Sodome et Gomorrhe (Proust)
Sodome et Gomorrhe est le quatrième volet de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust publié en 1921 pour la première partie et en 1922 pour la deuxième, chez Gallimard. Dans ce roman, le jeune narrateur découvre par hasard que Charlus est homosexuel, lorsqu'il assiste en témoin auditif à ses ébats avec Jupien. RésuméTome 1Alors qu'il surveille la cour, le narrateur surprend le baron de Charlus discutant avec Jupien et lui faisant des signes qui l'intriguent. Il finit par entendre leurs ébats ainsi qu'une partie de leur discussion. Cette révélation de l'homosexualité de Charlus lui fait enfin comprendre ses agissements passés et l'auteur se lance dans une réflexion sur les homosexuels, comparant en particulier leur sort à celui des juifs. Dans la soirée, le narrateur se rend dans une soirée chez la princesse de Guermantes. Il y croise Swann ainsi que le médecin qui avait examiné sa grand-mère peu de temps avant sa mort. Souhaitant se faire présenter au prince de Guermantes, le narrateur demande de l'aide à différentes personnes qui l'éconduisent. Le narrateur observe le mode de relation des membres de l’aristocratie présents, et au delà de ce qui se voit, il décrypte ce que contiennent les apparences, décode la hiérarchie qui existe entre ses membres, avec une grande précision. Le narrateur retrouve son ami Saint-Loup. Swann vient discuter avec eux d'informations sur l'affaire Dreyfus, mais Saint-Loup devenu antidreyfusard se retire de la conversation. Swann révèle au narrateur que le prince et la princesse de Guermantes sont dreyfusards et que le procès de Dreyfus a connu de graves irrégularités. Le narrateur repart avec le duc et la duchesse de Guermantes dont il refuse l'invitation à une redoute masquée. Il sait qu'Albertine doit passer chez lui après avoir assisté à une représentation de Phèdre. Celle-ci tarde à venir et le narrateur la pousse à ne pas se déplacer pour rien. Quelques semaines plus tard, le narrateur revient à Balbec. Une fois de retour à l'hôtel dans lequel il avait passé les vacances avec sa grand-mère, il est saisi d'un sentiment de tristesse et de nostalgie. Ce sentiment le travaille et l'empêche quelque temps d'aller voir Albertine qui loge non loin. Le chagrin finit par s'estomper. Un soir, le narrateur regarde Albertine danser au casino avec son amie Andrée et une réflexion du Docteur Cottard l'amène à imaginer qu'elles puissent avoir une relation ensemble. Après une visite de la marquise de Cambremer, le narrateur fait une scène à Albertine qui nie avoir des penchants lesbiens. Le narrateur choisit de la croire. Ils croisent un soir la sœur de son camarade Bloch et son amie actrice avec laquelle elle a ouvertement une relation et dont le comportement scandalise la société de Balbec. Tome 2Le narrateur a de plus en plus de soupçons envers Albertine, notamment après avoir vu une femme inconnue lui faire signe près du casino de Balbec. Proust entre dans une réflexion sur les membres de Gomorrhe dispersés à travers le monde. Toutefois, Albertine déjoue plusieurs fois ses soupçons. Le narrateur invite Albertine à l'accompagner alors qu'il doit prendre le train pour rendre visite à son ami Saint-Loup. Bien que les trois personnes ne puissent se voir qu'une heure, l'attitude d'Albertine, qui semble plus s'occuper de Saint-Loup que du narrateur, ranime la jalousie du narrateur, tout en le rassurant sur ses penchants pour les hommes. Alors qu'ils attendent le train pour le retour, le narrateur croise le baron de Charlus et celui-ci demande d'appeler un jeune militaire qui se trouve de l'autre côté de la voie. Le narrateur reconnait Charles Morel, le fils du valet de son oncle Adolphe et connu pour ses talents de violoniste. Quelques jours plus tard, le narrateur prend le train pour la Raspelière, la demeure que M. et Mme Verdurin louent au marquis et à