Siège de Lille (1667)

Siège de Lille (1667)
Description de cette image, également commentée ci-après
Le siège de Lille, Adam Frans van der Meulen
Informations générales
Date 11-
Lieu Lille, Pays-Bas espagnols (aujourd'hui France)
Issue Victoire franco-monegasque
Belligérants
Drapeau du royaume de France Royaume de France Drapeau de Monaco Monaco Drapeau de l'Espagne Monarchie espagnole
Commandants
Louis XIV
Louis Ier de Monaco
Henri de La Tour d'Auvergne
Philippe-Hippolyte-Charles Spinola, comte de Bruay

Guerre de Dévolution

Batailles

Coordonnées 50° 37′ 59″ nord, 3° 04′ 29″ est

Le siège de Lille se déroule du au [Note 1], pendant la guerre de Dévolution. La ville est assiégée et conquise par les troupes de Louis XIV.

Le siège de Lille dans la guerre de Dévolution

À la mort de Philippe IV d’Espagne, en 1665, Louis XIV tire prétexte de son mariage avec Marie-Thérèse, fille du premier lit du roi ibère, pour réclamer les Pays-Bas méridionaux et une partie de la Franche-Comté au nom de la vieille coutume brabançonne, le droit de dévolution, qui veut que les enfants du premier lit, même filles, aient priorité sur ceux du second. La menace d’une invasion imminente des Pays-Bas méridionaux par ses troupes ne semble plus faire de doute. En quelques jours à peine, plus de 50 000 hommes sont rassemblés sur la frontière entre Mézières et la Manche. L’attaque simultanée sur plusieurs fronts vise à empêcher l’ennemi, en infériorité numérique, de se concentrer sur une colonne.

Ainsi commence le conflit avec l'Espagne connu comme la guerre de Dévolution. Après la prise de Charleroi, de Tournai et de Douai, les troupes françaises assiègent la ville de Lille, qui fait à cette époque partie du comté de Flandre sous domination espagnole.

Déroulement du siège

En prévision du siège, le gouverneur Spinola Comte de Bruay fait détruire les maisons de certains faubourgs, particulièrement le faubourg Saint-Maurice, qui auraient pu gêner les défenseurs - mesure peu appréciée par la population. À partir du , les religieux et les bourgeois travaillent au renforcement des remparts[1].

La cavalerie arrive devant Lille le et le quartier général est établi à Loos le .

Louis XIV est à la tête d’une armée de 35 000 hommes face à une ville défendue par une garnison de 2 400 fantassins et 900 cavaliers avec la collaboration des compagnies bourgeoises[2].

Ferme de Louis XIV rue de Lannoy
A la ferme Louis XIV

Louis XIV se déplace de Loos pour s’établir à Fives dans une ferme au bord de la chaussée de Lannoy, actuelle rue de Lannoy. Une inscription à l'angle de cette rue et de la rue des Montagnards est un rappel de cette ferme démolie dans les années 1920[3]. Des lignes de circonvallations et de contrevallations sont établies le [4]. Une tranchée est creusée vers la porte de Fives du 18 au et une seconde parallèle vers la Noble Tour et la porte St-Sauveur (ancienne porte murée à l'extrémité de la rue Saint-Sauveur), celle-ci communiquant avec la première.

Après plusieurs tentatives vaines les Français s’emparent le 26 des demi-lunes protégeant la porte de Fives et y établissent des batteries. Le quartier Saint-Sauveur le plus proche subit des bombardements contraignant les habitants à quitter leurs maisons. Les dégâts sont cependant limités car le Magistrat (équivalent du Maire) demande au gouverneur le comte de Bruay de capituler pour éviter la mise à sac de la ville.

Comprenant que la résistance est vaine, celui-ci accepte de parlementer le 27.

Cette reddition rapide est cependant désapprouvée par une partie du peuple qui aurait souhaité prolonger la résistance[1]

Les troupes royales pénètrent par la porte de Fives (celle-ci est par la suite fermée et remplacée par Vauban par une nouvelle porte, la porte de Tournai). Louis XIV fait une entrée triomphale le par la porte des Malades, future porte de Paris et se rend à Saint-Pierre pour assister à un Te Deum[2].

Conséquences

Par acte de capitulation qui aurait été signé dans la ferme de Fives où il séjourne, Louis XIV accepte de maintenir les privilèges et coutumes de la bourgeoisie de la ville et de n’autoriser que le seul culte de la religion apostolique et romaine, à une date où l'exercice du culte de la religion réformée était autorisé dans le royaume par l’édit de Nantes.

Les Lillois hostiles au début à la domination royale deviennent après quelques années très favorables à la France.

Lille reste sous domination française jusqu'au siège de 1708 et revient dans le royaume par le traité d'Utrecht de 1712.

Entre-temps de grands travaux avaient été entrepris par Vauban

  • amélioration des fortifications : construction du fort Saint-Sauveur, de la citadelle et d'une digue pour créer, au sud-ouest de la ville, une zone inondable destinée à la protéger en cas de siège ;
  • agrandissement de la ville à l'intérieur de l'enceinte étendue au nord-ouest avec création de nouveaux quartiers, paroisses Saint-André et Sainte-Madeleine, extension de la paroisse Sainte-Catherine jusqu'à la façade de l'esplanade, insertion du port du Wault à l'intérieur du nouveau rempart, ensemble compris dans l'actuel quartier du Vieux-Lille.

Notes et références

Notes

  1. Du 18 août au 27 août 1667 : de l'établissement des lignes de circonvallations et de contrevallations à la demande de reddition par le gouverneur.

Références

  1. a et b Alain Lottin, Vie et mentalité d'un lillois sous Louis XIV, Lille, Raoust, , p. 157 et 161
  2. a et b Aristote Crapet, « La vie à Lille de 1667 à 1789 d'après le cours de M. Alexis Saint-Léger », Revue du Nord,‎ , p. 126 127 (lire en ligne)
  3. « Quand Louis XIV prenait ses quartiers d'été à Fives », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne)
  4. Alain Lottin, Lille : d'Isla à Lille-métropole, Lille, La Voix du Nord, , 198 p. (ISBN 2-84393-072-3), p. 78

Voir aussi

Articles connexes