Semecarpus anacardium ou Anacardium orientale[2], en anglais marking-nut tree, est un arbre de la famille des Anacardiacées. Il est proche de l'anacardier, qui donne la noix de cajou.
Botanique
Le Semecarpus anacardium est un arbre classé dans la famille des Anacardiacées (anciennement dans celle des Térébinthacées[3], depuis divisées en Anacardiacées et Burséracées[4]) et dans l'ordre des Sapindales. Il pousse principalement dans les montagnes de l'Inde du Nord-Ouest. Il a été également signalé en Sicile. Son fruit, la noix de marquage, ne doit pas être confondu avec la noix de cajou (Anacardium occidentale : l'Anacardier), ni avec la Fève de Malac (Avicenna tomentosa)[3]. La noix de marquage mesure environ 2 cm de long et se présente enfoncée dans un renflement du pédoncule floral, vaguement piriforme[5]. Ce fruit est noir, ovale, plus ou moins aplati et ressemble au cœur d'un petit oiseau (d'où le nom anacardium : qui ressemble au cœur, en grec[6]). Ce fruit contient un suc qui s'oxyde à l'air et fournit ainsi une encre noire indélébile toujours utilisée en Inde pour marquer le linge. Ce jus à l'état frais est fluide, comme du miel, et suffisamment caustique pour cautériser des verrues, des condylomes ou autres excroissances [3],[7],[8].
Utilisation médicale traditionnelle
En médecine arabe, Semecarpus anacardium est appelé Balador[9] ; « Avicenne dit qu'il est chaud et sec au 4e degré, qu'il ulcère et brûle le sang et les humeurs, qu'il guérit la morphée, la gratelle & la pelade... Il est bon contre les maladies des nerfs...., et la paralysie. Il fait recouvrer la mémoire perdue, toutefois il trouble l'entendement et fait sortir la personne hors du sens »[9]. Mal administré en dose pondérale, il peut être mortel. Ce Balador aurait été à l'origine du surnom de l'historien arabe Al-Balâdhurî qui mourut dans un état de délire agité à la suite de l'ingestion de ce médicament.[réf. nécessaire]
C'est la lecture de ces auteurs arabes anciens qui a incité Samuel Hahnemann à expérimenter Semecarpus anacardium sur l'homme sain[7],[8].
Samuel Hahnemann réalise son premier essai avec une trituration du jus séché atténué au millionième par trituration et dilution et secoué (ou « dynamisé ») « pour développer et potentialiser son pouvoir médicinal[7] ». Sept sujets en bonne santé essayent avec lui ce produit sur eux-mêmes, et chacun rédigea au fur et à mesure la description modalisée[10] des symptômes ressentis[8]. La première liste de 1823 comprend 424 symptômes. Des expérimentations ultérieures ont ajouté 138 symptômes[7].
↑ ab et c(en) Edward Hamilton, The Flora Homœopathica : Or, Illustrations and Descriptions of the Medicinal plants used as homoeopathic remedies, Londres, Baillère, , 520 p. (lire en ligne), plate 4 + pp.27-30
↑(en) Andrea Weeks, Felipe Zapata, Susan K. Pell, Douglas C. Daly, John D. Mitchell et Paul V.A. Fine, « To move or to evolve: contrasting patterns of intercontinental connectivity and climatic niche evolution in “Terebinthaceae” (Anacardiaceae and Burseraceae) », Frontiers in Genetics, vol. 5, no 409, , p. 1-20 (ISSN1664-8021, DOI10.3389/fgene.2014.00409, lire en ligne, consulté le ).
↑Émile Perrot, Matières premières usuelles du règne végétal. Thérapeutique - Hygiène : Industrie, vol. 2, Paris, Masson et Cie, 1943-1944, 2343 p., p.1300-1302.
↑Pierre Hubert Nysten, Dictionnaire de médecine et des sciences accessoires à la médecine, avec l 'étymologie de chaque terme ; suivi de deux vocabulaires, l'un latin, l'autre grec.., Paris, J. A. Brosson, , 692 p. (lire en ligne), p.44
Cette traduction anglaise consultable en ligne, n'existe en français que sous la forme papier consultable à la BNF.
↑ ab et cSamuel Hahnemann, Doctrine et traitement homoéopathique des maladies chroniques. Traduit de l'allemand par A.-J.-L. Jourdan, vol. 1, Paris, Baillière, , pp.358 et suivantes
↑ a et bJacques Dalechamps (trad. Jean des Moulins), Histoire générale des plantes, contenant XVIII livres, Lyon, Les héritiers de G. Rouille, (lire en ligne), p.706
↑Samuel Hahnemann (trad. de l'allemand), Doctrine homoeopathique ou Organon de l'art de guérir avec glossaire et annotations suivis d'un Index établi par le Dr Pierre SCHMIDT (de Genève) ; traduit de la sixième édition allemande posthume revue et corrigée, Paris, J.-B. Baillière / Similia, (1re éd. 1810), 410 p. (ISBN2-7008-0166-0), §139, pp.139-140
« Il faut que [l'expérimentateur] prenne note d'une façon intelligible des sensations, des malaises, des changements, en un mot de tout ce qu'il éprouve, à l'instant même où il les ressent. Il faut aussi qu'il indique le temps écoulé depuis l'absorption du médicament jusqu'à l'apparition de chaque symptôme et qu'il fasse connaître la durée de celui-ci, si toutefois il se prolonge. »