Narrateur (À la recherche du temps perdu)

Le narrateur est le personnage principal du roman de Marcel Proust À la recherche du temps perdu. Il n'est pas nommé, et l'auteur a recours à des périphrases lorsque cela devient nécessaire (« elle m'appelait par mon petit nom »). Une occurrence du prénom « Marcel » désignant le narrateur a cependant échappé à l'auteur.

Dans La Prisonnière on peut lire ces lignes :

« Dès qu’elle retrouvait la parole elle disait : « Mon » ou « Mon chéri » suivis l’un ou l’autre de mon nom de baptême, ce qui, en donnant au narrateur le même nom qu’à l’auteur de ce livre, eût fait : « Mon Marcel », « Mon chéri Marcel ». »

Le prénom reste donc masqué mais, une centaine de pages plus avant du même volume, Albertine, dans un mot qu'elle lui adresse, écrit en entête « Mon chéri et cher Marcel » et termine par « Quel Marcel ! Quel Marcel ! Toute à vous, ton Albertine. »

Proust s'est donné un tel soin pour occulter le nom du narrateur d'un bout à l'autre de l'œuvre qu'il est vraisemblable qu'il aurait corrigé cette étourderie s'il avait pu relire les épreuves du livre, paru à titre posthume.

Quelques détails

On peut distinguer le narrateur qui a vécu les choses et qui s’est couché de bonne heure, de celui qui se souvient qu’il s’est couché de bonne heure, et qui connaît la fin des aventures du premier.

Le narrateur est un grand bourgeois parisien, son père travaille au ministère avec Monsieur de Norpois. Il semble fils unique, il est très aimé par sa grand-mère.

Il vivra plusieurs histoires d’amour qui scandent le roman, d’abord pour Gilberte Swann, puis pour Oriane de Guermantes, enfin pour Albertine Simonet.

Il finira par devenir écrivain ce qui d'une part renforce l’ambiguïté entre narrateur et auteur et d'autre part fait de l’ouvrage une double mise en abyme puisque non seulement le narrateur se décrit comme « se souvenant » mais comme se préparant à écrire précisément le livre que le lecteur est en train de lire.

Interprètes