Cofondateur de Radio Courtoisie, il a été, jusqu'à sa mort, responsable d'une émission diffusée le mercredi soir sur cette station. Il a également fondé et animé la publication décadaire Le Libre Journal de la France courtoise.
Après sa scolarité à l'École des pupilles de l'air de Grenoble, il exerce divers emplois (manœuvre du bâtiment, puis vendeur en librairie, etc.). En 1966, à l'âge de 20 ans, il entre comme pigiste de la page des spectacles à l'hebdomadaire Minute.
Il affirme s'être engagé dans l'armée de défense d'Israël en 1967, à l'occasion de la guerre des Six Jours[5], mais « les affrontements furent si rapides qu'il n'eut même pas le temps de revêtir l'uniforme[6] ».
En 1970, il est embauché par Havas Conseil, où il participe à la création d'un département des « médias spécifiques ».
Dès 1969, René Goscinny l'invite à collaborer aux pages d'actualité de l'hebdomadaire Pilote. Il écrit en outre les scénarios de diverses histoires en bande dessinée, et rédige pour les éditions Publicness les versions françaises des revues américaines Eerie, Creepy et Vampirella. Il collaborera également, sous le pseudonyme d'« Altamont Baker », à Zoom « Le magazine de l'image ». Il a par ailleurs utilisé le nom de plume « Jacques Frantz »[9].
En 1975, Serge de Beketch quitte Pilote à la suite du départ de René Goscinny. Il revient ensuite à Minute.
Il est nommé rédacteur en chef de Minute en 1979, tout en pigeant au Crapouillot[8]. Il quitte cette publication en 1986 à la suite d'un désaccord avec la nouvelle direction et occupe, à la demande de Jean-Marie Le Pen, le poste de directeur de la rédaction de National-Hebdo[8]. Celui-ci l'approche également pour être candidat aux élections législatives de 1986, en vain[8].
En 1987, il participe activement avec Jean Ferré à la naissance de Radio Courtoisie, après avoir été évincé de Radio Solidarité[8]. Il y animera un Libre Journal hebdomadaire de trois heures le mercredi soir jusqu'à sa mort en 2007, assisté par Victoria.
En 1990, il revient prendre la direction de la rédaction de Minute, à la demande de Serge Martinez, nouveau propriétaire du titre. En 1993, il est démis de ses fonctions par l'équipe qui, ayant racheté le titre à Martinez, le juge trop engagé politiquement.
Le Libre Journal de la France courtoise
Il fonde alors avec son épouse Danièle, le , son propre journal, Le Libre Journal de la France courtoise, qu'il définit comme un « décadaire de résistance française et catholique ». Assisté de Patrick Gofman et de Danièle, Beketch publie notamment, outre les siens propres, des articles de :
Diffusé, principalement par abonnement, à 3 000 exemplaires, le journal a également recours, à plusieurs reprises, à la collaboration de Greg, créateur du personnage d'Achille Talon[n 2].
Le responsable de la maquette du journal est Jean-Marie Molitor[10].
Positionnement, engagements et polémiques
Il fut un grand ami du journaliste et romancier A. D. G., qu'il rencontra en 1974 à Minute, et qui s'inspira de Serge de Beketch pour camper son personnage de Sergueï Djerbitskine, alias Machin, journaliste alcoolique et anarchisant.
Son histoire familiale conditionne son engagement politique à droite, puis à l'extrême droite, classification à laquelle il préfère celle de « royaliste-tendance-dure ». Son engagement politique s'est nettement radicalisé avec les années ; ainsi, le , il réplique à Philippe Guilhaume, ancien président d'Antenne 2 et FR3, qu'il n'est, lui-même, « ni démocrate, ni libéral[11] ». Le journaliste Jean-Claude Varanne le décrit plus précisément comme un « militant nationaliste et royaliste légitimiste »[12].
Il se présente comme créationniste en affirmant qu'il ne « croi[t] pas à l'évolution », que « le monde n'est pas vieux de plus d'une dizaine de milliers d'années » et que « le Déluge, l'arche de Noé, la tour de Babel sont des faits historiques[13] ».
Selon Le Monde, « ses calembours suintent l'antisémitisme et il ne rate jamais une allusion au génocide juif pour en relativiser l'ampleur[14] ». Emmanuel Ratier le dit « très ami avec les fascistes[8] ». Pour « échapper aux diktats de la pensée unique » et « décaper les neurones », il conseille la lecture du « révisionniste » Robert Faurisson[13].
Dans son émission de radio, il vitupère « l'État socialiste avorteur », « les territoires occupés » (les banlieues), « la saloperie de Karl Zéro et son émission anal-pute » (Canal +), les « cloportes merdeux » (les journalistes), les « imbéciles qui lisent Libé », les « batteurs d'estrade » (comme Guy Bedos, Jean-Jacques Goldman) auxquels « autrefois on ne donnait même pas une sépulture chrétienne[14] et que le « peuple français, un peuple malade » ose apprécier[15]».
Au moment de l'assassinat de Gérard Lebovici, qu'il considère comme faisant partie, avec Guy Debord, des agents soviétiques, Serge de Beketch s'était lancé dans Minute dans une attaque incendiaire: « Lebovici, c’est Alexandre Psar, personnage de Volkoff où l’on voit un éditeur manipulé par le KGB publier inlassablement des livres blancs qui sont autant de mines contre la société occidentale et entretenir à grand frais une camarilla de petits « écrivains », de minables « journaleux » qui sont sa « caisse de résonance » et qui, pour une assiette de soupe, truffent leurs livres et leurs articles de poison idéologique((Idem.)). »[16].
