Sonita Alizadeh

Sonita Alizadeh
Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Formation
Wasatch Academy (en)
Bard CollegeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Personne liée
Rokhsareh Ghaemmaghami (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Influencée par
Distinctions
Liste détaillée
100 Women ()
Asia Game Changer Awards (en) ()
Special Awards at MTV Europe Music Awards (en) ()
Prix Liberté ()
Muhammad Ali Humanitarian Award ()
Bourse Rhodes ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Sonita Alizadeh (en persan : سونیتا علیزاده), née à Hérat en Afghanistan en 1996, est une rappeuse et militante afghane contre le mariage forcé.

Biographie

Sonita Alizadeh nait à Hérat en 1996, cadette d’une fratrie de sept enfants dans une famille traditionnelle afghane[1],[2].

Elle a dix ans quand elle échappe à son premier mariage forcé mais les talibans obligent la famille à fuir en Iran. Cette dernière se retrouve sans papiers et Alizadeh est obligée de vendre des babioles dans la rue pour survivre[2]. Après avoir entendu une chanson d'Eminem, elle décide de se mettre au rap, qu'elle considère comme « outil d’expression personnel et comme moyen de raconter [mon] histoire au monde entier »[3]. Elle fait du porte-à-porte pour tenter de vendre ses textes[1] bien que cela soit illégal en Iran pour les femmes de chanter[4].

À l'âge de 14 ans, elle rencontre la réalisatrice iranienne Rokhsareh Ghaemmaghami (en) qui décide de tourner un documentaire sur elle. Pendant le tournage, la mère d'Alizadeh arrive à Téhéran pour ramener sa fille au pays, qui vient d'être promise en mariage pour 9 000 dollars par sa famille. Pour lui permettre de rester six mois de plus à Téhéran, Rokhsareh Ghaemmaghami offre 2 000 dollars à la famille[4]. C'est lors de ce sursis qu'elles tournent le clip de Brides for Sale[1],[5]. Sa vidéo lui permet d'être repérée par l'association StrongHeart, organisation à but non lucratif travaillant sur l'impact des changements sociaux[6], et de partir étudier aux États-Unis où elle résidera ensuite[7],[8],[9].

En 2018, elle sort une chanson avec l'artiste japonais Miyavi intitulée Long Nights. Écrite par lui après la visite d'un camp de réfugiés au Liban, la chanson mélange l'anglais et le farsi[10].

En 2021, elle vit toujours aux États-Unis où elle étudie le droit dans une université de l'Utah[11] pour devenir avocate[12].

Militantisme

Elle milite contre le mariage forcé des jeunes filles[13],[8], ayant elle-même échappé par deux fois à des mariages que sa famille voulait lui imposer[1]. Sonita Alizadeh devient alors le symbole de la lutte contre le mariage forcé[9]. Bien qu'il soit interdit pour une femme de chanter publiquement en Iran, où elle réside alors[14], elle publie en sur YouTube une vidéo, Brides for Sale (Mariées à vendre)[15],[8]. Ce premier clip est vu plus de 600 000 fois sur le site web d'hébergement de vidéos[1].

Reconnaissance

En 2015, la cinéaste iranienne Rokhsareh Ghaemmaghami réalise un documentaire à son sujet, intitulé Sonita. Le film obtient le Grand prix du jury au festival américain de Sundance en [8] dans la catégorie World Cinema Documentary[16],[17].

Cette même année, elle est invitée au sommet annuel de l'association Women in the World à Londres[18]. En octobre de l'année suivante, plusieurs médias français la reçoivent à l'occasion de sa visite en France pour la sortie en salle du documentaire qui lui est consacré, y racontant son parcours[13],[1],[19].

En 2021, elle reçoit le Prix Liberté créé par la Région Normandie en collaboration avec l'Institut international des droits de l'Homme et de la Paix. La rappeuse engagée contre le mariage forcé a été élue par plus de 5 000 jeunes du monde entier.

Bibliographie

  • Pénélope Bagieu, « Sonita Alizadeh, rappeuse », dans Culottées 2 - Des femmes qui ne font que ce qu'elles veulent, Gallimard, (ISBN 9782075079846) (bande dessinée).
  • Pénélope Bagieu, « Sonita Alizadeh, rappeuse », sur Blog du Monde, Le Monde.fr, (consulté le ).

Documentaire

  • 2016 : Sonita de Rokhsareh Ghaemmaghami

Notes et références

  1. a b c d e et f Cécile Mimaut (Radio France), « Sonita, jeune rappeuse afghane : "Le rap a été un moyen pour raconter la violence des traditions et de la guerre" », sur France Info (francetvinfo.fr), (consulté le ).
  2. a et b Arnaud Schwartz, « Sonita Alizadeh, l’échappée belle », sur La Croix (la-croix.com), (consulté le ).
  3. « VIDEO. À travers le rap, Sonita Alizadeh veut montrer au monde entier que le mariage forcé est “une tradition cruelle“ », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b TRACKS - ARTE, « Avant-première : Le rap de Sonita contre le mariage forcé - Tracks ARTE », (consulté le ).
  5. (en) Homa Khaleeli, « Sonita's director: why I paid $2,000 to stop a rapper being sold into a forced marriage », sur The Guardian (theguardian.com), (consulté le ).
  6. (en) « Strongheart Group », sur strongheartgroup.org (consulté le ).
  7. (en) Deborah Bloom, « Girl escapes forced marriage by rapping », sur Cable News Network (CNN), (consulté le ).
  8. a b c et d Laura Meunier, « Sonita Alizadeh rappe contre le mariage forcé en Afghanistan », sur Le Nouvel Observateur (o.nouvelobs.com), (consulté le ).
  9. a et b Audrey Salles-Cook, « Sonita Alizadeh, la rappeuse afghane sauvée d'un mariage forcé grâce à Youtube », sur Terrafemina (terrafemina.com), (consulté le ).
  10. (en-US) « MIYAVI's "Long Nights" EP features Afghan refugee rapper Sonita », JROCK NEWS,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Génération Greta : Sonita Alizadeh, du rap afghan contre les mariages d'enfants », sur www.franceinter.fr (consulté le ).
  12. « La rappeuse afghane Sonita Alizadeh reçoit le prix Liberté », sur www.msn.com, (consulté le ).
  13. a et b « Sonita Alizadeh, le rap contre le mariage forcé », sur Arte (info.arte.tv), (consulté le ).
  14. (en) Kristina Marusic, « This Afghan Teen Escaped Forced Marriage By Making A Rap Video », sur Viacom Media Networks (mtv.com), (consulté le ).
  15. (en) Sonita Alizadeh, « Sonita …brides for sale », sur youtube.com, (consulté le ).
  16. (en-GB) Leslie Felperin, « Sonita review – a refugee's dreams of superstardom », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  17. « Sonita, afghane, 15 ans nous apprend la subversion - Sous-Culture », Sous-Culture,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) Robert Wainwright, « Afghan teen rapper was 10 when her mother first considered selling her », sur The New York Times (nytlive.nytimes.com), (consulté le ).
  19. « Rencontre. Sonita, rappeuse afghane : “Le mariage forcé, une menace pour toutes les jeunes filles là-bas” », sur Courrier international (courrierinternational.com), (consulté le ).

Liens externes