Le nom de la famille vient du genre typeSorogena, composé de soro, abrégé de sorocarpe[note 1],[1], et γενε / gene, « qui engendre » ; littéralement « qui engendre au moyen de sorocarpes »[2].
Description
Microstructure
Bardele, Foissner et Blanton font la description suivante de l'espèce type :
« Sorogena stoianovitchae est un cilié colpodide à ciliature orale constituée de 25 dikinetides paroraux ciliés à droite et de trois à cinq petits organites adoraux à gauche d'une fente orale allongée et bombée, ressemblant à celle du genre Platyophrya[note 2].
Sorogena stoianovitchae se manifeste en condition de nage libre, non en kyste de division, comme c'est le cas chez les colpodides au sens strict, par exemple les colpodes Bresslaua ou Tillina[note 3].
Comme le montre une étude détaillée au microscope optique, la morphogenèse de S. stoianovitchae est du mode stomatique typique de certains ciliés colpodides[3]. »
Cycle de vie de Sorogena
Blanton et Olive ont observé le cycle de vie de Sorogena stoianovitchae dans des cultures en laboratoire :
« Les sorocystes (A) germent pour donner une cellule trophique (B), qui atteint une taille considérablement accrue en ingérant des cellules du cilié Colpoda sp. (C). La multiplication se fait par mitose (C') et les cellules trophiques peuvent former des kystes (C"). Lors de l'épuisement de la population de ciliés alimentaires, les cellules trophiques deviennent petites et minces (D) et, avec des conditions d'éclairage et un nombre de cellules appropriés, commencent à s'agréger tôt le matin (E). Les cellules continuent de se déplacer dans l'agrégat, qui est initialement une feuille plate de cellules (F), mais devient plus compact à mesure que les cellules migrent de manière centripète (G). Environ 3 heures après le début de l'agrégation un amas serré de cellules se forme (H) et se recouvre d'une gaine (I). Les cellules migrent vers l'intérieur (J), la gaine commence à former la tige (K) et le sorogène s'élève sur la surface du milieu de culture liquide (L-Q). Le processus sorogénique se produit en une demi-heure et aboutit à un sorocarpe composé d'une tige sillonnée, effilée à l’apex et d'une urne apicale de sorocystes (R). Le sorocarpe est initialement mou et collant, mais avec le temps soit s'effondre sur le milieu de culture, soit sèche pour devenir ferme et cassant (S)[4],[3]. »
Distribution
Le genre Sorogena, uniquement représenté par l'espèce Sorogena stoianovitchae, est actuellement (1991) le seul membre de la famille des Sorogenidae et a été signalé principalement dans la zone tropicale et subtropicale[3].
↑Sorocarpe, du grec σορος / soros, urne, et καρποσ / karpos, fruit), organe fructifère caractéristique de certains organismes, qui se compose d'un sorophore (tige) et d'un sorus libérant des spores.
↑(en) L.S. Olive, R. L. Blanton, « Aerial Sorocarp Development By the Aggregative Ciliate, Sorogena stoianovitchae ». The Journal of Protozoology, 1980, vol. 27, n. 3, pp. 293-299 (lire résumé en ligne)
↑ ab et c(en) C.F. Bardele, W. Foissner & R.L. Blanton, « Morphology, Morphogenesis and Systematic Position of the Sorocarp Forming Ciliate Sorogena stoianovitchae Bradbury & Olive, 1980 ». The Journal of Protozoology, 1991, vol. 38, n. 1, pp. 7-17, (ISSN0022-3921 et 2375-0804) (lire en ligne)
↑(en) R.L. Blanton et L.S. Olive. « Ultrastructure of Aerial Stalk Formation by the Ciliated Protozoan Sorogena stoianovitchae » (Ultrastructure des tiges aériennes formées par le protozoaire cilié Sorogena stoianovitchae : voir schéma en ligne