Sisowath Monivong
Preah Bat Sisowath Monivong ( - ) est roi du Cambodge de 1927 à sa mort. BiographieQuatorzième fils du roi Sisowath, il naît à Phnom Penh en 1875, à une époque où, depuis Oudong - alors capitale du pays -, son oncle le roi Norodom Ier a été placé sous la tutelle du protectorat français. En 1884, alors que les Français ont conquis le Laos et occupé le Vietnam, le Siam subit une défaite militaire mais bénéficie d’un accord franco-anglais qui l’érige en État tampon entre les deux puissances coloniales, ce qui lui permet d’échapper à une occupation. Toutefois, la famille royale doit quitter Oudong pour s’installer à Phnom Penh, devenue la nouvelle capitale et où réside déjà Sisowath Monivong. En 1904, son oncle meurt, et son père, le prince Sisowath, accède au trône. En 1906, Monivong accompagne son père en France [1], mais restera en métropole afin de suivre une formation militaire[2]. Sorti de Saint-Maixent en 1908 avec un grade de sous-lieutenant, il est affecté au 126e régiment de ligne à Brive, avant de rejoindre le 2e régiment de la légion étrangère à Saïda en Algérie, qu'il quitte en 1927 avec le grade de capitaine. Le , dans une lettre adressée à Louis Paul Luce, résident général à Phnom Penh, et à Antony Klobukowski, gouverneur général de l'Indochine française, Sisowath fait part de son désir de voir son fils Monivong lui succéder, après que son frère Sisowath Essaravong l'héritier présomptif ne décède deux ans avant, en 1907[réf. nécessaire]. Si dans un premier temps, les protecteurs souhaitent plutôt appuyer un descendant de Norodom, ils se rangeront finalement au souhait du roi[3]. Ainsi, quand le monarque décède, et sachant qu'on prêtait au principal candidat Norodom, le prince Sutharot, des affinités avec les milieux nationalistes, on penche tout naturellement pour Monivong, l'aîné des fils encore en vie du roi défunt, qui abandonne son ambition de devenir le premier général asiatique de l’armée française pour accéder au trône le . Comme son père, il s'efface devant l’administration coloniale française, où l’essentiel du pouvoir est entre les mains du résident général. Le roi est toutefois entouré d'un conseil composé de ses cousins : Sisowath Rathary (père de Sisowath Sirik Matak), Sisowath Vatchayavong, Norodom Singhara, Norodom Suramarit et Norodom Phanouvong. C’est sous son règne que le Cambodge s’ouvre aux influences communistes extérieures. Le , le Vietnamien Hô Chi Minh fonde le Parti communiste indochinois, qui devient très vite populaire au Cambodge. Les premiers communistes cambodgiens ont alors comme but principal de chasser les Français. En 1940, quand la France doit capituler devant l’Allemagne nazie, le gouvernement de Vichy obtient de conserver l’administration de l’empire colonial français, dont le Cambodge. Toutefois, à la fin de 1940, c’est un Monivong impuissant qui assiste aux incursions japonaises au Viêt Nam. Finalement, l'empire du Japon envahit et occupe le Cambodge au début de 1941, mais il maintient en place l’administration coloniale, se contentant de la superviser. Le roi khmer rend alors compte aux Français, qui à leur tour rendent compte aux Japonais. De son côté, la Thaïlande, alliée du Japon, réinvestit les provinces occidentales de Battambang et Siem Reap, qu’elle a dû restituer en 1907. Comme l’oppression japonaise et thaïe devient de plus en plus évidente, Sisowath Monivong se retire à Kampot, où il meurt le [4]. Sa jeune concubine, Roeung, est la cousine de Saloth Sâr, le futur Pol Pot. Bien que son fils Sisowath Monireth apparait comme l’héritier naturel au trône, les autorités françaises lui préfèrent le fils de sa fille, Norodom Sihanouk, 19 ans, à la fois arrière-petit-fils du roi Norodom Ier par son père et de Sisowath par sa mère. Certains prétendent aussi que l’administration coloniale escomptait également que le jeune prince soit plus docile que son oncle[5]. Il est incinéré et ses cendres sont transférées le dans un stūpa de la nécropole royale à Oudong[6]. DescendanceLe roi Sisowath Monivong a 16 épouses et 24 enfants :
HommagesNommés en son honneur :
Sources
Références
Liens externes
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