rééd. 2008
Religion and Technology in the 21st Century: Faith in the E-World, éd. Information Science Publishing, 2006
We, the Peoples of Europe, éd. Pluto Press, 2005, rééd. 2008
Another World Is Possible If..., éd. Verso, 2003
Anti-capitalism: A Guide to the Movement, coécrit avec Emma Bircham et John Charlton, éd. Bookmarks, 2001, rééd. 2005
Liverpool Park Estates: Their Legal Basis, Creation and Early Management, éd. Liverpool University Press, 2000
The Lugano Report: On Preserving Capitalism in the Twenty-First Century, éd. Pluto, 1999, rééd. 2003
Faith And Credit: The World Bank's Secular Empire, coécrit avec Fabrizio Sabelli, éd. Westview Press, 1994
The Debt Boomerang: How Third World Debt Harms Us All, éd. Pluto Press, 1991
A Fate Worse Than Debt, éd. Grove Press, 1988, rééd. 1990
Ill Fares the Land: Essays on Food, Hunger and Power, éd. Penguin Books, 1984, rééd 1990
Feeding the Few: Corporate Control of Food, éd. Transaction Publishers, 1978
How the Other Half Dies, éd. Rowman & Littlefield Publishers, 1976, rééd. 1989
Livres traduits ou écrits en français
Comment meurt l’autre moitié du monde, (trad. de How the Other Half Dies: The Real Reasons for World Hunger, Penguin, 1976)
Jusqu'au cou : enquête sur la dette du tiers monde, (La découverte, 1988, trad. de A Fate Worse Than Debt)
L’Effet boomerang, Choc en retour de la dette du tiers monde, (La Découverte/Essais, 1992), (ISBN9782707121370)
La Suisse aux enchères Répliques à la pensée unique (avec Fabrizio Sabelli, Éditions Zoe, 1997 Carouge)[8]
Le Rapport Lugano, (Pluto Press, 1999 ; Fayard, 2000)
La Mondialisation libérale (avec Martin Wolf, Grasset/Les Échos, 2002)
Un autre monde est possible si... (Fayard, 2004).
Nous peuples d'Europe (Fayard, 2005)
La Pensée enchaînée (Fayard, 2007)
Leur crise, nos solutions (Albin Michel, 2010)
« Cette fois, en finir avec la démocratie. » : Le Rapport Lugano II (Éditions du Seuil , 2012)