Dès 1913, apparaissent, en Angleterre, les ladies superintendents, adjointes au directeur d’usine. Elles analysent les besoins des ouvrières et leur viennent en aident, notamment en repérant les lacunes de l'organisation du travail.
En France, la fonction de surintendante d'usine apparait durant la première guerre mondiale. Les hommes à la guerre, les usines d'armement font appel massivement à une main-d'œuvre féminine. Ces ouvrières vivent souvent loin des usines, et font face à d'importantes difficultés, dont le fait de laisser leurs enfants seuls au foyer. Une mission envoyée en Angleterre par le Ministre Albert Thomas va conduire à la formation de femmes chargées de mettre en place des services (infirmerie, crèche, cantine) dans l'usine, susceptibles de répondre aux besoins des travailleuses[1].
Surintendante d’usine désigne donc un poste d'encadrement pour la mise en place de services sociaux dans les usines de guerre employant des femmes, mis en place à la fin de la première guerre mondiale.
Aujourd’hui, les surintendantes d'usines sont vues par les chercheurs[Par qui ?] comme les pionnières de la gestion du risque professionnel[2] et appelées Conseillères du travail[3].
Création
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Elles sont généralement munies d'un diplôme d’infirmière et formées pour un certain encadrement d’autres employées. Leurs compétences se rapportent à différents domaines comme le médical, le juridique, la sociologie et en termes organisationnels. Leurs missions consistaient en l’implantation dans les usines de services sociaux et la promotion d'une organisation du travail recentrant sur les activités des salarié(e)s dans le système productif.
Les élèves réalisent des stages d'ouvrier et rédigent des rapports de stage : usines pneumatiques Dunlop à Montluçon[6], usines Renault à Billancourt [7], Manufacture de chaussures "Incroyable"[8] à Paris, etc.
Rôle
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Sources
↑Henriette Bigand, Claude Rouyer, De l'école des surintendantes à l'École supérieure de travail social : 1917-2017, un siècle d'histoire, Paris, L'Harmattan, collection TessitureS, , 238 p. (ISBN9782336811680), p.8-9 (chapitre la première guerre mondiale)
François Aballéa, « Surintendante d’usines-conseiller du travail et conseiller en économie sociale familiale : deux dynamiques professionnelles divergentes », Revue française des affaires sociales, , p. 207-230 (ISSN0035-2985, lire en ligne [PDF])
François Aballéa, Isabelle Benjamin et Pauline Kertudo, Le métier de conseiller(ère) en économie sociale familiale : Professionnalité et enjeux, Paris, La Découverte, coll. « Alternatives sociales », (1re éd. 2006), 204 p., 13,4 cm × 22 cm, broché (ISBN978-2-7071-6788-0, présentation en ligne)
Y. Cohen, « Lorsque le facteur humain paraît (1890-1920) : esquisse de l’histoire d’une préoccupation collective », La Lettre de la maison française d'Oxford, no 9, , p. 59-78 (ISSN1477-3082)
Brigitte Bouquet et Danièle Treuil, « École des surintendantes », Vie Sociale, nos 1-2 « Histoire des premières écoles de service social en France : 1908-1938 », , p. 59-71 (ISSN0042-5605, résumé, lire en ligne)
(en) Rue Bucher et Anselm Strauss, « Professions in Process », American Journal of Sociology, vol. 66, no 4, , p. 352-334 (résumé), ouvrage traduit en français : Anselm Strauss (Isabelle Bazsanger) (trad. de l'anglais), La dynamique des professions : La trame de la négociation, sociologie quantitative et interactionniste, Paris, L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », , 67-86 p. (ISBN2-7384-1411-7, présentation en ligne).
(en) Claude Dubar (dir.), Genèse et dynamique des groupes professionnels : [colloque, 19 et 20 novembre 1992, Paris], Lille, Presses universitaires de Lille, , 415 p. (ISBN2-85939-460-5, lire en ligne).
Paul Gradvohl, « Les premières années de l’Association des surintendantes (1917-1939) », Vie Sociale, nos 8-9, , p. 379-443