la marquise de Cambremer. Il prend un wagon dans lequel il retrouve la plupart des fidèles des soirées chez les Verdurin et en dresse le portrait : le docteur Cottard, le sculpteur Ski, Saniette, le souffre-douleur des Verdurin, le professeur Brichot qui explique l'étymologie des noms de pays au narrateur, ainsi que la princesse Sherbatoff, une aristocrate russe qui s'est liée d'amitié avec Mme Verdurin. C’est la 2ème description de ce salon, qui intervient après la description des soirées des Guermantes – et si aucun parallèle entre les deux univers n’est donné, la lecture de l’un après l’autre est éclairante. Le narrateur observe l’allégeance de Mme Verdurin à cette aristocrate qu’elle croit très haut dans la hiérarchie sociale. Alors qu'ils arrivent à la soirée, le narrateur est surpris de voir entrer le Baron de Charlus et Morel, venus par le même train dans un autre wagon. Le narrateur est bien reçu par les Verdurin qui sont pleins d'attention pour lui malgré les humiliations qu'ils prodiguent ouvertement à Saniette. Au cours de la soirée, Charlus prend Cottard pour un « inverti » et quelques invités soupçonnent entre eux l'homosexualité du baron. Tandis que le marquis et la marquise de Cambremer, eux-aussi invités, font de nombreuses réflexions sur la mauvaise tenue de leur propriété, Mme Verdurin offre au narrateur de voir une toile qu'Elstir avait peinte pour eux à l'époque où ceux-ci étaient encore en bons termes avec lui. Charlus et Morel jouent un air ensemble. À la fin de la soirée, Mme Verdurin propose au narrateur de revenir avec Albertine, qu'il a présentée comme sa cousine. Le narrateur poursuit son séjour à Balbec et y voit souvent Albertine qui s'est lancée dans la peinture d'une église normande. Tous deux entament une liaison qui ne plait pas à la mère du narrateur. Tout en rendant fréquemment visite aux Verdurin, ils louent quotidiennement une voiture avec chauffeur pour leur promenade. Celle-ci est aussi utilisée par le Baron de Charlus et Morel. Amant du baron, Morel le méprise ouvertement et tente régulièrement de lui soutirer de l'argent. Après une dispute, Charlus finit par simuler un faux duel pour le faire revenir, et le narrateur et Morel réussissent à l'en dissuader. Toutefois, Morel passe la nuit avec un étranger de passage, qui n'est autre que le prince de Guermantes, le cousin de Charlus. Celui-ci tente de piéger Morel mais s'il a la preuve de son infidélité, il ne parvient pas à connaitre l’identité de l’étranger. L'homosexualité de Charlus et de Morel finit par être connue des habitués des soirées chez les Verdurin, qui se moquent de leurs penchants en leur absence. Pendant ce temps l'amour que le narrateur pense éprouver pour Albertine s'affadit et celui-ci promet à sa mère qu'il va la quitter. Lors d'une conversation avec elle, il apprend qu'Albertine connait Mlle Vinteuil et son amie qu'elle considère comme « ses deux grandes sœurs ». Le narrateur prend conscience qu'Albertine est peut-être lesbienne, ce qui ravive sa jalousie. Il décide de rentrer à Paris et fait part à sa mère de sa décision d'épouser Albertine. Extrait« L'amour cause ainsi de véritables soulèvements géologiques de la pensée. Dans celle de M. de Charlus qui, il y a quelques jours, ressemblait à une plaine si uniforme qu'au plus loin il n'aurait pu apercevoir une idée au ras du sol, s'étaient brusquement dressées, dures comme la pierre, un massif de montagnes, mais de montagnes aussi sculptées que si quelque statuaire au lieu d'emporter le marbre l'avait ciselé sur place et où se tordaient, en groupes géants et titaniques, la Fureur, la Jalousie, la Curiosité, l'Envie, la Haine, la Souffrance, l'Orgueil, l'Épouvante et l'Amour. » AnecdoteC'est dans Sodome et Gomorrhe que l'on trouve la plus longue phrase de La Recherche, elle comporte plus de 900 mots[1],[2].
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