En 1995, il est, après la mort de Jean-Claude Poulet-Dachary, directeur de la communication de la mairie de Toulon, alors dirigée par le FN Jean-Marie Le Chevallier. Il dira avoir mis de son propre chef un terme à cette collaboration au bout de quatre mois, considérant que l'incompétence de l'équipe municipale nuit à l'image du FN. Cependant, selon une autre version de son départ à l'issue de son court séjour, « il devait subir des examens médicaux dans un hôpital marseillais » et il était de surcroît « notoire au sein du mouvement lepéniste » que les relations avec Jean-Marie Le Chevallier avaient « rapidement viré à l'aigre »[17].
Il fut également directeur du Patriote du Var. Lors du conflit qui oppose Bruno Mégret et Jean-Marie Le Pen en 1998-1999, il prend position pour le premier et, lors d'un « dîner de la presse nationaliste[n 3] », se brouille avec Le Pen[8].
Ses prises de position lui ont valu de nombreuses comparutions en justice et plusieurs condamnations : il a été notamment condamné deux fois le , pour diffamation envers Olivier Biffaud, journaliste au quotidien Le Monde. Dans la première affaire, Serge de Beketch a été condamné à verser un franc symbolique de dommages-intérêts, ainsi que 8 000 francs de frais de justice. Dans la seconde, il a été condamné à payer 80 000 francs de dommages-intérêts, ainsi que, là encore, 8 000 francs de frais de justice pour « atteinte à la délicatesse et à la dignité de la personne visée[18] ».
En 2006, il est signataire de l'« appel des 25 », réclamant la grâce de Michel Lajoye par le président de la République[réf. nécessaire].
Avant l'été 2007, dans l'un de ses derniers éditos du Libre Journal, il dénonce la « ligne Aliot-Marine », à l'influence croissante, selon lui, au FN[19].
Le dernier numéro du Libre Journal de la France courtoise paraît, en son hommage, le .
Œuvres
BD
avec Loro, Thorkaël I. L'œil du dieu, dessins de Loro, texte de Serge de Beketch, Tury SERG, « Classiques de l'Âge d'or », 1976. (ISBN2-85869-018-9) (rééd. 1982).
avec Loro, Thorkaël II. La Porte de Taï-Matsu, dessins de Loro, texte de Serge de Beketch, Tury, SERG, « Classiques de l'Âge d'or » 1977. (ISBN2-85869-023-5) ; (rééd. 1982).
avec Loro, Déboires d'outre-tombe I, dessins de Loro, texte de Serge de Beketch, Paris, Le Cygne, « BD Cygne », 1981.
avec Loro, Déboires d'outre-tombe II, dessins de Loro, texte de Serge de Beketch, Paris, Le Cygne, « BD Cygne », 1982. (ISBN2-902748-10-8)
avec Loro, Le Bourbon malté, épisode de la série Abel Dopeulapeul, paru dans l'album Du vent dans les poils, Universal Press, 1976.
Diverses histoires courtes pour le journal Pilote, dont, avec Jacques Tardi, Un hussard en hiver, et La voiture maudite, deux histoires en 4 pages, 1972
Essais et pamphlets
avec Denis Maraval et Jean Piverd, Les Grandes Découvertes archéologiques du XXe siècle. L'Histoire arrachée à la terre, présentées par Jean Dumont, enquêtes et textes de Serge de Beketch, Denis Maraval, Jean Piverd, Genève, Famot, 1979.
avec Alain Sanders, La Nuit de Jericho I : la Révolte du lieutenant Poignard, Paris, Les Vilains hardis, 1991. (ISBN2-9506220-0-3)
Préface à Gérard Letailleur, Les Arcanes de l’Histoire : l’influence de la Franc-Maçonnerie et des sectes dans l’histoire de France, Dualpha, 2002, 328 p. (ISBN2-912476-53-4)
Dictionnaire de la colère, Paris, Les Vilains hardis, 2005, 270 p.
Catalogue des nuisibles, Paris, Les Vilains hardis, 2006, 190 p. (ISBN9782952842907)
Préface à Philippe Randa, Présumé coupable politique : chroniques barbares, vol. 4, Coulommiers, Dualpha, « Politiquement incorrect », 2007. (ISBN978-2-35374-024-6)
À l'appel de Dénikine, Renaissance catholique, 2007, 310 p. (ISBN978-2916951058) (interventions de Serge de Beketch lors des universités d'été de Renaissance catholique ; parution posthume) (présentation en ligne)
coréalisation et commentaires avec Patrick Buisson et Anne-Sophie Druet, Le Pen sur le front, Patrick Buisson, Paris, Édition et distribution Intervalles, 1985. Description : 1 cassette vidéo (VHS) (SECAM, couleur, 1 h 15 min).
↑Le Libre Journal des Lycéens, diffusé sur Radio Courtoisie le 1er décembre 2001 (Serge de Beketch parle de ses origines à partir de la 5e minute d'émission).
↑« En 67, moi je me suis engagé pour aller me battre dans les rangs de Tsahal », déclaration de Serge de Beketch le à Radio Courtoisie.
↑ a et b« Radio-Courtoisie… à démontrer », Le Monde du 4 janvier 1998
↑""Radio-Courtoisie... à démontrer" par CHRISTIANE CHOMBEAU le 4 janvier 1998 dans Le Monde[1]
↑"Guy Debord, les situationnistes et l’extrême droite : récupération à tous les étages" par Christophe Bourseiller le 2 septembre 2006. Article paru dans premier numéro de la revue Archives et documents situationnistes, chez Denoël, automne 2001. [2]
↑« Pour injure envers un journaliste du Monde, Serge de Beketch et Radio Courtoisie sont condamnés par le tribunal de Paris », paru dans Le Monde du 19 juin 1993