Sit-tu-yinSit-tu-yin
Jeu de société Pièces de sit-tu-yin.
Le sit-tu-yin (en birman : စစ်တုရင်), également appelés échecs birmans, est une variante du jeu d'échecs qui est un descendant direct du chaturanga indien qui date du premier millénaire après Jésus-Christ. Sit signifie armée ou guerre en birman ; le mot sittuyin peut être traduit par représentation des quatre composantes de l'armée à savoir les chars, l'éléphanterie, la cavalerie et l'infanterie. Dans son pays d'origine, le sit-tu-yin a aujourd'hui été éclipsé par les échecs occidentaux, bien qu'il reste populaire au nord-ouest du pays et fasse l'objet d'un championnat national[1]. MatérielPlateauLe sit-tu-yin se joue, comme les échecs, sur un plateau carré de 64 cases de même couleur. Les grandes diagonales reliant les coins opposés, appelées sit-ke-myin (lignes du général) sont également matérialisées[1]. PiècesLes pièces sont traditionnellement sculptées dans du bois ou parfois dans de l'ivoire. La taille des pièces varie selon leur importance. L'un des joueurs a des pièces rouges, et l'autre en a des noires. Leurs déplacement sont les suivants[1]:
RèglesPlacement initial des piècesAu départ seuls les soldats sont présents sur le plateau ; ils sont placés suivant le diagramme ci-contre. Ensuite le joueur rouge place ses autres pièces dans son camp avec les contraintes suivantes[1]:
C'est ensuite au tour des noirs de déployer leurs pièces dans leur camp avec les mêmes contraintes, et l'interdiction de mettre de chariot dans la même colonne que le grand roi adverse, sauf s'il y a une pièce rouge autre qu'un soldat entre les deux[1]. Tour de jeuLe joueur rouge commence la partie[1]. Chaque joueur joue alternativement un coup qui peut être soit le déplacement d'une de ses pièces, soit la promotion d'un soldat (voir infra), soit la capture d'une pièce adverse. La capture s'effectue en déplaçant une de ses pièces sur la case occupée par la pièce à capturer, qui est alors retirée du jeu[1]. Promotion des soldatsIl est possible de transformer un soldat en général lorsque celui-ci atteint une case du camp adverse située sur l'une des deux grandes diagonales, avec les contraintes suivantes[1]:
Fin de la partieLe but du jeu est de capturer le roi de l'adversaire. Contrairement aux échecs, il est obligatoire d'annoncer les menaces de capture et le pat est interdit : il faut toujours laisser une possibilité de mouvement à l'adversaire s'il n'est pas mis en échec[1]. La partie peut être nulle lorsqu'aucun des joueurs n'a assez de matériel pour gagner ou lorsqu'une même position, éventuellement un échec perpétuel, se répète plusieurs fois[1]. HistoireOrigineLe sit-tu-yin est sans doute issu du chaturanga indien, plusieurs des mots liés au jeu dont son nom étant phonétiquement proches du sanskrit[1]. Bien que la culture indienne ait influencé la Birmanie dès le Ier millénaire, on ne dispose pas de sources attestant sa pratique avant le XVIIIe siècle. Des indices permettent de penser que le jeu est ancien, notamment car il met en scène une vieille légende indienne écrite en sanskrit[1]. Premières descriptions occidentalesLes premiers occidentaux à mentionner le jeu sont Michael Symes, dans un rapport rédigé en 1800 à la suite d'une expédition diplomatique en Birmanie, et Hiram Cox (en)[1]. Les règles données ont cependant été souvent mal retranscrites, notamment celles relatives à la promotion des soldats[1]. Situation actuelleLe nombre de pratiquants du sit-tu-yin en Birmanie a fortement chuté au cours des dernières décennies et il est aujourd'hui bien moins pratiqué que les échecs occidentaux[1] ; on compte à l'heure actuelle une centaine de joueurs participant à des tournois en Birmanie[2]. Les jeux anciens ayant été vendus aux touristes occidentaux pendant des années, les Birmans ne disposent plus de matériel traditionnel et jouent majoritairement sur des plateaux en plastique, mais aussi sur smartphone : lancée en 2013 une application de sit-tu-yin a ainsi été téléchargée plus de 200 000 fois[2]. CompétitionsJeux d'Asie du Sud-Est 2013Plusieurs tournois de sit-tu-yin ont été disputées à Naypyidaw (Birmanie) durant les Jeux d'Asie du Sud-Est de 2013 dans le cadre des épreuves d'échecs (en). Il n'y a pas eu de sit-tu-yin durant les autres éditions. Podiums
Tableau des médailles
Technique de jeuOuvertureLes configurations de départ recensées par les maîtres birmans sont au nombre de 33, dont 8 couramment utilisées[1]. Le fait de pouvoir choisir la position initiale des pièces permet de placer immédiatement le roi à l'abri (ce qui aux échecs est le rôle du roque). Le début de partie est ainsi rapidement offensif[1]. Milieu de partieFin de partieRéférences
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