Sonderaktion 1005
Sonderaktion 1005, ou encore Aktion 1005, ou Enterdungsaktion (« action d'exhumation ») ou opération 1005 en français a été une opération menée par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale afin d'effacer les traces des exécutions de masse effectuées au cours de l’Aktion Reinhard pendant la Shoah polonaise. Le nom de l'opération vient du classement d'une lettre écrite par les voisins de fosses communes remplies de cadavres pour protester contre l'odeur que celles-ci répandaient[1]. OrigineLa décision d'effacer systématiquement les traces des massacres en brûlant les cadavres des juifs exécutés lors de la Shoah par balles fut prise au premier semestre 1942[2]. Le plus ancien document faisant référence à une opération 1005 date du . Il s'agit d'une réponse de Heinrich Müller chef de la Gestapo à Martin Luther, responsable des questions juives au ministère des affaires étrangères. Ce dernier avait reçu une lettre anonyme d'un Allemand du Warthegau se plaignant de voir des cadavres de juifs sans sépulture. Il s'agit sans aucun doute des fosses communes de Chelmno, le premier camp d'extermination[2]. La Wehrmacht, les civils allemands et la population locale se plaignaient plus généralement de cet état de fait. La réponse d'Himmler fut double : développement des fours crématoires dans les camps d'extermination, et effacement sous la responsabilité de Paul Blobel des exécutions des Einsatzgruppen à l'Est[2]. C'est à Chelmno que furent menés les premiers essais. La méthode de destruction des corps dans des bûchers à l'air libre fut vite choisie pour son efficacité[1]. Les historiens formulent d'autres hypothèses sur les origines de l'opération 1005. Les nazis envisageant la possibilité d'une défaite dès 1942 auraient voulu effacer les traces de leurs crimes. Ils voulaient aussi supprimer toute trace des Juifs afin de les faire complètement disparaître de la surface de la Terre[2]. DéroulementPaul Blobel s'installa à Łódź pour mener à bien l'opération 1005. En ce qui concerne les fosses des exécutions à l'Est, il a fallu mener un travail considérable de localisation grâce aux informations du RSHA. Progressivement, l'opération 1005 toucha l'ensemble des territoires occupés d'URSS, y compris les pays Baltes. Menée dans le plus grand secret de 1942 à 1944, l'opération a mobilisé des détenus juifs des camps de concentration formant des Sonderkommandos. Ils étaient ensuite assassinés[3]. Certains parvinrent cependant à s'évader. Ils purent donner des informations sur l'opération 1005. Au Procès de Nuremberg, le SS-Hauptsturmführer Dieter Wisliceny a ainsi témoigné :
FictionsL'opération 1005 a été décrite dans la série télévisée War and Remembrance (1987). Elle est également décrite dans le roman Une mort à Vienne (A Death In Vienna) de Daniel Silva (2005) et dans la série de bande-dessinée Airborne 44 de Philippe Jarbinet (Demain sera sans nous). Notes et références
Voir aussiBibliographie
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