Simón Radowitzky
Simón Radowitzky, né le ou à Stepanice (Ukraine) et mort le à Mexico (Mexique), est un ouvrier argentin d'origine ukrainienne et militant anarchiste. Il est l'un des prisonniers les plus connus de la colonie pénitentiaire d'Ushuaia, Province de Terre de Feu (Argentine), où il a été détenu 21 ans pour l'assassinat de Ramón Lorenzo Falcón, chef de la police de Buenos Aires responsable de la répression brutale de la Semaine rouge en 1909. BiographieJeunesse dans l'Empire russeIl naît à Stepanovka, petit village d'Ukraine, dans une famille ouvrière d'origine juive[1],[2],[3]. À l'âge de 10 ans, il abandonne l'école pour travailler dans un atelier de mécanique. À 14 ans, il participe à une première grève et est blessé par un coup de sabre à la poitrine. Il est ensuite condamné à 4 mois de prison pour une distribution de tracts. Lors de la Révolution russe de 1905, il a 15 ans et est nommé secrétaire du soviet de son usine. Il est contraint à l'exil pour échapper à la déportation en Sibérie. Immigration en ArgentineIl arrive en Argentine en , où il retrouve un travail de mécanicien. ![]() Il lit la presse libertaire et en particulier La Protesta (es), anarcho-syndicaliste, publiée par la Federación Obrera Regional Argentina (FORA). Le , à l'appel de la FORA, il participe à la manifestation place Lorea, à Buenos-Aires. Le chef de la police, le colonel Ramón Falcón, provoque un massacre en chargeant férocement les manifestants et en poursuivant la terreur durant la Semaine rouge. Il décide alors de venger les ouvriers morts et prépare une bombe, qu'il jette le sur le colonel Falcón le tuant ainsi que son secrétaire[4]. Il tente ensuite de se suicider. Hospitalisé, il se rétablit de la perforation par balle d'un poumon. ![]() Condamné à mort, sa peine est ensuite commuée en prison à perpétuité en raison de son jeune âge et envoyé au bagne d'Ushuaia[5]. Le mouvement libertaire organise de nombreuses campagnes pour le faire libérer. L'anarchiste Miguel Arcangel Roscigna (es) va même jusqu'à se faire embaucher comme gardien du bagne pour tenter de le faire évader. Évasion et révolution espagnoleEn , un groupe d'anarchistes parvient à le faire évader et à passer au Chili. Arrêtés par la marine chilienne ils sont remis aux autorités argentines. Après 21 ans passé au bagne d'Ushuaia et de nombreuses campagnes de solidarité, il est finalement, au cours d'une audience en présence de l'anarchiste Salvadora Medina Onrubia le , amnistié par le président Hipólito Yrigoyen[n 1],[6] avec l'obligation de quitter le territoire. ![]() Il s'installe à Montevideo en Uruguay. Après le coup d'État du , il s'engage contre la dictature de Gabriel Terra. Arrêté, il est déporté sur l'Ile de Flores d'où il s'évade en 1933, puis rejoint l'Espagne. Lors de la révolution sociale espagnole de 1936, il se bat sur le front d'Aragon et travaille ensuite pour l'Office de propagande extérieur de la Confédération nationale du travail à Barcelone. En 1939, il est interné en France dans le camp de concentration de Saint-Cyprien dans les Pyrénées Orientales. Libéré, il part alors au Mexique où il se met au service de la Section internationale d'aide aux réfugiés de la Solidarité internationale antifasciste, en éditant des revues. Le poète uruguayen Ángel Falco, consul de son pays à Mexico, l'emploie dans la légation. Il travaille également dans une usine de jouets et décède d'une crise cardiaque le . Œuvres
Bibliographie
Bande dessinée
Audiovisuel
Notices
Articles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes
Références
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